En 1930, Mona Rudao, chef du peuple Sediq à Wushe, entre dans l’histoire comme l’un des symboles les plus puissants de la résistance autochtone à la domination japonaise à Taïwan. Dirigeant la célèbre révolte de Wushe, il a incarné jusqu’au bout la volonté de ne pas plier face à l’oppression. Son combat, d’abord discret, se transforma en soulèvement sanglant qui marqua profondément la mémoire collective taïwanaise.
Une vie entre collaboration forcée et tensions grandissantes
Né en 1880 dans le village de Mahebo (actuelle région thermale de Lushan), Mona Rudao est issu d’une lignée de chefs. Il est même invité au Japon par le gouvernement colonial, où il découvre la puissance de l’armée impériale. À son retour, il tente d’agir avec prudence, coopérant avec l’administration japonaise, allant jusqu’à réprimer d’autres villages autochtones considérés comme hostiles.
Mais l’humiliation personnelle, les injustices récurrentes, l’interdiction de rites traditionnels comme le tatouage facial et la perte de la souveraineté culturelle finissent par raviver la colère. En 1930, un incident survenu lors d’un mariage dans son village, où un policier japonais insulte et frappe son fils aîné, précipite l’insurrection.
La révolte de Wushe : un acte de désespoir et de dignité
Le 27 octobre 1930, profitant d’une rencontre sportive rassemblant de nombreux Japonais, Mona Rudao mène un assaut coordonné contre 13 postes de police, des logements d’agents, une école et des bâtiments administratifs. En quelques heures, 134 Japonais sont tués, dont de nombreuses femmes et enfants. C’est le début d’une traque féroce.
Face à la riposte militaire japonaise, les Sediq se replient dans les montagnes. Bombardements aériens, troupes armées, et même usage de gaz toxiques sont déployés par l’armée impériale. Encerclé, épuisé, sans munitions, Mona Rudao ordonne à ses proches de se donner la mort puis se suicide d’un coup de fusil le 5 novembre. La révolte est écrasée, 644 Sediq périssent, dont près de la moitié par suicide rituel. Seuls 35 se rendent.
De l’oubli à la reconnaissance officielle
Après sa mort, son corps est exhibé par l’administration japonaise. Il faut attendre 1973 pour que sa dépouille soit restituée à Wushe et inhumée dignement. En 1969, Mona Rudao devient le premier autochtone à être honoré au sanctuaire des martyrs de la nation. Un parc commémoratif, une statue et un musée sont créés à Wushe pour rappeler ce drame et cet acte de résistance.
En 2001, la Banque centrale taïwanaise frappe une pièce de 20 NT$ à son effigie, scellant ainsi sa place dans la mémoire nationale. Son histoire a aussi inspiré des œuvres majeures comme le film « Seediq Bale » (2011) de Wei Te-sheng, salué pour son réalisme et sa puissance narrative.
Informations pratiques 🏞
- 📍 Lieu de mémoire : Parc commémoratif de la révolte de Wushe, Ren’ai, Nantou
- 🪦 Tombe de Mona Rudao : située derrière le monument commémoratif
- 🏛️ Musée : Centre culturel Mona Rudao à Lushan (廬山)
- 🪙 Hommage national : pièce de 20 NT$ à son effigie depuis 2001

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