Au début de la colonisation japonaise de Taïwan, le gouvernement colonial peine à pacifier l’île. Deux ans après la signature du traité de Shimonoseki (1895), des soulèvements et actes de résistance armée continuent d’éclater un peu partout. Pour tenter de rétablir l’ordre, le gouverneur général Nogi Maresuke adopte en juin 1897 une mesure d’exception : la loi de sécurité en trois niveaux (三段警備法).
Une loi spéciale, conçue pour une île en guerre larvée
Grâce aux pouvoirs conférés par la loi 63 (六三法), qui autorise le gouverneur général de Taïwan à légiférer sans passer par le Parlement japonais, la loi est mise en œuvre sans débat national. Elle a pour but de réprimer les résistances armées à l’ordre colonial japonais, notamment dans les zones indigènes et montagneuses, où les troupes impériales rencontrent de fortes oppositions.
La mesure est temporaire : elle ne durera qu’un an (de juin 1897 à juin 1898), mais son impact sur la structure de contrôle du territoire sera majeur.
Trois zones, trois formes de contrôle
La loi divise l’île en trois zones de sécurité, selon le niveau de menace perçu :
- 🟥 Zone de niveau 1 (一等區) : régions de haute résistance, principalement les zones montagneuses occupées par des groupes autochtones ou des guérillas anti-japonaises. La sécurité y est assurée par des unités militaires japonaises.
- 🟨 Zone de niveau 2 (二等區) : zones intermédiaires, souvent des zones de contact entre plaine et montagne, où le contrôle reste précaire. La sécurité est ici confiée à la gendarmerie impériale.
- 🟩 Zone de niveau 3 (三等區) : zones dites « pacifiées », généralement les plaines peuplées par des Han ou des Pingpu. La sécurité est assurée par la police japonaise.
Ce système cherche à isoler les résistants et à concentrer la répression là où elle est jugée nécessaire. Il s’inscrit dans une stratégie plus large de division du territoire pour faciliter le contrôle colonial.
Une mesure vite abandonnée au profit d’un système plus stable
Malgré un certain succès initial dans la réduction des attaques anti-japonaises, la loi de sécurité en trois niveaux souffre rapidement de limites : les frontières entre zones sont floues, les compétences des militaires, gendarmes et policiers se chevauchent, et le système devient ingérable sur le terrain.
En février 1898, le gouverneur Nogi démissionne. Son successeur Kodama Gentaro et son bras droit Gōtō Shinpei, préfèrent remplacer cette politique militaire par une politique civile plus structurée : le système Baojia (保甲制度), un dispositif de surveillance communautaire inspiré de la Chine impériale, mieux adapté au contrôle quotidien des populations.
Informations historiques 📜
- 🗓️ Période d’application : juin 1897 – juin 1898
- ⚔️ Objectif : réprimer les soulèvements anti-japonais
- 🗺️ Application : par zones – armée (niveau 1), gendarmerie (niveau 2), police (niveau 3)
- 🔄 Abandon : en 1898, remplacé par le système Baojia

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