Inside Taiwan a échangé avec Ghaïs Guelaïa en visioconférence samedi 6 décembre 2025 pour parler des défis du sport lorsqu’on s’installe ou voyage à Taïwan. Entre humidité tropicale, culture locale et emploi du temps chargé, il partage ses conseils pour rester en forme
Tout d’abord, peux-tu te présenter pour nos lecteurs qui ne te connaisse pas ?
Je m’appelle Ghaïs Guelaïa. Je suis coach sportif diplômé et certifié ACE Personal Trainer. Avant d’exercer en France, je me destinais à vivre à l’île Maurice. En parallèle, je suis vulgarisateur des sciences du sport et de la nutrition sur les réseaux sociaux, et athlète de haut niveau en kendo, où je représente la France en équipe nationale.
Ma passion pour le sport m’a naturellement poussé vers la recherche scientifique pour démêler le vrai du faux : dans le fitness, une information sur deux en ligne est fausse. Comprendre les sources fiables est devenu essentiel pour moi.
Quels sports tu recommanderais aux expatriés pour rester en forme à Taïwan ?
N’importe quelle activité physique est efficace si l’on est régulier. C’est comme le brossage de dents : ce n’est pas la brosse qui compte, c’est l’habitude.
Si je reste un peu chauvin, le kendo est très populaire à Taïwan (environ 20 000 pratiquants contre 5 000 en France) et c’est un sport formidable. Mais globalement, le mieux est de combiner :
- Une activité cardio : course, badminton, foot, paddle, volley, marche rapide…
- Un entraînement de résistance : musculation ou exercices au poids du corps.
C’est le duo gagnant pour la santé, la forme et le bien-être mental.
Comment s’entraîner dans la chaleur et l’humidité tropicale de Taïwan ?
Si on débute, la solution la plus simple est la salle de sport climatisée. Pour éviter de se décourager, mieux vaut commencer dans un environnement confortable.
Mais la chaleur peut aussi devenir un atout de performance : s’entraîner dans un climat chaud augmente le volume de plasma sanguin, améliore la circulation et peut même être plus efficace que l’entraînement en altitude.
Pratiquement, je recommande :
- Surveiller la fréquence cardiaque, qui augmente naturellement avec la chaleur.
- Accepter que les performances baissent au début : c’est normal.
- Se concentrer sur la perception de l’effort, plutôt que sur les chronos.
- Chercher l’ombre ou s’entraîner aux heures les plus fraîches.
Comment intégrer le sport dans un emploi du temps touristique ou fait de nouvelles occupations ?
Tout le monde n’a pas deux heures par jour comme moi pour s’entraîner, et ce n’est pas grave. J’ai créé un programme appelé “Temps limité” basé sur la littérature scientifique pour aider ceux qui manquent de temps.
On peut progresser avec 2×30 minutes par semaine si l’entraînement est bien construit, par exemple en circuit training.
Quelques stratégies efficaces :
- Utiliser un peu de matériel à domicile pour éviter les trajets.
- Réduire l’échauffement au strict minimum.
- Intégrer des exercise snacks : 1 à 3 minutes d’activité toutes les deux heures. Ces micro-pauses sportives sont même parfois plus bénéfiques qu’une seule grande séance quotidienne.
Pour rester actif malgré le travail, l’idéal est un bureau assis-debout avec un tapis de marche. On peut ainsi accumuler beaucoup de mouvements sans y penser.
Comment avoir une alimentation saine tout en s’adaptant à la cuisine taïwanaise ?
Les principes restent les mêmes partout :
- Avoir suffisamment de végétaux,
- Manger assez de protéines,
- Équilibrer sans diaboliser.
À Taïwan, la cuisine peut être riche en porc : ce n’est pas mauvais, mais mieux vaut varier et privilégier parfois le poulet ou les œufs, qui sont moins gras. Pour les protéines végétales, le soja, omniprésent, est excellent.
@geeknfit ♬ son original – Ghaïs Guelaïa
Quelle fréquence d’entraînement recommanderais-tu aux expatriés ?
Il n’y a pas de règle stricte. Même deux grosses séances le week-end valent mieux que rien.
Être expatrié ne change pas vraiment les besoins, mais Taïwan offre des opportunités agréables : nager, faire du snorkeling, explorer les plages… Ces activités “loisirs” comptent réellement comme activité physique.
Quelles erreurs fréquentes font les expatriés ou voyageurs ?
Chez les vacanciers, beaucoup abandonnent sport et alimentation en même temps : si l’un déraille, l’autre suit. Ce n’est pas idéal.
Chez les expatriés, peut-être l’erreur est de rester entre soi. Le sport est un excellent moyen de rencontrer des locaux. Quand je voyage longtemps quelque part, je vais pratiquer le kendo sur place : cela crée immédiatement des liens forts et un réseau. (NDR : Lire notre article d’une Digitale Nomade qui a testé un cours de Aïkido à Taipei)
Comment équilibrer vie sociale, travail et sport en vivant à l’étranger ?
Il ne faut jamais supprimer complètement l’activité physique. On pense souvent que c’est la variable la plus facile à sacrifier, mais c’est une erreur.
Le sport réduit les risques de maladies chroniques, améliore la santé mentale, et quand on est expatrié, parfois loin de ses proches, il peut réellement aider à maintenir un moral stable. Faire des compromis, oui. Abandonner totalement, non.
Où les lecteurs peuvent-ils te suivre pour en savoir plus sur le sport ?
On peut me trouver sur Instagram, YouTube, TikTok, et via mon site internet où il y a un quiz pour déterminer le programme le plus adapté.
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