Le mois de mars est placé sous le signe de la francophonie, et en ce 8 mars, nous célébrons également la Journée internationale des droits des femmes. Quelle meilleure occasion pour mettre en lumière ces femmes taïwanaises qui font rayonner la langue et la culture françaises à Taïwan ? Enseignantes, libraires, artistes ou entrepreneures, elles participent activement au dynamisme de la francophonie sur l’île.
Yi-Jung HO, la gourmandise des pâtisseries de Mlle Ho
En 2020, Yi-Jung Ho, une pâtissière taïwanaise de 34 ans, fonde « L’Atelier de Mlle HO » à Taipei après avoir passé trois ans en France. Formée à l’école Grégoire-Ferrandi à Paris, elle y développe son savoir-faire et acquiert une expérience précieuse dans des établissements prestigieux, dont le Palace Royal Monceau Raffles Paris et des restaurants étoilés au guide Michelin.



Dans son atelier, elle propose une pâtisserie raffinée et inventive, inspirée de la tradition française. Elle met un point d’honneur à réduire la quantité de sucre pour sublimer la qualité des ingrédients. Ses créations phares sont les macarons aux textures délicates, dont les couleurs rappellent celles des toits de Paris, ainsi qu’une tarte au citron subtilement revisitée.
Le nom de son atelier est un clin d’œil au surnom que lui donnaient ses voisins lorsqu’elle vivait dans une petite chambre avec vue sur les toits parisiens. Aujourd’hui, elle fait découvrir à Taipei des saveurs inspirées de la France, comme l’original macaron roquefort-banane, présenté dans un packaging aux couleurs de la capitale française.
Jenny Lin, une enseignante de chinois passionnante et passionnée
Jenny Lin est une professeure de mandarin qui met son expertise au service des apprenants francophones souhaitant découvrir les subtilités de la langue chinoise. Fondatrice de JL Mandarin School (JLMS), elle enseigne depuis 2017 à des élèves venus de plus de 30 pays. Son enseignement se distingue par une approche personnalisée et immersive, allant au-delà de la simple acquisition linguistique.
Elle accompagne aussi bien les diplomates, les journalistes, que les professionnels du monde des affaires, en adaptant ses cours aux besoins spécifiques de chacun. Sa méthode repose sur une interaction dynamique, favorisant la confiance et la fluidité dans l’expression orale.



Fière de ses racines et profondément attachée à son île natale, Jenny Lin incarne une francophonie vivante et locale, partageant avec enthousiasme la culture taïwanaise à travers ses cours et ses écrits. Elle collabore d’ailleurs à « Insidetaiwan.net – Anecdotes et Vocabulaire », contribuant ainsi à rendre la langue chinoise plus accessible aux francophones.
Toujours soucieuse d’innover dans ses méthodes d’apprentissage, elle a cofondé avec Grégoire Jouet le podcast « Histoires Bilingues« , un projet qui permet d’apprendre le chinois à travers des histoires, des contes et des légendes, destinées aussi bien aux enfants qu’aux adultes.
Sophie Hong, une créatrice au service de la culture et de l’art
Sophie Hong voit le jour le septième jour du septième mois du calendrier lunaire, jour de la Saint-Valentin taïwanaise, inspirée d’une légende où l’héroïne est une tisserande céleste. Amusée par cette coïncidence, elle aime dire qu’elle était destinée à travailler les tissus. Aujourd’hui figure incontournable de la mode taïwanaise, elle est à la fois styliste, artiste textile et créatrice d’accessoires, alliant artisanat et expression artistique.
En 1988, elle découvre à Hong Kong une étoffe traditionnelle méconnue : la soie laquée ou « gambiered silk ». Séduite par son éclat et sa texture, elle développe sa propre technique pour la rendre plus souple et variée en couleurs, créant ainsi sa signature textile : « Hong Silk ». Ce tissu devient l’essence de son travail, donnant naissance à une mode élégante et intemporelle, où tradition et modernité se rencontrent.



En 1994, grâce à une bourse conjointe des gouvernements taïwanais et français, elle se forme en France à l’Institut Français de la Mode, avant de rejoindre Christian Dior et Chanel. Cette expérience enrichit son art et l’ancre dans le monde de la haute couture, tout en préservant son héritage taïwanais. En 2012, son engagement pour les échanges culturels entre Taïwan et la France est reconnu par le titre de Chevalier de l’Ordre National du Mérite.
Au-delà de la mode, Sophie Hong est aussi une figure clé de la francophonie à Taïwan. Elle est propriétaire de la Librairie Le Pigeonnier à Taipei, la seule librairie francophone de l’île, héritée de Françoise Zylberberg, professeure à l’Université nationale de Taïwan. Ce lieu est devenu un carrefour culturel incontournable, réunissant les passionnés de littérature et de culture française, et reflétant son engagement pour la transmission du savoir et les échanges interculturels.
Carole Wenyao CHEN, le français qui rayonne à Penghu
Carole Wenyao CHEN (陳文瑤) a découvert le français à travers son parcours universitaire. D’abord passionnée par la littérature chinoise et taïwanaise, elle s’est intéressée aux théoriciens français comme Roland Barthes et Michel Foucault. Frustrée de ne pas pouvoir les lire dans leur langue originale, elle décide de partir en France pour apprendre le français et approfondir ses études en critique et histoire de l’art. C’est à Angers, au CIDEF, qu’elle perfectionne son apprentissage et renforce son lien avec cette langue.
Aujourd’hui, Carole est traductrice et interprète de français, une vocation qui s’est imposée à elle avec le temps. Spécialiste des romans graphiques, elle a traduit une trentaine d’œuvres en tout et contribue ainsi à faire connaître ce genre encore méconnu à Taïwan. Parmi ses plus grands défis figure la traduction du deuxième tome d’À la recherche du temps perdu soit À l’ombre des jeunes filles en fleurs, dans le cadre d’un projet collectif. Elle a également travaillé au Bureau français de Taipei, où elle a participé à la promotion des livres en français, en collaboration avec des bibliothèques et éditeurs.



À Penghu, son île natale, Carole partage régulièrement sa passion pour la culture française. Elle y organise des conférences, des ateliers et des rencontres soutenus par l’Association de développement communautaire et la mairie locale. Ces rencontres permettent aux habitants, principalement pêcheurs et paysans, de découvrir le français à travers des thèmes liés à l’actualité ou aux traditions locales, comme l’élevage des huîtres. Pour rendre ces échanges plus vivants, elle fait également goûter des spécialités françaises comme le vin chaud, le fromage et les pâtisseries.
Le français a ouvert à Carole de nouvelles perspectives. Tout comme sa langue maternelle, elle trouve cette langue inspirante, notamment dans ses subtilités. Son travail de traductrice lui permet d’explorer en profondeur les nuances entre le français et le mandarin. Cette richesse linguistique, qui exige une compréhension fine et une curiosité constante, est pour elle une source d’épanouissement et de motivation au quotidien.
Sarah Chen Lin, une Taïwanaise entre trois continents
Sarah Chen Lin, originaire de Taïwan et du Venezuela, a grandi entre l’Amérique Latine, l’Europe et l’Asie. Son rêve de travailler dans l’industrie du luxe l’a menée en France, où elle a obtenu un MBA en gestion des marques de luxe à l’ESSEC. Avant son départ, elle voyait la France comme un pays d’élégance, de gastronomie raffinée et de paysages pittoresques, une vision influencée par Hollywood. Mais vivre à Cergy/Paris lui a offert une image plus réaliste du pays, rappelant parfois Caracas, sa ville natale.
Apprendre le français n’a pas été facile. Sarah avait suivi des cours de base au Venezuela et en Angleterre, mais son immersion en France lui a montré les défis de la barrière linguistique. Elle a également dû s’adapter à un rythme de vie différent, marqué par des horaires stricts et un réseau de transport moins flexible qu’à Taïwan. La sécurité a aussi été un choc : à Taïwan, elle se promenait seule de nuit sans crainte, ce qui était impossible en France. Malgré tout, elle garde un souvenir précieux de son séjour et espère revenir un jour pour voyager ou travailler.



Son passage en France a été un tremplin professionnel. Elle a travaillé sur des projets avec L’Oréal et Fenty Beauty, ce qui l’a aidée à intégrer le secteur de l’emballage cosmétique. Membre du réseau des anciens de l’ESSEC, elle reste en contact avec sa cohorte et utilise ce réseau pour élargir ses opportunités de carrière. Dans quelques années, elle envisage même de lancer sa propre marque de cosmétiques écologiques, un projet qui lui tient particulièrement à cœur.
Aujourd’hui installée à Taipei, Sarah recommande vivement Taïwan comme destination d’études ou de travail pour les étrangers. Selon elle, le pays est pratique, abordable et accueillant, parfait pour apprendre le mandarin et découvrir la culture asiatique. Pour la rencontrer, il faut chercher du côté des plages du nord, des cafés de Taipei, ou encore à MAI Bakery, une pâtisserie où elle aide une amie. Entre nature et gastronomie, Taïwan reste son havre de paix.

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