Une tribune par Gallous Atabongwoung, PhD, anthropologue du développement. Né au Cameroun, et qui a grandi en Afrique du Sud. Il est un amoureux de Taïwan.
Le mélange unique de vivacité dans la culture taïwanaise, allant de la beauté naturelle à un style de vie urbain animé accompagné de rituels et de jeux de rôles impliquant le respect des aînés, est aussi essentiel que la loyauté envers la famille à Taïwan. Manger fait partie intégrante de la culture taïwanaise, et son peuple est fier de ses nombreuses cuisines qui répondent aux normes internationales. Cela se manifeste par une tradition consistant à disposer des tables rondes pour les repas, notamment lors des banquets, des célébrations ou des cérémonies. Le style de table est connu sous le nom de « bando » en taïwanais hokkien. Une unité familiale typique à Taïwan se sent chez elle lorsqu’elle est réunie autour d’un bando. Le bando taïwanais est un agencement courant que l’on retrouve dans un restaurant taïwanais typique à Hatfield, au cœur de Pretoria : Hana Asian Cuisine & Cocktail Lounge. La cuisine y est divisée en deux sections discrètes. L’une d’elles dispose d’un bando. Cette section est principalement utilisée par des clients ou familles taïwanais. Elle est souvent inondée de mets délicats et de vin rouge en provenance de Stellenbosch. Les repas rassemblent les familles car ils durent souvent plus longtemps qu’ailleurs dans le monde. Les bandos suscitent souvent des conversations affectueuses et des éclats de rire. C’est une tendance que l’on retrouve dans tout rassemblement taïwanais.
Parmi d’autres caractéristiques notables, on retrouve à Taïwan un gouvernement responsable et redevable. Les responsables publics se conduisent avec des standards moraux élevés dans la gestion des ressources publiques. La direction met l’accent sur la transparence, la participation et l’état de droit pour garantir des résultats efficaces et équitables. Cela fait de Taïwan un modèle convoité dans l’économie mondiale, que plusieurs États peuvent imiter. Le pays s’est imposé comme un acteur majeur dans le secteur mondial des technologies de l’information et de la communication. Il est devenu un fournisseur important de biens dans l’ensemble du spectre industriel. Les produits taïwanais dans de nombreuses chaînes d’approvisionnement ont laissé leur empreinte dans toutes les directions cardinales. Que l’on désapprouve ou méprise ce pays, on ne peut ignorer sa contribution au progrès humain.
Cependant, lorsqu’on visite Taïwan en provenance d’Afrique francophone, on est assurément un migrant. Cela peut s’inscrire dans le cadre d’une migration à court ou à long terme. La migration commence souvent par la décision de partir, d’arriver et de s’adapter dans la société ou le pays hôte. En réalité, les migrants font l’expérience d’un certain entre-deux dans le pays d’accueil. Mais l’amour qu’ils expérimentent dans ce pays les conduit souvent vers une réalité incarnée, qui peut prendre la forme d’un entre-deux imaginé. La raison en est que cet entre-deux s’inscrit dans un espace liminal, un espace marqué par des dynamiques de continuité, de séparation, de transition et de mobilité. Cela s’étend à des questions liées aux territoires, aux pratiques et aux représentations. Les francophones à Taïwan ne vivent pas nécessairement l’entre-deux physique, politique ou symbolique du « ici » et du « là-bas », pour la simple raison que Taïwan a évolué et s’est transformé en un État international inclusif. Les Taïwanais sont réputés pour leur chaleur humaine, leur humilité et leur résilience. Ils se dépassent pour aider les étrangers. Leur hospitalité permet aux migrants de se sentir en sécurité. À cela s’ajoute le fait que Taïwan a un taux de criminalité très bas, ce qui en fait l’un des pays les plus sûrs au monde.
Les États africains, en particulier ceux d’Afrique francophone, ont beaucoup à apprendre de Taïwan. Un pays avec peu de ressources minérales, comparé à l’Afrique, mais qui dispose d’une industrie de transformation des minéraux basée sur l’importation de matières premières, plus significative que son secteur minier. Le PIB par habitant de Taïwan en 2023 était, par exemple, de 32 404 dollars. Alors que la moyenne du PIB par habitant en Afrique était d’environ 2 955 dollars en 2024, bien en dessous de la moyenne mondiale de 13 840 dollars. À partir de ces statistiques, on peut affirmer que Taïwan travaille pour les Taïwanais. Qu’est-ce qui permet cela ? Pourquoi observe-t-on moins d’agitations dans ce pays ? L’Afrique doit tirer des enseignements de l’expérience taïwanaise, d’autant plus que Taïwan conserve un statut international problématique vis-à-vis du système westphalien des relations internationales, bien qu’il soit plus fonctionnel et productif que plusieurs États africains reconnus internationalement qui ne survivent que grâce à l’aide des bailleurs de fonds. Une autre raison d’apprendre de l’expérience taïwanaise est que la majorité des États africains ont une taille de population similaire à celle de Taïwan. Ils possèdent aussi un écosystème diversifié, du Cap au Caire (du Sud au Nord), avec des zones climatiques allant du tropical au polaire, et une biodiversité incluant des espèces endémiques, avec une forte couverture forestière. Il est de notoriété publique que l’Afrique abrite le deuxième plus grand bassin forestier du monde, le bassin du Congo, parmi d’autres traits géographiques remarquables.
L’Afrique peut également s’inspirer de l’expérience de Taïwan comme démocratie stable et libérale, dotée d’une presse libre, d’un pouvoir judiciaire indépendant et d’une société civile dynamique. Il est important de rappeler que le pays a été, à un moment de son histoire, sous domination coloniale japonaise jusqu’à la capitulation de ce dernier à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Depuis la fin du conflit, la République de Chine (Taïwan) continue d’exercer une juridiction effective sur l’ensemble de l’archipel avec une grande stabilité. Cela permet de contrecarrer certaines précarités liées à la migration. Ainsi, les migrants francophones à Taïwan vivent un entre-deux unique, accueillant et dénué de frustrations. Les migrants africains francophones, par exemple, peuvent avoir du mal à s’adapter aux cuisines taïwanaises, mais ils parviennent à s’en accommoder. Il existe aussi de nombreux marchés aux puces à travers Taïwan qui ressemblent à s’y méprendre à ceux d’Afrique.

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