À Taïwan, un nombre croissant d’étudiants étrangers font face à des sanctions universitaires après avoir prêté ou vendu leur compte bancaire. Derrière ces gestes apparemment anodins se cachent des réseaux criminels bien organisés, qui exploitent leur méconnaissance juridique et leur précarité. Le Conseil des affaires des communautés taïwanaises d’outre-mer (僑務委員會) alerte sur ces pratiques et appelle à une vigilance renforcée. Il appelle aussi les universités à intégrer la prévention de la fraude dans la formation de base des nouveaux arrivants.
Un système bien rôdé visant les étudiants étrangers
Le Conseil (僑委會) a constaté une recrudescence de cas où des étudiants étrangers se retrouvent mêlés à des affaires de fraude financière. Ces derniers, souvent approchés via des annonces ou par des compatriotes, reçoivent des promesses de gains élevés en échange du prêt ou de la vente de leur compte bancaire ou carte de retrait. Les criminels utilisent ensuite ces comptes pour faire transiter des fonds issus d’activités illégales. Une fois les transactions détectées, les autorités universitaires prennent des mesures disciplinaires : exclusion temporaire, voire expulsion du territoire taïwanais.
La plupart des étudiants concernés affirment n’avoir pas eu conscience de la gravité de leurs actes. Pourtant, aux yeux de la loi, ils deviennent des complices de fraude. En 2024, plusieurs universités de Taipei, Kaohsiung et Taichung ont signalé des cas de ce type, impliquant des étudiants venus d’Asie du Sud-Est, d’Amérique latine ou d’Afrique.
Des messages trompeurs aux conséquences graves
Les escrocs utilisent des formules bien rodées pour séduire les étudiants naïfs. Parmi les plus courantes :
- « Aide-moi à encaisser de l’argent, tu gagneras une commission. »
- « Offre de petit boulot légal, ton compte bancaire servira juste à recevoir des paiements. »
- « C’est juste pour un prêt court terme, je te rends tout très vite. »
Derrière ces discours se cache une manipulation psychologique, visant à faire croire qu’il n’y a aucun risque. En réalité, prêter un compte revient à faciliter une fraude, ce qui constitue un délit pénal à Taïwan. Les autorités rappellent que les comptes personnels sont strictement privés, et qu’aucune somme, aussi importante soit-elle, ne justifie de céder leur accès. Une rémunération élevée, pouvant atteindre parfois 10 000 NT$ (environ 275 €), attire certains profils en difficulté financière. Mais le risque judiciaire et académique est bien plus lourd que les gains proposés.
Prévention et sensibilisation multilingue
Pour renforcer la lutte contre ces manipulations, le Conseil des affaires d’outre-mer a mis en ligne une campagne de prévention multilingue. Les documents, disponibles en chinois, anglais, thaï, indonésien, vietnamien et birman, expliquent clairement les risques juridiques et les signes avant-coureurs d’une tentative de fraude. Chaque établissement d’enseignement supérieur est invité à inclure ce contenu dans les programmes d’intégration des étudiants étrangers. Le site officiel du Conseil propose ces ressources en libre téléchargement.
Le Conseil recommande également aux étudiants de consulter leurs enseignants ou les services d’accompagnement en cas de doute. Il rappelle que la prévention repose sur la vigilance individuelle. À Taïwan, le numéro 165 permet de signaler toute tentative d’arnaque. Cette campagne complète les efforts déployés par d’autres agences publiques pour contrer l’usage abusif des infrastructures financières à des fins criminelles.
Informations à retenir :
- 🚨 Des étudiants sanctionnés pour avoir cédé leur compte bancaire à des escrocs
- 🧠 Des promesses trompeuses comme « aide au paiement » ou « commission facile » sont des pièges
- 🌐 Des supports multilingues disponibles pour sensibiliser les étudiants étrangers dès leur arrivée
- 📞 Le numéro 165 reste la ligne officielle à appeler pour toute suspicion de fraude ou de message douteux
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