Taïwan a exécuté, jeudi soir, Huang Lin-kai (黃麟凱), condamné à mort pour un double meurtre en 2013. Cette exécution, la première depuis la prise de fonction du président Lai Ching-te (賴清德) en mai 2024, suscite des débats intenses entre partisans et opposants de la peine capitale. Alors que certains défendent cette mesure pour rendre justice aux victimes, d’autres dénoncent une atteinte aux droits fondamentaux. Ce cas met en lumière les tensions persistantes autour de la peine de mort à Taïwan.
Une condamnation pour des crimes odieux
Huang Lin-kai, 32 ans, a été exécuté pour le meurtre de son ex-petite amie et de la mère de celle-ci dans le district de Sanchong, à Nouveau Taipei. En 2013, cet ancien militaire a étranglé ses victimes, justifiant son acte par une rancune envers son ex-compagne qui lui réclamait une dette.
Condamné à mort en 2017, Huang a épuisé tous les recours possibles avant que le ministre de la Justice, Cheng Ming-chien (鄭銘謙), signe l’ordre d’exécution. Selon le ministère de la Justice (MOJ), cette peine visait à « garantir l’équité judiciaire » et à répondre aux attentes des familles des victimes. Environ 1 062 euros (36 000 NTD) sont dépensés en moyenne par an pour un détenu dans le couloir de la mort à Taïwan, un point souvent soulevé dans ce débat.
Une controverse nationale et internationale
La décision d’exécuter Huang intervient alors que Taïwan restreint progressivement l’application de la peine capitale. En 2022, la Cour constitutionnelle avait déclaré que cette peine devait être réservée aux crimes prémédités les plus graves. Cependant, 36 prisonniers restent condamnés à mort sur l’île.
La Commission nationale des droits de l’homme a exprimé son regret face à cette exécution, rappelant que plusieurs pays démocratiques, y compris certains voisins asiatiques, ont aboli cette pratique. À l’opposé, le Kuomintang (KMT) défend la peine capitale comme un outil nécessaire pour maintenir l’ordre public, affirmant que son application est une « responsabilité incontournable » de l’État.
L’évolution de la peine de mort sous différents gouvernements
Sous la présidence de Ma Ying-jeou (馬英九), de 2008 à 2016, 33 condamnés ont été exécutés, marquant un usage intensif de cette peine. Les deux mandats de Tsai Ing-wen (蔡英文) entre 2016 et 2024 ont vu seulement deux exécutions, reflétant un ralentissement.
L’arrivée au pouvoir de Lai Ching-te en mai 2024 semblait promettre une continuité dans cette tendance modérée, mais l’exécution de Huang relance les interrogations sur la position réelle de son administration. Ce cas met en exergue les dilemmes politiques et éthiques liés à cette pratique dans un contexte où la société taïwanaise reste profondément divisée.
💞 Soutenez-nous 💞
- ⏯ Nous soutenir #financièrement
- ⏯ S’inscrire à nos #Newsletters
- ⏯ Nous suivre sur nos #réseaux sociaux
- ⏯ Devenir #partenaire
- ⏯ Proposer des #articles et du #contenu
- ⏯ Découvrir nos offres #professionnelles (Publicités, Conseils…)
Pour découvrir nos offres rendez-vous sur la page dédiée (Nous soutenir) ou contactez-nous pour collaborer avec nous.
