Taïwan et le Cameroun : symbole du manque de relation entre l’île et l’Afrique

Découvrez les dynamiques complexes des relations Cameroun-Taïwan et l'impact géopolitique de la Chine en Afrique post-coloniale.
Drapeaux taïwanais et camerounais - Copyright : Shutterstock

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Comme c’est le cas pour la majorité des nations africaines, le Cameroun possède une histoire marquée par un basculement de ses relations diplomatiques, passant de la République de Chine (Taïwan) à la République populaire de Chine (Pékin). Actuellement, les liens diplomatiques entre Taipei et Yaoundé demeurent considérablement restreints et n’ont pas fait l’objet de nombreuses études. Par ailleurs, les relations entre Pékin et Yaoundé, bien qu’en expansion dans plusieurs domaines, engendrent également leur propre type d’exploitation des Camerounais.

La présence taiwanaise en Afrique se résume essentiellement à des relations diplomatiques avec l’Eswatini, ainsi qu’à une représentation spéciale au Somaliland, une nation qui, à l’instar de Taiwan, jouit de la reconnaissance de seulement quelques États et n’est pas membre des Nations Unies. Le commerce entre Taiwan et le continent africain par ailleurs demeure aussi limité, aucun pays africain ne figurant parmi les vingt-cinq premiers partenaires commerciaux de Taiwan.

L’histoire des relations entre le Cameroun et Taïwan : une perspective historique

L’histoire des relations entre le Cameroun et Taïwan, ouvre une fenêtre sur les complexités géopolitiques de la période post-coloniale. En effet, le Cameroun, caractérisé par sa lutte pour l’indépendance contre l’impérialisme occidental, a été poussé par des nationalistes tels que Um Nyobè, Ernest Ouandié et Félix Moumié à obtenir une indépendance relative en 1960. Il souligne que cette indépendance était sous influences occidentales persistantes, illustrées par la présence militaire et l’ingérence dans les affaires intérieures de l’Afrique. Pendant cette période, la France a résisté à l’octroi d’une pleine autonomie, soutenant plutôt un gouvernement capitaliste pro-occidental, et a utilisé des tactiques répressives. La résistance nationaliste a reçu, quant à elle, un soutien de la Chine et de la Russie, comme mis en lumière dans des ouvrages tels que « Kamerun! Une guerre cachée aux origines de la Françafrique ».

Au départ, le gouvernement camerounais pro-occidental reconnaissait Taïwan comme le gouvernement légitime de la Chine. Cependant, en 1971, suivant l’exemple de la France, le Cameroun a transféré sa reconnaissance à la République populaire de Chine, marquant un changement dans les relations diplomatiques avec Taïwan. Aujourd’hui, l’influence de Taïwan au Cameroun se limite principalement à la présence de produits manufacturés taïwanais dit « Made in Taïwan »

La recherche taïwanaise sur l’Afrique : un aperçu académique

Quand est il de l’existence de centres d’études africaines à Taïwan et sur l’intérêt des universitaires taïwanais pour l’Afrique ? Bien que le nombre d’universitaires taïwanais spécialisés sur l’Afrique soit limité, il existe des recherches notables telles que « Peking versus Taipei in Africa » et les travaux du professeur Liu Xiao Peng. Cependant, malgré certains cours sur l’Afrique, il y a un manque de recherches approfondies et d’expérience personnelle sur le continent.

L’engagement de Taïwan avec l’Afrique est principalement commercial, via des associations comme la Taiwan Africa Business Association. qui inquiète de nombreux intellectuels qui expriment des préoccupations vis-à-vis de l’extractivisme ou l’exploitation forcée des ressources de l’Afrique. Nombreux sont les africains a plaidé pour une approche holistique qui inclurait une compréhension culturelle de leurs terres et le développement durable pour la préserver.

La présence chinoise au Cameroun : des signes indéniables

Quand aux signes de la présence chinoise au Cameroun. le Dr Richard Atimniraye Nyeladea (à l’heure actuelle l’un des rares intellectuels africains à réfléchir sur les relations entre Taïwan et les pays africain) apporte une vision très prédatrice de la Chine avec de nombreux signes qui ne trompent pas. Le développement des Centres Confucius, qui poussent comme des champignons, l’intégration de la langue chinoise dans les curriculums scolaires, souvent au dépend de l’anglais et divers projets d’infrastructure liés aux célèbres « Nouvelles Routes de la Soie » qui sont devenus pour les trop nombreuses régions partenaires de la Chine, un poids économiques qui va être traîné comme un boulet pendant des décennies. Sans jamais avoir apporté de l’emploi ou un développement économique et sociétale en Afrique.

Enfin, il est à noter que comme lui de nombreux universitaires et chercheurs africains évaluent les actions de la Chine au Cameroun. Tous on noté une évolution depuis le respect initial de la Chine pour les mouvements nationalistes africains à une approche capitaliste axée sur le pouvoir et le profit depuis l’ouverture économique sous Deng Xiaoping. De libérateur des colonisateurs, les chinois sont eux-mêmes devenus de nouveaux colonisateurs du pays. Certes sous une forme plus moderne, plus pernicieuse et plus difficile à appréhender (Investissements, infrastructures, dettes…). Ainsi l’exploitation de l’Afrique par des contrats déloyaux ne font que répéter le cycle des pratiques d’humiliation et d’exploitation similaires à celles exercées par l’Occident.


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À propos de l'auteur

  • Luc

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