Dans un monde saturé d’événements festifs, il existe une célébration qui défie toute prudence et éclipse toute modération : le Yanshui Beehive Festival à Taiwan. Augustin, aventurier insatiable et amoureux des expériences extrêmes, s’est plongé cette année au cœur de ce festival détonant pour comprendre son essentiel et dangereux attrait. Un festival où l’aspiration à la chance et à la prospérité se mêle à un ballet pyrotechnique époustouflant, et qui a trouvé ses racines dans une épidémie terrifiante ayant jadis frappé la petite ville de Yanshui.
Présentation du documentaire
Moi, c’est Augustin. Je parcours le monde à la recherche de défis et d’expériences hors du commun. En 2023, j’ai eu la chance de participer au « Yanshui Beehive Festival », un des festivals les plus dangereux au monde. Le principe peut sembler un peu irréel : se faire toucher par des rockets et des feux d’artifices. Plus concrètement, des rampes contenant des milliers d’explosifs seront installés un peu partout dans la ville. Les participants se placeront en face dans l’espoir de se faire toucher, symbole de chance et prospérité !
Cela peut surprendre, mais l’origine de ce festival remonte en 1985. La petite ville de Yanshui situé à Taiwan est frappé par une épidémie de choléra. Une année, les habitants feront le tour de la ville en portant la statue du dieu de la guerre recouverte de pétards. Ça fonctionne ! L’épidémie est finie et une tradition est née. La particularité de cet événement attirera de plus en plus de participants chaque année. En 2023, c’est un demi-million de participants venu du monde entier et des millions de feux d’artifices tirés en une seule nuit.
Concrètement, à quel point c’est dangereux ? C’est la question auquel j’ai essayé de répondre en participant activement à l’édition 2023. Préparez vous à découvrir un événement unique au monde
Interview d’Augustin
Rencontre avec Augustin, qui nous a fait le plaisir de répondre à nos questions. Il nous dévoile les secrets culturels, les enjeux du Yanshui Beehive Festival et bien sûr son expérience personnelle.
Comment avez-vous découvert le Yanshui Beehive Festival et qu’est-ce qui vous a poussé à faire un documentaire sur cet événement singulier ?
J’étais à Taiwan pour le nouvel an chinois et je cherchais sur Google les événements à venir. Sur un blog, un article recommandait de participer au Yanshui Festival. J’ai fait quelques recherches. Rapidement, j’ai vu que c’était une expérience unique au monde. Je ne pouvais pas manquer ça !
Pour le documentaire, il y a 2 raisons. La première, c’est que j’adore créer du contenu et partager mes expériences autour du monde. Sur les réseaux, je suis suivi par près de 130,000 personnes (entre nous, je réalise toujours pas).
Et la deuxième raison, c’était de créer une ressource complète sur l’histoire, la préparation et le déroulement du festival. C’est dur à croire, mais ce festival est très peu connu internationalement ! En français, je n’ai trouvé aucune vidéo ou article sur le sujet.
Pourriez-vous nous en dire plus sur la préparation requise avant de participer à ce festival, tant d’un point de vue matériel que psychologique ?
Le principe du festival, c’est de se faire toucher par des rockets et feux d’artifices. Forcément, venir en t-shirt n’est pas une bonne idée !
Il y a 3 règles à respecter pour participer sans danger. En premier, il faut être recouvert intégralement pour éviter d’être brulé. Ensuite, il faut protéger sa tête avec un casque intégrale ET une écharpe qui va empêché les rockets de passer sous le casque. Enfin, il faut porter des vêtements en coton car le synthétique prends feu facilement.
On peut tout acheter sur place si nécessaire. Perso, j’étais venu avec de vieux habits et n’ai acheté que le casque et les gants sur place pour 750 ndt (environ 20-25€).
Pour le côté psychologique, je dois avouer que je n’ai pas eu de blocage. Il faut dire que j’ai toujours aimé les activités extrêmes (BMX, Parkour, Urbex…).
Par contre, je comprends tout à fait le côté anxiogène du festival. On se retrouve dans une foule casqué, on voit rien avec la fumée et ça explose de partout ! Mon conseil ? Y aller progressivement. Tout le long de la soirée, il y aura des dizaines de “murs d’explosifs”. On peut commencer par voir l’événement de loin, et se rapprocher si l’on s’en sent capable.
Quels sont les rituels ou coutumes spécifiques que les participants locaux suivent avant, pendant et après le festival ?
J’imagine qu’il y a des rituels religieux, mais impossible de trouver des info sur internet ! Par contre, j’ai remarqué 2-3 petites coutumes sur place. Déjà, le festival commence toujours au temple principal de la ville. La première rampe de rocket est toujours allumé là bas.
Ensuite, les participants sautillent toujours en face des rockets. Apparement, c’est pour éviter qu’une rocket se coince dans les habits et y mettent le feu. Je ne suis pas sur que ça soit efficace, mais tous le monde le fait !
Dernière chose, on peut payer pour être recouvert d’une chaine de pétards. Les explosifs sont un symbole de chance à Yanshui. J’imagine que c’est pour se porter chance (ou pour ceux qui aiment les sensations fortes !).
Avez-vous eu des moments d’hésitation ou des peurs à surmonter en raison de la nature dangereuse du festival ?
Pas vraiment. Mais c’est peut être parce que je suis un peu fou haha. J’ai toujours aimé les activités un peu extrême. Au collège et lycée, je faisais du BMX et du parkour, qui ne sont pas connus pour être des sports “safes”.
Donc, une fois bien équipé, je savais que je ne risquais pas grand chose (à part quelques bleus). Mais je dois avouer que la première fois que tu fais face à un “mur de rocket”, ça fait peur !
Quelle a été la chose la plus surprenante que vous avez apprise en réalisant votre documentaire sur le Yanshui Beehive Festival ?
Ce qui m’a le plus surpris en participant au Yanshui Festival est son ampleur. Sur Youtube, on peut voir des vidéos de la foule face à des rockets. Sur place, on se rend compte que cette même scène se passe en simultané dans plusieurs parties de la ville.
Depuis le stadium, on peut voir des colonnes de fumée et des feux d’artifices dans tous les sens. On dirait que la ville est en feu. D’ailleurs, je peux affirmer une chose. En quelques heures, j’ai vu plus de feux d’artifices que dans ma vie entière.
Pouvez-vous nous parler des difficultés techniques que vous avez rencontrées en filmant ce documentaire ?
Filmer ce festival, c’est un dilemme impossible. La première option, c’est de prendre une camera solide comme une Gopro. Le problème ? Il est très difficile d’avoir des images correctes la nuit. L’objectif est trop petit et a du mal à capter la lumière. Du coup, impossible de filmer des ralentis. Si je filmais en 60 ou 120 FPS, la qualité se dégradait beaucoup trop.
La deuxième option, c’est de prendre une vraie caméra. L’image sera bien meilleure. Le problème ? C’est beaucoup plus difficile de filmer dans la foule. En plus, il y a le risque qu’une rocket tape l’objectif et le casse. C’est arrivé à un Youtubeur américain l’année dernière.
En dehors de ce dilemme, c’est pas facile de faire de bon plans tant la foule est compacte !
Quel message ou quelle leçon aimeriez-vous que les gens retiennent de votre documentaire ?
Je ne pense pas avoir un message ou une leçon particulière. J’essaie de partager mes expériences sans jugement. Par contre, ça me ferait plaisir que des gens s’intéressent à la culture taïwanaise grâce à ce documentaire. Je trouve que ce festival représente bien ce “bordel organisé” qui rend leur culture si vivante et intéressante.
Avez-vous été témoin ou avez-vous entendu parler d’incidents ou d’accidents durant le festival ? Si oui, comment cela affecte-t-il votre perception du festival ?
Je n’ai pas était témoin d’accidents graves cette nuit là. Mais j’ai quand même vu un ami Hollandais avec une tâche de sang sur le jean. Une rocket l’avait touché de plein fouet.
Après, je sais qu’il y a des blessés chaque année. Souvent, ce sont des gens peu ou mal équipés. Il me semble qu’il y en a eu 70 cette année, dont quelques blessés grave. Je trouve ça peu pour des centaines de milliers de participants, surtout qu’il y a des dangers “invisibles”.
Par exemple, les rockets sont totalement imprédictibles. Je filmais sur le côté une rampe quand une rocket a fait un demi-tour et a tapé mon IPhone. Ou encore, certains feux d’artifices ne décollent pas et tombent dans les cendres. Ils explosent alors 2-3 minutes après la fin d’un mur d’explosifs, quand les gens ont baissé leur garde et retiré leur visières.
J’ai pu filmé moi même ce genre de scène et les montre dans le documentaire. Je pense qu’il est important de sensibiliser ceux qui veulent participer aux dangers. Malgré les blessés, je pense qu’il n’y a pas de risques graves si l’on est bien équipé et qu’on fait attention.
Après avoir vécu cette expérience de près, seriez-vous prêt à y retourner ou à recommander à d’autres de participer au Yanshui Beehive Festival ?
Bien sûr ! L’ambiance est bon enfant et les taiwanais sont très gentils. D’ailleurs, certains sont étonnés qu’un festival aussi dangereux se passe dans une société aussi calme. Au contraire, je pense que c’est le seul endroit où un événement pareil peut se dérouler. Dans une culture moins respectuesue, il serait impossible d’organiser ce festival sans que ça devienne hors de contrôle.
Si vous êtes à Taiwan pour le nouvel an, allez-y ! Enfin, si vous n’avez pas la phobie de la foule ou des explosifs…
Et pour finir en dehors de ce festival quels sont les 3 lieux où on a le plus de chance de vous croiser à Taïwan ?
Question difficile ! Il ya beaucoup de lieux que j’aime à Taiwan. Si je devais en choisir 3, ça serait : sur une plage à Donghe (avec un surf) ; sur une montagne dans le centre ; dans un night market à Taipei.
Pour découvrir les aventures d’Augustin et le suivre :
N’hésitez pas à découvrir d’autres festivités, festivals et fêtes taïwanais en vous rendant sur notre page dédiée. Et pour connaître les offres promotionnelles touristiques pour Taïwan, obtenir des réductions sur des lieux touristiques abonnez vous gratuitement à notre Newsletter mensuelle.