Récit de la bataille de Guningtou, quand la République de Chine se bat pour sa survie

La bataille de Guningtou était une bataille menée sur Kinmen dans le détroit de Taiwan pendant la guerre civile chinoise en 1949.
Guningtou Battle Museum - Crédit : Guningtou Battle museum

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En octobre 1949, le gouvernement de la République de Chine fait face à la plus grande crise de son histoire. Après quatre ans de guerre civile sanglante, les forces nationalistes dirigées par le généralissime Chiang Kai-shek devaient battre en retraite. Alors que les forces communistes de Mao Zedong avançaient inexorablement vers le sud. Au moment où Mao a déclaré la République populaire de Chine à Pékin le 1er octobre, les communistes avaient conquis la majeure partie de la Chine, y compris toutes les grandes villes. Le reste de la Chine devait tomber sans problème… c’était sans compter Guningtou.

Pour assurer la survie de son régime, Chiang Kai-shek se retire sur l’île de Taiwan, la préparant comme une forteresse. Les nationalistes ont également fortifié plusieurs groupes d’îles stratégiques juste au large de la côte sud-est de la Chine. notamment Hainan, Zhoushan, Matsu et Kinmen. Les îles Kinmen, se situent à environ six miles au large des côtes du continent. Juste en face de la ville portuaire de Xiamen. La plus grande des deux îles, appelée Greater Kinmen, accueillit la bataille de Guningtou. Cette bataille était cruciale pour la survie de la République de Chine.

Kinmen et Guningtou, la « Porte Dorée » vers Taïwan

En chinois, « Kinmen » signifie « Golden Gate », un nom approprié pour les îles. Xiamen était le grand port continental le plus proche de Taïwan à environ 160 kilomètres. Mais Kinmen était la clé de la région. La porte d’entrée de la baie de Xiamen et finalement de Taïwan même. Tant que les nationalistes tenaient Kinmen, ils pouvaient embouteiller le port. Et interdire son utilisation par les communistes dans toute tentative d’invasion de Taiwan. Si les nationalistes perdaient Kinmen Taiwan serait immédiatement menacée. Et la stabilité politique du régime dans son ensemble était compromise.

Alors que les communistes avançaient sans relâche à travers le Fujian et se rapprochaient de Xiamen. Chiang Kai-shek ordonna le renforcement des îles côtières aux dépens du territoire continental restant. La 12e armée nationaliste reconstruite, dirigée par le lieutenant-général Hu Lien, a reçu l’ordre de transférer son quartier général. Près de 40 000 hommes, se retrouvèrent donc aux îles Kinmen. Le XVIIIe corps, sous le commandement du major général Kao K’uei-yuan, a atteint Kinmen avec trois divisions le 9 octobre. Quelques jours plus tard, le 19e corps sous le commandement du major général Liu Yun-han lui emboîta le pas. Arrivant au large de Kinmen le 23 pour débarquer ses troupes sur les plages les plus méridionales. L’armée de l’air chinoise patrouillait le littoral sud-est du continent. Elle pouvait ainsi couler tous les navires qui pourraient servir pour des opérations maritimes.

Arche en l’honneur de la bataille de Guningtou – Crédit : Rolfmueller

La volonté communiste de « laver Taïwan dans le sang »

Au cours de l’été et de l’automne 1949, La 10e armée de Armée de libération du peuple chinois (APL), sous le commandement du commandant de l’armée Ye Fei, menait l’avancée dans le Fujian. À la mi-octobre, la 10e armée s’était emparée de la plupart des grandes villes du Fujian. Et était sur le point de s’emparer de Xiamen et des îles de la baie comme première étape vers  un but utlime : « laver Taiwan dans le sang », comme le disait la rhétorique communiste de l’époque.

En raison du terrain sur lequel elle opérait, la 10e armée était devenue la spécialiste de l’APL dans la guerre maritime. N’ayant aucune expérience dans ce domaine, les subordonnés de Ye Fei ont dû adapter leurs techniques bien rodées pour traverser les rivières et autres obstacles d’eau et les appliquer à la saisie des îles au large. Étant donné que l’APL était encore principalement une force d’infanterie légère avec peu de moyens navals ou aériens, les communistes improvisaient en permanence.

La 10e armée a commencé sa campagne côtière à la mi-septembre avec la prise de l’île de Pingtan. Cinq régiments ont traversé la baie dans des centaines de navires de pêche réquisitionnés. Et ont attaqué l’île réussissant à vaincre la garnison nationaliste présente sur place. Malgré la précarité de leur mode de transport, malgré les conditions météorologiques et maritimes locales, les communistes ont continué à l’emporter à cause d’une résistance nationaliste constamment inefficace. Le 15 octobre, Ye Fei prend Zhangzhou et attaque l’île de Xiamen. Deux jours plus tard, l’île et son port tombent après de brefs mais violents combats. Lorsque les îles voisines de Dadeng et Xiaodeng tombèrent, Ye Fei se persuada que les îles Kinmen tomberaient tout aussi facilement.

Bateaux de pêcheurs – Crédit : Archive du Guningtou battle museum

Une impréparation à la guerre maritime fatale

L’homme chargé de prendre Kinmen, le commandant adjoint du XXVIII Corps Xiao Feng, n’était pas si optimiste. Dans le plan imaginé, trois régiments soit près de 9 000 soldats d’élite traverseraient la baie de Xiamen la nuit. Et ils débarqueraient sur les plages entre Guningtou et Lungkou. La première vague s’emparerait des côtes et établirait une tête de pont défendable avant d’avancer vers le sud. Pendant ce temps, on espérait qu’un nombre suffisant de navires de transport survivraient aux conditions météo. Et reviendraient pour récupérer des troupes supplémentaires. Les 85 pièces d’artillerie disponibles de la 10e armée fourniraient un appui en bombardant sans cesse les positions nationalistes… Après plusieurs reports, l’assaut maritime se planifie pour la nuit du 24 octobre.

Plan de l’opération communiste – Crédit : Archives Guningtou Battle Museum

Lors des campagnes précédentes de la guerre civile, les communistes l’avaient emporté grâce aux informations qu’ils avaient obtenues. Obtenues Grâce à un réseau élaboré d’espions et de sympathisants au sein même des rangs nationalistes. Cependant, le réseau ne s’est pas étendu à Kinmen. Celà obligea les commandants de l’APL à se fier aux transmissions radio ennemies interceptées. Bien qu’ils savaient que la 12e armée nationaliste de Hu Lien pourrait arriver à Kinmen, à tout moment. Les communistes n’avaient qu’une vague idée de son emplacement actuel. Ils ignorèrent les signes indiquant que certaines unités de la 12e armée étaient déjà sur l’île. Déterminé à gagner rapidement et méprisant l’ennemi, Ye Fei a encouragé ses subordonnés à précipiter les préparatifs. Et bien sûr à envahir l’île dès que possible.

Sur Kinmen, les sites d’invasion les plus probables se situaient le long des 10 kilomètres de plages sur la côte nord-ouest, de Guningtou jusqu’à Lungkou. Les deux régiments d’infanterie du major-général Cheng Kuo défendaient ces villages. En réserve à proximité se trouvaient la 118e division du XVIIIe corps de la 12e armée du colonel Li Shu-lan et le 1er bataillon de chars Stuart.

Un bataillon de chars constitué de soldats nationalistes vétérans

Le 1er bataillon de chars, fondé en Inde, en 1943 se compose uniquement de vétérans. En effet au cours de la période 1944-1945, ils avaient fourni un soutien blindé aux forces conjointes sino-américaines. Après la guerre, les soldats chinois du groupe de chars formaient le noyau dur de la force blindée de l’armée nationaliste.

Ces survivants de nombreuses campagnes étaient très bien formés pour fournir un soutien à l’infanterie. Cependant, tout au long de la guerre civile, l’armée nationaliste gaspilla le grand potentiel de combat des blindés. De mauvais généraux et des problèmes d’approvisionnement anéantissaient les gains potentiels. En décembre 1948, lors de la campagne décisive de Huai-Hai les nationalistes perdirent plus d’un demi-million de soldats. Et les blindés avaient été partiellement encerclés près du village de Shuangduiji dans la province d’Anhui. Ils avaient à peine réussi à s’échapper lors d’une percée désespérée. Percée menée par le commandant adjoint de l’armée de l’époque, Hu Lien. Mais ils perdirent une bonne partie de leur véhicules pendant la retraite.

Inspection des chars à Kinmen – Crédit : archives du Guningtou Battle Museum

Les chars du 1er bataillon partirent à Taiwan pour être réparés et pour certains recyclés. L’armée nationaliste souhaitait les remplacer par des chars plus performants et plus récents. Cependant le haut commandement les redéploya à Kinmen en septembre 1949. Ils furent l’une des rares unités de chars prêtes au combat de l’armée nationaliste. Celle-ci au début de l’attaque était sur la plage pour des manœuvres d’entraînement.

Infanterie et blindés côte à côte

Les batteries d’artillerie communistes ont donc ouvert le feu sur Kinmen le 24 octobre. Et un barrage d’obus est tombé près du peloton de chars. Après 10 minutes de bombardement, 3 000 soldats de l’APL, ont commencé à sauter de dizaines des navires. Et ont tenté de débarquer sur les plages de l’île.

« Tous les véhicules en alerte ! ». « Rassemblez-vous autour du char numéro 66 et faites face au rivage, en formation de ligne. » Ces deux célèbres phrases prononcées par Yang Chan, permirent aux défenseurs nationalistes de se ressaisir. Et de pilonner les bateaux communistes. Pendant près d’une heure, avec l’appui des soldats dans les bunkers et de l’artillerie, ils ont maintenu le feu. Fauchant des dizaines de soldats communistes qui étaient sur la plage. Ils ont repoussé les assauts répétés avec des grenades ou des charges de démolition. Le destin, une panne de véhicule blindé (le fameux char 66), avait placé le peloton de chars exactement au bon endroit pour empêcher les troupes d’assaut de l’APL d’atteindre leur objectif : la ville de Qionglin au centre de l’île. Lieu stratégique qui auraient permis aux forces communistes de couper la défense des nationalistes en deux.

Alors que les défenseurs de Kinmen étaient en état d’alerte, le général T’ang En-po ordonna la mise en œuvre du plan de contre-attaque. Cependant face à la résistance acharnée de l’ennemi, Yang Chan du mobiliser une partie de son corps de chars sur d’autres points chauds. L’équipage du char n°66 immobilisé et quelque 200 soldats de l’armée des jeunes nationalistes ont tenu bon malgré tout.

l’armée de libération du peuple piégée sur la plage

Plus à l’ouest, le 251e régiment de l’APL et le 253e régiment avaient débarqué dans le secteur entre Huwei et Guningtou. Les groupes de transport, dispersés par les vents et les vagues, avaient subi de lourdes pertes lors de leur traversée de la baie. Néanmoins, ils ont pu submerger les positions défensives avancées de l’armée nationaliste. Et purent pousser à l’intérieur des terres, prenant la ville de Guningtou. À l’ouest, les troupes de l’APL ont pu descendre dans le sud avant d’être repoussées par des renforts nationalistes. Les trois groupes d’assaut de l’APL ont été contraints d’opérer de manière indépendante. Aucun état-major n’était présent pour coordonner leurs mouvements. La confusion régnait partout et les unités se désorganisèrent complètement.

Surtout, les communistes n’avaient pas réussi à déterminer avec précision les conditions des marées locales autour de Kinmen. Pour obtenir la surprise et minimiser l’exposition aux tirs ennemis, Xiao Feng avait programmé les débarquements à marée haute. Quelques heures plus tard, les marées se sont rapidement retirées avant que l’APL ne puisse organiser ses transports. Tous leurs navires épargnés par les bombardements, étaient maintenant échoués sur la plage. Et ils étaient tous la cible d’intenses tirs nationalistes. Non seulement il n’y aurait pas de renforts. Mais les troupes de la première vague étaient piégées sur l’île sans perspective de retour sur le continent.

Guningtou et le début de la fin pour l’armée communiste

Au même moment, la 3e compagnie de chars se battait pour sa vie sur les plages au nord de Lungkou. Alors que son unité sœur, la 1re compagnie de chars, était stationnée à Shamei au nord-est. Lorsque Hu a finalement reçu l’ordre de se rendre à Qionglin, c’étaient déjà l’aube. Avançant le long de la route côtière, les blindés ont atteint la tête de pont ennemie à 6h30 du matin. Où ils ont repéré plus de 100 navires en bois échoués. Hu rapporta à ses supérieurs : « Avec autant de bateaux là-bas, je pense que l’ennemi doit être de plus de dix mille ! »

Rencontrant peu de résistance, les chars nationalistes ont détruit toutes les troupes ennemies, qu’ils ont rencontrées sur leur route vers Guningtou. Près de 80 soldats communistes se sont rendus et ont été emprisonnés à Qionglin. Mu découvrit alors, pourquoi il y avait eu si peu de tirs ennemis. Après avoir inspecté les armes ennemies abandonnées, il a découvert qu’elles étaient inutilisables en raison de l’exposition à l’eau de mer, au sable et au gravier.

Vers 7 heures du matin, les blindés ont continué vers le nord jusqu’à Guanyinting. Où ils ont rencontré des centaines de soldats de l’APL cachés dans des trous peu profonds ou des tranchées nationalistes abandonnées. Les chars nationalistes ont pilonné les lieux avec des mitrailleuses. Et les soldats de l’APL des 244e et 251e régiments ne pouvaient répondre qu’avec des tirs d’armes légères ou des attaques à la grenade totalement inefficaces. Ils battirent en retraite très rapidement.

La force d’invasion communiste décimée

Une heure plus tard, l’infanterie nationaliste de la 118e division a finalement rattrapé les chars, faisant des centaines de prisonniers. Les chars ont poursuivi leur avance vers l’ouest, faisant exploser les positions ennemies. À 11 h 30, la 1ère compagnie de chars avait épuisé la majeure partie de son carburant et de ses munitions. Elle retourna donc à Shamei pour reconstituer ses approvisionnements. D’autres troupes de la 118e division sont arrivées en force pour consolider les gains des blindés.

En l’espace de quelques heures, les nationalistes capturèrent quelque 2 400 prisonniers. Et libèrent plusieurs centaines de soldats de l’armée nationaliste qui avaient eux-mêmes été faits prisonniers par les communistes lors de la première attaque. Plus de 2 000 morts ennemis gisaient parmi les décombres du champ de bataille.

Prisonniers communistes – Crédit : Archives du Guningtou battle museum

A présent, les nationalistes ont les mains libres pour attaquer la base avancée communiste à Guningtou. Là, les troupes d’élites de l’APL avaient consolidé leurs défenses, creusant des tranchées entre les maisons en briques du village de Guningtou. Des mitrailleuses et des mortiers bien placés ont fait des ravages dans l’armée nationaliste. L’infanterie inexpérimentée et jeune n’avait jamais combattu aux côtés de blindés et la coordination était médiocre. Pourtant, les nationalistes ne se sont pas découragés et ont répété leurs attaques avec obstination, envoyant vague après vague à l’assaut du camp ennemi. Et les blindés ont de nouveau prouvé leur valeur, agissant en petites unités mobiles et éliminant les poches de soutien ennemies.

Ecraser la résistance communiste à Guningtou

À la fin du 25 octobre, les forces nationalistes avaient encerclé Guningtou et détruit l’intégralité de la flotte communiste échouée sur les plages. La force d’invasion de l’APL avait perdu plus de la moitié de ses effectifs et manquait de munitions. Cependant les communistes résistent désespérément, dans l’espoir que des renforts arriveront. Lorsque le XXVIII Corps a réussi à faire débarquer 300 hommes supplémentaires cette nuit-là, les encouragea à poursuivre.

Le lendemain, les blindés nationalistes ont repris leur rôle de soutien de l’infanterie, menant des attaques de harcèlement répétées contre les défenses communiste autour de Guningtou. Les troupes de l’APL étaient devenues habiles à se cacher, laissant les chars passer avant d’émerger pour déclencher des tirs dévastateurs sur l’infanterie qui les suivait. Attaque après attaque, des combats  sanglants s’ensuivirent. Les deux armées se battaient pour chaque maison, chaque bâtiment, qui changèrent de mains à plusieurs reprises. Finalement, le nombre a prévalu. A la tombée de la nuit, les nationalistes reprirent le village. Sans perspective de renforts supplémentaires pour les communistes, l’issue de la bataille était désormais inévitable.

En raison de l’importance critique de Kinmen pour la survie du régime nationaliste, un certain nombre de hauts dirigeants du gouvernement sont descendus sur la petite île pour constater par eux-mêmes que la situation s’était stabilisée et rendre hommage aux soldats de Guningtou. Chiang Ching-kuo, le fils aîné du chef nationaliste, s’est rendu à Kinmen pour rendre une visite au poste de commandement du 1er bataillon de chars et récompenser les soldats. Le populaire commandant de la 12e armée, le lieutenant-général Hu Lien, est également venu dans l’après-midi-là pour visiter les troupes blindées.

Ours de Kinmen – Crédit : Guningtou Battle Museum

Le matin du 27, les nationalistes ont commencé à nettoyer les dernières positions communistes à Guningtou. Ils firent de même, et sumultanément dans le sud et l’est de l’île. Dans l’après-midi, les nationalistes reprirent entièrement Guningtou. La résistance organisée s’est terminée par la capture des 900 soldats restants de l’APL qui avaient fui vers les plages et les falaises au nord. Les nationalistes retrouvèrent, au cours des semaines suivantes, des dizaines de soldats de l’APL, dans l’île. Le commandant du 246e régiment, Sun Yunxiu, s’est suicidé. Au total, 5 175 communistes ont été faits prisonniers sur un total de 9 086 hommes qui s’étaient lancés dans l’invasion de Taïwan. Quelques 3 000 de ces prisonniers ont été rapatriés vers le continent en 1950 après avoir refusé de passer du côté nationaliste.

Kinmen et Matsu : Sécuriser Taïwan du continent

La bataille de Kinmen s’est avérée être un événement décisif dans la guerre civile chinoise. Elle a revigoré la cause des nationalistes après une succession de défaites au cours de l’année précédente. Malgré l’imprudence de l’ennemi et ses erreurs stratégiques, la victoire a coûté cher. Au cours des 56 heures de ce que les nationalistes appelleront plus tard « la grande victoire de Guningtou », ils ont perdu 1 267 hommes et 1 982 d’entre eux ont été blessés dans les combats. Quant aux bataillon des chars, leurs efforts ont été reconnus le 5 novembre, lorsque le nouveau commandant de la garnison de Kinmen, Hu Lien, a décerné aux hommes du 1er bataillon de chars, le surnom honorifique « les ours de Kinmen ».

La défaite de Kinmen a été un choc profond pour Mao Zedong et ses commandants militaires. Reconnaissant à quel point l’excès de confiance avait conduit au désastre. En effet l’état major avait mal calculé le timing en lançant un assaut maritime contre un ennemi numériquement supérieur bénéficiant d’un soutien blindé, aérien et naval. Au cours des années suivantes, l’APL a affiné ses techniques et a réussi à chasser les nationalistes de leurs avant-postes insulaires côtiers restants. Cependant, l’incapacité de prendre Kinmen et Matsu a exclu toute nouvelle tentative d’invasion de Taiwan.

Transformées en forteresses insulaires imprenables, Kinmen et Matsu ont joué un rôle de premier plan sur les lignes de front de la guerre froide, Kinmen étant soumis à des bombardements d’artillerie punitifs dans les années 1950 alors que les communistes tentaient mais échouaient à chasser les garnisons nationalistes. En 1958, le bombardement de Kinmen a failli déclencher un conflit nucléaire entre les communistes chinois et les États-Unis, et la question a été vivement discutée lors des célèbres débats de l’élection présidentielle Kennedy-Nixon de 1960. Bien que les tensions à travers le détroit de Taiwan demeurent, les deux îles sont devenues des attractions touristiques populaires.

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À propos de l'auteur

  • Luc

    Fondateur du webzine francophone Insidetaiwan.net Consultant en développement international 🚀des entreprises en Asie du Sud-Est #Taiwan #Tourisme #Société #Culture #Business #Histoire #Foodie

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