La récente décision de la Food and Drug Administration (FDA) taïwanaise de maintenir la contraception d’urgence sous prescription médicale a ravivé les débats sur l’accès à cette méthode contraceptive. Alors que de nombreux pays développés autorisent sa vente libre, Taïwan s’interroge sur les implications médicales et sociétales d’une telle mesure.
La contraception d’urgence renvoie à toutes les méthodes contraceptives qu’une femme peut utiliser après avoir eu un rapport non ou mal protégé (si il y a eu une rupture du préservatif ou un oubli de pilule par exemple). Bien que l’on puisse appliquer ces méthodes dans les 5 jours suivant le rapport sexuel en question, il est recommandé de les mettre en œuvre le plus tôt possible, afin qu’elles soient le plus efficace.
Un accès restreint malgré les recommandations internationales
La FDA taïwanaise a annoncé que les pilules contraceptives d’urgence continueront de nécessiter une prescription médicale, suite à une réunion multipartite n’ayant pas abouti à un consensus sur leur reclassification en tant que médicament en vente libre. Cette décision intervient alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de rendre la contraception d’urgence facilement accessible pour prévenir les grossesses non désirées.
De plus, 80 % des pays développés, dont les États-Unis (pour le moment), La France, le Royaume-Uni et l’Australie, autorisent la vente libre de ces pilules, facilitant ainsi leur utilisation rapide après un rapport non protégé.
Des positions divergentes au sein de la société taïwanaise
Le débat sur la reclassification de la contraception d’urgence divise les acteurs de la société taïwanaise. Des organisations telles que la Taipei Women’s Rescue Foundation soutiennent la vente libre, arguant que ces pilules ne présentent pas de risques élevés et qu’un accès facilité protégerait les femmes contre les grossesses non planifiées, renforçant ainsi leur autonomie reproductive.
À l’inverse, l’Association taïwanaise d’obstétrique et de gynécologie exprime des réserves, soulignant les dangers potentiels liés à une mauvaise utilisation de ces contraceptifs. Cette divergence d’opinions reflète un manque de consensus social et médical sur la question.
Un contexte sociétal entre progressisme et conservatisme
Taïwan est souvent salué pour ses avancées en matière de libertés sexuelles, notamment avec l’élection de la première femme présidente, la nomination du premier ministre transgenre et la légalisation du mariage homosexuel, faisant du pays le premier en Asie à adopter une telle mesure. Cependant, certaines lois reflètent encore un conservatisme persistant.
Ainsi, le consentement du conjoint est toujours requis pour pratiquer une interruption volontaire de grossesse, et les divorces sans faute ne sont pas légalement prévus. Ces contradictions soulignent la complexité des attitudes taïwanaises envers les questions de sexualité et de droits reproductifs.
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