Ma Ying-jeou est un homme d’État taïwanais, né le 13 juillet 1950 à Hong Kong. Il a été président de la république de Chine (Taïwan) du 20 mai 2008 au 20 mai 2016. Ayant remporté l’élection présidentielle du 22 mars, il a succédé au président Chen Shui-bian. Il a été réélu pour un second mandat en 2012. Reconnu pour sa droiture et son honnêteté que va-t-il rester de sa présidence ?
Une arrivée au pouvoir de Ma Ying-Jeou pleine de promesses
En 2008, le KMT remporte les élections présidentielles et législatives avec des résultats favorables. Les votent donnaient de grands écarts avec les partis d’opposition. Ma Ying-jeou, ancien maire de Taipei et ancien ministre de la justice, devient président. Ma, diplômé en droit de l’Université de Harvard, a la réputation d’être un politique taïwanais honnête et « aux mains propres ». Il était très respecté et très populaire. Pendant la campagne, son programme promettait de maintenir une bonne croissance économique. Mais promettait également de meilleures relations avec les aborigènes et un gouvernement travailleur et honnête. Il s’engageait enfin à entretenir des relations cordiales avec la Chine continentale et les États-Unis.
Le gouvernement américain appréciait Ma en tant que président. Principalement parce qu’il a réduit les tensions dans le détroit de Taiwan en entretenant des relations cordiales avec Pékin. Plutôt que de faire le choix de provoquer ses dirigeants. Dans le processus, le détroit de Taiwan perd son ancien statut de point chaud le plus important du monde. Défini comme le lieu où un conflit entre deux puissances – dans ce cas, les États-Unis et la Chine continentale – pourrait impliquer l’utilisation d’armes de destruction massive. Pékin appréciait également cette volonté de se rapprocher du continent. Et a mis en place des politiques visant à améliorer considérablement les relations avec Taiwan.
Un début de mandat rempli de challenges pour Ma Ying-Jeou
Cependant, en 2009, Taïwan est victime de la récession mondiale, comme de nombreux pays. Ce qui a engendré une croissance économique négative sur l’île. Cette année-là également, un cyclone tropical dévastateur, le typhon Morakot, frappe Taïwan. Et près de 500 personnes meurent ou sont portées disparues. Ma a adopté une position selon laquelle la réponse à la tragédie relevait en grande partie de la responsabilité des gouvernements locaux. Et ne nécessitait pas l’intervention de son gouvernement. Le public a été très mécontent de la réponse du gouvernement de Ma. Et la popularité de Ma a chuté en conséquence.
Pendant ce temps, l’opposition, en état de choc et de désarroi après ses deux défaites électorales du début de 2008, a commencé à faire son retour sous la direction de Tsai Ing-wen, ancienne vice-premier ministre. Elle a modéré les politiques du DPP, amélioré le moral du parti et supervisé certaines victoires aux élections locales.
En 2010, les sondages en faveur de Ma ont montré que l’opinion publique continuait à le soutenir. Mais le retour de la croissance économique sur l’île soutenait l’amélioration des sondages. Ma a pu négocier l’accord-cadre de coopération économique avec la Chine continentale. Accord qui a réduit les droits de douane sur les exportations du continent vers Taïwan. Il s’agissait du premier d’une série d’accords économiques et financiers conclus entre Taiwan et le continent sur plusieurs années. Et il a continué à renforcer les liens économiques entre les deux pays.
Un déclin de popularité constant malgré sa réélection
En 2011, Taïwan célèbre le 100e anniversaire de la fondation de la République de Chine, mais à ce moment-là, la croissance économique chutait fortement, contribuant à alimenter le mécontentement croissant des électeurs. Néanmoins, en janvier 2012, Ma remporte un deuxième mandat présidentiel, battant facilement Tsai Ing-wen du DPP. De plus, le KMT conserva la majorité à la législature, malgré la perte de 17 sièges aux élections. Tsai a assumé la responsabilité de sa défaite électorale et a démissionné de la tête du DPP.
Cependant, la popularité de Ma et celle du KMT n’ont pas cessé de décliner alors que l’économie continuait de stagner, que les plaintes de mauvaise gouvernance montaient. Et que le malaise public grandissait face aux relations de plus en plus étroites de Taiwan avec la Chine continentale, que de nombreux Taïwanais considéraient comme mettant en danger la souveraineté de Taiwan. Une explication plus générale du déclin est que la marque moralité et élitisme prônée par Ma et le KMT déclinait à cause de la montée du sentiment nationaliste et pro taïwanais porté par le DPP.
Les mouvements de protestation populaires se multiplièrent à cette époque, y compris une occupation de près d’un mois du Yuan législatif par un groupe dirigé par des étudiants cherchant à empêcher la législature de ratifier un accord commercial avec Pékin. Tsai a été réélue présidente du DPP en 2014, et lors des élections de cette année-là, les candidats du DPP évincèrent plusieurs maires sortants du KMT, y compris ceux des municipalités de Taipei, Taichung et Taoyuan.
Une fin de présidence en diplomate international
Les élections de 2014 ont constitué une victoire majeure pour le DPP et un sérieux revers pour le KMT. Le résultat reflétait une nouvelle détérioration de l’image du président Ma et du KMT. De nombreux facteurs interviennent : la direction adroite du DPP par Tsai Ing-wen, la montée continue du sentiment pro taïwanais, l’attrait du DPP et de ses candidats, enfin à la hauteur, au niveau local, et les inquiétudes des électeurs concernant les inégalités économiques croissantes. Enfin la dépendance croissante vis-à-vis de la Chine continentale posait un sérieux problème aux yeux de nombreux Taïwanais, notamment les chefs d’entreprises et les étudiants. De nombreux observateurs ont vu le résultat comme un signal que le PDP gagnerait les élections présidentielles et législatives nationales en janvier 2016.
Vers la fin de sa présidence, en novembre 2015, Ma a rencontré le président chinois. Xi Jinping. Il s’agit de la toute première rencontre entre les chefs des deux gouvernements. Bien que l’effort diplomatique de Ma n’ait pas, selon les sondages d’opinion réalisés à l’époque, influencé la façon dont les électeurs pourraient voter lors des prochaines élections, de nombreux observateurs le perçurent favorablement. Cela a renforcé les initiatives antérieures de Ma pour trouver une solution au différend entre la Chine continentale et le Japon sur les îles Senkaku, dans la mer de Chine du Nord, qui impliquait Taïwan. Il a également jeté les bases de la politique ultérieure de Taïwan dans la mer de Chine méridionale. Les propositions de Ma plaisent aux États-Unis et ailleurs, renforçant ainsi sa réputation de diplomate et défenseur de la paix.
En mai 2008, le Time le classe dix-neuvième sur sa liste des cent personnes les plus influentes au monde, en raison de sa volonté d’opérer un rapprochement, pendant sa présidence, entre Taïwan et la Chine continentale. Fervent défenseur d’un rapprochement avec la Chine, Ma Ying-jeou a été capable de réalisme lors de ses deux mandats mais il a été incapable de sentir le sentiment pro taïwanais au sein de la population et a été incapable de s’adapter au populisme du DPP.
Pour en savoir plus sur les actions menées lors de ses mandats, consultez sa page sur le site officiel de la présidence de Taïwan. Et pour découvrir un autre président taïwanais, notre biographie de Lee Teng-hui est à lire en suivant ce lien.