Tang Jingsong (唐景崧; 1841–1903) était un général et homme d’État chinois. Il commanda l’armée du Yunnan pendant la guerre sino-française (août 1884-avril 1885). Il apporta une contribution importante à l’effort militaire de la dynastie Qing au Tonkin. Et persuada le chef du drapeau noir, Liu Yongfu, de servir sous commandement chinois. Il devint plus tard gouverneur de la province chinoise de Taiwan. Après la cession de Taiwan par la Chine au Japon à la fin de la première guerre sino-japonaise, il devint président de l’éphémère République de Formose.
Tang Jingsong et la guerre sino-française
Tang Jingsong est né dans une famille d’érudits du comté de Guanyang. Il est issu d’une famille pauvre et du travailler dur pour passer ses examens et accéder à des postes officiels.
Il se fait remarquer lors de la guerre sino-française et pendant la période d’hostilités qui l’ont précédée. En 1882, nommé par le gouvernement Qing, il part au Vietnam. Il doit évaluer la capacité du gouvernement vietnamien à résister à l’expansion française au Tonkin. Pendant son séjour, il a réussi à persuader Liu Yongfu de se battre contre les Français. Son ‘armée du drapeau noir devait le porter vers la victoire. L’intervention de Liu aboutit à la défaite française lors de la bataille de Paper Bridge le 19 mai 1883, qui vit également la mort du commandant français. À la suite de ce désastre, le gouvernement de Jules Ferry engagea d’importantes forces militaires et navales au Tonkin.
Tang était le seul haut commandant chinois à prendre part à la campagne Son Tây (décembre 1883). Même si Liu Yongfu et ses alliés n’ont pas réussi à tenir Son Tây contre les Français, la loyauté de Tang envers Liu à cette occasion demeura. En septembre 1884, Tang dirigea l’armée du Yunnan sur le fleuve Rouge. Il souhaitait menacer le poste français de Tuyên Quang, et Liu Yongfu le suivit et combattit sous ses ordres. Bien qu’il n’ait finalement pas réussi à capturer le poste français, la conduite intelligente et méthodique de Tang lors du siège de Tuyên Quang fut saluée par ses collègues chinois ainsi que par le capitaine Jean-François-Alphonse Lecomte, officier du corps expéditionnaire du Tonkin.
Ephémère république de Formose
Tang succéda à Shao Youlian (邵友濂) comme gouverneur de Taïwan en 1894. Lors du déclenchement de la première guerre sino-japonaise, il invita son vieil ami Liu Yongfu à prendre le commandement des forces Qing dans le sud de Taïwan.
Après la défaite de la Chine, Taïwan fut cédée au Japon en avril 1895 en vertu du traité de Shimonoseki. Un certain nombre de responsables chinois à Taiwan ont décidé de résister aux Japonais. Ils ont proclamé à Taiwan une république indépendante. Elle fut baptisée la République de Formose. Tang a été intronisé président de la république le 25 mai 1895. La république n’a pas duré plus longtemps que le temps qu’il a fallu aux Japonais pour envahir et occuper Taiwan. Les Japonais envahissent le nord de Taïwan le 29 mai 1895 et battirent les forces chinoises à Keelung le 3 juin.
Lorsque la nouvelle de la défaite de Keelung parvint à Taipei le 4 juin, les dirigeants républicains abandonnèrent rapidement l’île. Dans la nuit du 4 juin, Tang Jingsong s’enfuit à Tamsui. De là il s’embarqua pour le continent dans la soirée du 6 juin à bord d’un bateau à vapeur. Son départ a été retardé d’une journée à cause des troubles à Tamsui.
Après la fuite de Tang, les forces républicaines ont continué à résister aux Japonais sous la direction de Liu Yongfu. Les forces républicaines n’étaient cependant pas à la hauteur des Japonais. Et la république s’est finalement effondrée avec l’occupation japonaise de Tainan le 21 octobre 1895. Comme Tang, Liu Yongfu a également abandonné ses soldats et s’est enfui vers le continent pour échapper à la capture. Quant à Tang il s’éteint paisiblement à son domicile en Chine à l’âge de 63 ans.
