Reconnaissance des Pingpu : les Siraya s’opposent à une manœuvre du KMT

Taïwan : les Siraya dénoncent une reconnaissance au rabais des Pingpu par le KMT, malgré une décision historique de justice en leur faveur.

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Alors que la Cour constitutionnelle a donné jusqu’en octobre 2025 pour intégrer pleinement les groupes Pingpu dans la législation taïwanaise sur les peuples autochtones, des voix s’élèvent contre une proposition du KMT visant à créer une catégorie juridique à part, dénoncée comme une reconnaissance au rabais.

Une reconnaissance différenciée qui fait polémique

Début mai, plusieurs groupes de la société civile Siraya ont tenu une conférence de presse pour s’opposer à un projet de loi porté par le député Sra Kacaw (KMT, ethnie Amis). Le texte propose la création d’un nouveau statut : celui de « Pingpu autochtones », distinct des statuts actuels d’« autochtones des montagnes » ou d’« autochtones des plaines ».

Les représentants Siraya dénoncent une tentative de les exclure d’une pleine reconnaissance comme peuples autochtones, malgré une décision de la Cour constitutionnelle rendue en 2022, qui leur était favorable. Selon eux, cette nouvelle catégorie juridique les priverait de droits, de ressources, et du statut symbolique et politique attaché à la pleine reconnaissance.

Qui sont les Pingpu ?

Les Pingpu désignent les peuples autochtones des plaines de Taïwan, historiquement les premiers à avoir été sinisés par les vagues de colonisation. Parmi eux figurent les Siraya, mais aussi les Kavalan, Ketagalan, Taokas, Pazeh, Papora, Babuza, Hoanya et Makatau.

À ce jour, seul le peuple Kavalan bénéficie d’une reconnaissance légale comme autochtone, et uniquement pour les individus ou leurs descendants qui s’étaient enregistrés à temps. Cela rend la situation juridique des Pingpu très inégale, et freine l’accès à certains droits : subventions culturelles, quotas universitaires, soutien linguistique, etc.

Une décision de justice historique, mais non appliquée

En 2022, la Cour constitutionnelle avait mis fin à des années d’atermoiements en jugeant que les Pingpu devaient être reconnus comme autochtones, annulant ainsi une décision contraire du tribunal administratif de Taipei en 2016. C’était une avancée majeure, saluée comme historique : les 15 juges avaient voté à l’unanimité, ce qui est rare.

Mais ce jugement nécessitait une adaptation de la loi d’ici octobre 2025. C’est dans ce contexte qu’intervient la proposition de loi du KMT, interprétée par les Siraya comme une manière d’éluder les obligations de cette décision, tout en prétendant y répondre.

Une bataille politique et culturelle

La proposition du KMT intervient alors que le parti a repris le contrôle du Yuan législatif. Dans le même temps, il a tenté de réduire le budget du Conseil des peuples autochtones, ce qui a accru la méfiance des groupes concernés. Des personnalités autochtones influentes, comme Awi Mona, Bavaragh Dagalomai ou encore la Commission nationale des droits humains, ont publiquement exprimé leur opposition à toute reconnaissance au rabais.

Les Siraya, qui sont les plus nombreux des Pingpu, mènent cette lutte depuis les années 1990. Ils ont mis en place des écoles de langue, des programmes de revitalisation culturelle, et ont déposé de nombreuses plaintes pour faire avancer leur cause.

Historiquement, les Pingpu ont été privés de leur identité, d’abord sous la colonisation japonaise, puis par les politiques d’assimilation du régime de la République de Chine. Le refus persistant de leur reconnaissance est perçu par leurs militants comme une continuation de cette marginalisation.

📌 Ce qu’il faut retenir

  • 🏛️ La Cour constitutionnelle a exigé en 2022 la reconnaissance pleine des Pingpu, dont les Siraya, avant octobre 2025
  • 🛑 Le KMT propose de créer une catégorie séparée de « Pingpu autochtones », dénoncée comme une fausse reconnaissance
  • ✊ Les groupes Siraya, soutenus par la mairie de Tainan, refusent cette solution intermédiaire
  • 📉 En arrière-plan, des enjeux de redistribution des ressources et des quotas ethniques alimentent les tensions


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À propos de l'auteur

  • Luc

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