Appel à la justice pour le massacre de réfugiés vietnamiens en 1987

Massacre des réfugiés vietnamiens en 1987 par l'armée ROC : un appel à la justice et à la réconciliation historique à Taïwan
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Le Yuan de Contrôle a récemment appelé à la justice pour le massacre de vingt civils non armés par l’armée de la République de Chine (ROC) en 1987. Cet événement, connu sous le nom de « l’incident du 7 mars » (三七事件), soulève des questions persistantes sur la justice transitionnelle à Taïwan, ainsi que sur la manière dont le pays traite les réfugiés aujourd’hui.

Un massacre dissimulé par l’armée

Le 7 mars 1987, un bateau transportant vingt réfugiés vietnamiens a été détruit par 66 missiles tirés par la 158e division de la garnison de Lieyu sur l’île de Kinmen. Malgré les tirs de sommation, le bateau a continué de dériver, ce qui a conduit l’armée à abattre les passagers. Trois personnes qui ont tenté de trouver refuge à terre, dont une femme enceinte, ont été exécutées sommairement, l’une d’elles étant tuée alors qu’elle implorait la pitié en se prosternant. Les soldats ont ensuite embarqué sur le navire, tuant tous les passagers, y compris des enfants et des personnes âgées. Pour effacer les preuves, les corps ont été enterrés sur place, mais leur emplacement exact reste inconnu. Les enquêtes menées par les tribunaux militaires ont été critiquées pour leur caractère superficiel et pour ne pas avoir inclus des détails cruciaux sur la manière dont les réfugiés ont été tués.

Quatre militaires ont été condamnés à des peines légères de 20 à 22 mois de prison en décembre 1988, mais leurs peines ont été suspendues. Le ministère de la Défense nationale (MND) a défendu leurs actions, les qualifiant de conformes à leurs devoirs. Ce massacre s’est déroulé à la fin de la période autoritaire à Taïwan, une époque marquée par de nombreux abus de pouvoir, tels que l’extraction de confessions sous la torture, souvent pour masquer l’incapacité des autorités à résoudre des affaires criminelles médiatisées.

Justice transitionnelle et refus de la responsabilité

Le Yuan de Contrôle mène une enquête sur cette affaire depuis plusieurs années. Des proches des victimes, comme Tran Quoc Dung, se sont rendus à Taïwan pour rechercher la vérité et la réconciliation. Ils ont exprimé leur volonté de découvrir ce qui s’est réellement passé sans accuser Taïwan ou son gouvernement. Cependant, le MND continue de justifier les actions des soldats, ce qui souligne les problèmes d’image que l’armée taïwanaise continue de rencontrer. Ce refus d’admettre les fautes, même dans des cas de décès, alimente une perception négative de l’armée parmi les jeunes Taïwanais.

Cet incident rappelle également d’autres crimes politiques non résolus de l’époque, comme l’assassinat de la famille de Lin Yi-hsiung et celui du professeur Chen Wen-cheng. Même si des meurtres de réfugiés semblent improbables à Taïwan aujourd’hui, le pays manque toujours d’une loi sur l’asile et continue de refouler des réfugiés, affectant des individus de diverses nationalités. L’incident du 7 mars se situe ainsi au carrefour de plusieurs questions cruciales : la justice transitionnelle pour les crimes passés commis par l’armée de la ROC et le traitement des réfugiés à Taïwan aujourd’hui.

Informations à retenir

  • 🚢 Massacre en 1987 : 20 réfugiés vietnamiens tués par l’armée de la ROC à Kinmen.
  • 🕊️ Enquête en cours : le Control Yuan demande justice et réconciliation.
  • 🛡️ Refus de responsabilité : l’armée taïwanaise continue de justifier les actions des soldats.
  • 📜 Justice transitionnelle : L’incident soulève des questions sur le traitement des réfugiés et les crimes non résolus de l’ère autoritaire.


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À propos de l'auteur

  • Luc

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