La Chine a dévoilé une nouvelle liste de personnalités taïwanaises qualifiées de « mercenaires de l’indépendance », marquant un durcissement du discours officiel envers les défenseurs de la souveraineté de Taïwan. Cette annonce s’inscrit dans une stratégie politique plus large visant à criminaliser la dissidence et à dissuader toute tentative d’organisation civile. En élargissant la définition des « séparatistes », Pékin cible à la fois des élus, des militants de la société civile et désormais des procureurs et influenceurs.
Une liste révélatrice des priorités actuelles de Pékin
Le Bureau des affaires taïwanaises (國台辦) a annoncé en mars l’ouverture d’un nouvel espace de signalement par e-mail destiné à dénoncer les personnes considérées comme « mercenaires de l’indépendance taïwanaise ». Cette initiative a déjà généré 323 signalements selon les autorités chinoises. Fait notable, la liste de sanctions précédemment en ligne, qui contenait des figures politiques majeures comme Su Tseng-chang (蘇貞昌), Joseph Wu (吳釗燮) ou Hsiao Bi-khim (蕭美琴), a disparu du site du TAO.
Depuis 2021, Pékin a progressivement élargi sa politique de sanctions, incluant d’abord des membres du Parti démocrate progressiste (DPP), puis des commentateurs politiques, et même des personnalités issues du camp pan-Bleu. En 2024, la Chine a aussi publié de nouvelles directives juridiques intégrant la peine de mort comme sanction potentielle à l’encontre des « séparatistes ». Ce durcissement inquiète autant qu’il révèle la volonté de Pékin de contrôler l’opinion publique sur les deux rives du détroit.
Des figures de la société civile désormais visées
Parmi les noms listés comme « mercenaires », on retrouve des personnalités engagées dans la défense civile, telles que Puma Shen (沈伯洋), député DPP et fondateur de la Kuma Academy (黑熊學院), ainsi que Robert Tsao (曹興誠), mécène de cette institution dédiée à la formation à la résistance en cas d’invasion. Leur présence confirme que Pékin considère la préparation citoyenne comme un obstacle stratégique. La liste intègre aussi des influenceurs numériques tels que le youtubeur Pa Chiung (八炯) et le rappeur Chen Po-yuan (陳柏元), auteurs d’une enquête sur l’infiltration chinoise dans l’industrie du divertissement à Taïwan.
Trois procureurs du district de Taipei – Lin Da (林達), Lin Jun-yan (林俊彥) et Lin Jun-ting (林俊廷) – ont également été ciblés, en lien avec leur rôle dans l’affaire judiciaire de l’ancien maire de Taipei Ko Wen-je (柯文哲), fondateur du TPP. L’implication de ces magistrats dans des affaires sensibles, notamment l’expulsion de Yaya in Taiwan, une influenceuse chinoise favorable à une annexion militaire, montre que Pékin observe avec attention le traitement juridique réservé aux soutiens de la Chine vivant à Taïwan.

Une stratégie d’intimidation aux effets ambigus
Cette nouvelle campagne de sanctions semble vouloir soutenir indirectement le KMT et le TPP, en renforçant le récit selon lequel le DPP instrumentaliserait la justice pour cibler ses adversaires politiques. Cependant, ce soutien implicite pourrait s’avérer contre-productif pour les partis pan-Bleu, qui cherchent à éviter toute proximité perçue avec Pékin. Le cas du procureur Lin Da, connu pour sa proximité avec le leader bouddhiste Miaotian (妙天), lié à la mouvance pan-Bleue, témoigne d’une liste construite sans cohérence idéologique apparente.
En utilisant la désignation « mercenaire », la Chine semble vouloir délégitimer toute forme d’activisme, même modéré ou apolitique, à travers une stratégie d’intimidation transfrontalière. Cette évolution autoritaire pose un risque direct pour la liberté d’expression, et pourrait pousser de nombreux acteurs taïwanais à renforcer leur protection numérique et juridique face à une menace informationnelle grandissante.
Informations à retenir
- 🛑 Pékin désigne 11 personnalités taïwanaises comme « mercenaires de l’indépendance »
- 🎯 Les sanctions ciblent désormais influenceurs, magistrats et figures de la défense civile
- 📩 Un système de dénonciation par e-mail a été mis en place par le Bureau des affaires taïwanaises
- ⚠️ La Chine envisage la peine de mort pour certains militants indépendantistes

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