Victor, ostéopathe français ouvre son cabinet à Taichung

Découvrez le parcours de Victor, ostéopathe expatrié à Taïwan, qui a su allier sa passion pour l'Asie et son métier autour du bien-être
Carte de Visite - Copyright : Victor

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Victor, 30 ans, est un expatrié francophone installé à Taïwan depuis plus de deux ans. Passionné par l’Asie et ses cultures, il s’est lancé dans l’apprentissage du mandarin pour mieux s’intégrer. Ostéopathe de profession, il a ouvert récemment son cabinet à Taichung après avoir relevé plusieurs défis administratifs. Nous avons eu la chance de pouvoir échanger avec lui au tout début de son aventure : il partage son parcours, ses motivations et ses projets futurs.

Bonjour Victor, peux-tu te présenter pour nos lecteurs ?

Bien sûr ! Victor, 30 ans, ex sud-parisien ( 94 ) et breton de cœur, amoureux de l’Asie et de ses spécialités culinaires. Expatrié sur Taïwan depuis un peu plus de deux ans !

Selfie de Victor – Copyright : Victor

Quand et pourquoi es-tu venu à Taïwan ?

Ma compagne étant taïwanaise nous avons visité une paire de fois sa famille ici sur Changhua au cours des dernières années, trouvant cela très dommage et frustrant que je ne puisse communiquer avec eux qu’autrement que par le langage des signes ou par intermédiaire d’une traductrice, j’ai décidé en fin 2022 de me lancer sur un an d’apprentissage du mandarin ici à Taïwan, qui s’est transforme en deux ans puis … l’envie de s’installer ici pour une durée indéterminée est devenue une évidence !

Quels ont été les plus grands défis que tu as rencontrés en apprenant le mandarin ?

Probablement comme chacun des autres francophones expatriés qui vous lisent, le manque de ‘lien’ entre les deux langues est au départ très déstabilisant, l’ordre des idées et des mots dans une phrase diffère, les concepts de langages sont différents, une traduction bête et méchante mot à mot comme on pourrait le faire pour une autre langue à base latine est ici impossible. On commence vraiment de zéro, ce qui à la fois est challengeant et frustrant. Mon défi actuel étant l’apprentissage des idiomes et du langage médical au sens large… en somme, je suis loin d’avoir fini d’apprendre !

Quelles sont les raisons qui t’ont poussé à rester plus longtemps et à t’installer à Taïwan ?

La qualité de vie en tête de podium sans aucun doute.

Au départ, je suis resté pour créer un véritable lien avec ma belle famille. Au fil des mois, j’ai appris à apprécier la simplicité et la qualité de vie d’ici, la praticité de l’accès aux différents services, l’efficacité notable de ces services, la gentillesse et la tendresse des Taïwanais…

Dans le même temps, ma compagne, qui avait un mal fou à trouver du travail en France ne parlant que moyennement français, a trouvé un poste qui semble lui plaire ici. Mon métier étant plus ‘flexible’ ( le corps humain reste le même partout dans le monde après tout ! ), il ne me manquait plus que la possibilité de communiquer avec des potentiels patients locaux pour travailler, alors j’ai fait le pas de  »tout plaquer » pour me lancer dans cette aventure.

Comment as-tu découvert l’ostéopathie et qu’est-ce qui t’a motivé à en faire ton métier ?

Presque par pur hasard de la vie ! J’étais un jeune de 17 ans paumé dans ces choix professionnels parmi tant d’autres, quand une luxation d’épaule m’a envoyé en rééducation sur plusieurs mois. J’ai appris à mes dépends à côtoyer le monde de la kinésithérapie qui m’a inspiré pour le futur. L’année suivante, je rentrai en prépa, puis l’année d’encore après en école de kine. J’ai switché sur l’ostéopathie à la fin de la deuxième année d’école de kine pour continuer dans la même lancée tout en étant  »mon propre patron » et avoir une liberté quasi totale sur la gestion et les choix de traitement.

Quelles sont les principales différences que tu as constatées entre la pratique de l’ostéopathie en France et à Taïwan ?

À vrai dire, les pratiques sont assez proches. Mis à part toutes les influences de la médecine traditionnelle locale que l’on ne retrouvera bien entendu pas en France, la plupart des ostéopathes sur Taïwan ont reçu une formation américaine, dérivée elle-même de la pratique originelle anglaise qui est à la base de ce que l’on apprend en France également. Je dirais donc une base commune de 75% avec 25% d’influences régionales diverses et variées.

Je dirais donc une base commune de 75% avec 25% d’influences régionales diverses et variées.

Victor

Maintenant, je compte bien profiter de ma présence ici pour apprendre auprès des maîtres taïwanais. Se former au cupping/ventouse et à la fabrication d’onguents 100% naturels seront les défis de 2025 !

Peux-tu nous parler des défis que tu as rencontrés pour ouvrir ton cabinet à Taichung ?

Le principal défi a été le défi administratif. Calvaire.

La situation étant a priori inédite, j’ai eu le droit à des grands yeux ronds pleins d’incompréhension à toutes les étapes du processus. Pas loin de 6 mois de paperasses, courriers, aller-retour à Taipei et Taichung, appels de la quasi totalité des services du gouvernement taïwanais et de gueulantes de ma compagne … Avant d’enfin obtenir le Graal en août de cette année, la licence officielle me permettant de pratiquer légalement sur le sol taïwanais !

Un grand merci à ma femme et à sa persévérance pour toutes ces étapes. Sans elle, je n’y serais certainement jamais parvenu… !

Comment appréhendes tu les rencontres avec des futurs clients taïwanais et ton niveau de mandarin ?

J’appréhende fort. Haha.

De nature timide, j’arrive au travail à casser cette barrière et à bien rentrer dans mon rôle, j’espère pouvoir naturellement le faire avec des patients taïwanais également. Depuis presque un an maintenant, je ne parle que mandarin dans ma vie courante. Je suis relativement ‘fluide’ sur des discussions diverses et variées de la vie quotidienne. Mais dans la vie quotidienne, on n’emploie pas le vocabulaire que j’emploierais en consultation, cette partie la de mon mandarin devra s’apprendre sur le tard en consultation… J’espère que les patients taïwanais des premiers mois sauront être indulgents avec moi le temps que la transition se fasse 🙂

Entrée du cabinet – Copyright : Victor

Tu parles d’une période tampon pour déterminer les tarifs de tes consultations. Comment envisages-tu cette période et quels sont les éléments que tu prends en compte pour fixer ces tarifs ?

N’étant pas du tout au fait des tarifs raisonnables pour ce genre de service sur Taïwan, je vais effectivement proposer des prises en charges de 1200 yuans pour 45 mins/1h au cours des deux premiers mois suite à l’ouverture du cabinet. Cette période me permettra de me familiariser avec mon nouveau local et matériel, mais aussi de rencontrer les populations locales et expatriées de tout abords, j’en profiterai pour leur demander des retours sur expériences suite aux consultations éventuelles menées chez mes confrères Taïwanais et je m’adapterai en conséquences une fois suffisamment d’informations récoltées.

Cette période me permettra de me familiariser avec mon nouveau local et matériel, mais aussi de rencontrer les populations locales et expatriées de tout abords

Victor

Comment vois-tu l’accueil de ta pratique d’ostéopathe par les Taïwanais, et comment abordes-tu le travail avec une nouvelle patientèle locale ?

Je pense que les patients Taïwanais, surtout les populations de 40 ans et moins, sont grâce à Internet tout à fait au courant des pratiques de thérapie manuelles occidentales. Nombreux n’ont jamais passé le pas, mais ils ont au minimum une vague idée de ce à quoi s’attendre en consultation au cabinet. De plus, un certain nombre de praticiens locaux sont allés étudier en Europe ou aux USA, et pratiquent une ostéopathie très similaire à la mienne.

La question étant, pourquoi un/une taïwanais(e) qui pour un tarif équivalent à l’option de voir un compatriote taïwanais, irait-il se rendre à mon cabinet plutôt qu’ailleurs ? Pour trouver une réponse à cette question, je vais devoir à la fois m’adapter à la culture locale et apporter une spécificité qui m’est propre tout en proposant un service aussi performant qu’il m’est capable de fournir. Un nouveau challenge approche 🙂

Que vas-tu entreprendre pour te faire connaître ?

Dans un premier temps, je vais tâcher de me rapprocher des communautés anglophones et francophones sur Taichung et des alentours proches, puis de la population locale au sens large. Certainement par le biais de groupes d’échanges de langage comme l’on trouve sur Facebook par exemple, mais aussi par le biais de publicité sur des réseaux sociaux ( ce mode de fonctionnement restant très ‘particulier’ pour moi, car drastiquement différent de ce dont j’ai l’habitude en France ).

Il serait également avisé de visiter les clubs et salles de sports dans le périmètre de Taichung Nanqu qui sont des populations les plus à même d’être concernées par ma pratique … Le bouche à oreille devrait faire le reste, espérons 🙂

Happy Couple – Copyright : Victor

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans la vie à Taichung et comment décrirais-tu ta vie d’expatrié dans cette ville ?

J’ai beaucoup aimé la vie dont fait preuve cette ville. Présentant un certain nombre des avantages qu’aurait Taipei ( omniprésence d’activités et d’événements divers / profusion de choix de restaurants / multiculturalisme … ) sans certains défauts que sont l’hyperactivité, l’hyper-population, le coût de la vie drastiquement supérieur, etc.

Nous avons également choisi cette ville avec ma compagne pour sa proximité avec ses parents, ce qui a été un facteur important.

J’ai eu la chance de ne vivre que de belles rencontres et expériences depuis mon arrivée ici. Les gens sont bien souvent curieux de voir un visage étranger et quasi systématiquement scotchés de nous entendre parler mandarin, je ne regrette absolument pas mon choix, pourvu que cela dure !

Quels sont tes projets pour le développement de ton cabinet dans les prochaines années ?

J’ai pour le moment volontairement choisi un petit local dans un quartier actif, mais aux loyers corrects, pour limiter les frais le temps de la première année. Si mon projet a la chance de porter ses fruits, je compte me chercher un local plus large, plus équipé l’année prochaine dans les environs proches de mon adresse actuelle.

Je compte aussi profiter de cette première année pour me former à des spécialités de thérapies manuelles locales pour attiser ma curiosité et améliorer mes prises en charge.

As-tu des conseils à donner à d’autres expatriés qui envisagent de s’installer à Taichung ?

Si vous avez choisi Taichung, vous avez fait le bon choix ! Selon vos choix professionnels et vos choix de vie en général, l’expatriation pourra s’avérer compliquée … Entourez vous de locaux de confiance pour vous soutenir pendant le processus d’expatriation, cela sera primordial. Autre conseil qui semble basique, mais pourtant capital, dédier du temps à l’apprentissage du mandarin. La vie d’un expatrié qui ne peut communiquer avec son entourage et celle d’un expatrié qui vit 100% des possibilités qu’offre Taïwan sans la barrière de la langue sont drastiquement différentes et les deux valent la peine d’être vécues 🙂

Pour finir, quels sont les 3 lieux de Taichung que tu nous recommandes ?

Pour une journée shopping climatisée, nous aimons nous rendre au Mitsui Outlet sur le port de Taichung, grand choix de restaurants variés et de boutiques en tout genre, quelques activités pour les plus petits, de quoi ravir toute la famille 🙂

Pour une journée un peu plus culturelle, le Musée des sciences et son jardin botanique sont plus adaptés. Encore une fois, il y a de tout et pour tout âge, pour un prix modeste.

Les jours où la chaleur est moins écrasante, la balade en bord de rivière Luichuan est très agréable ! Avec de jolies décorations de lumières plusieurs fois dans l’année en fonction des dates de certaines festivités.

Pancarte extérieure – Copyright : Victor

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À propos de l'auteur

  • Luc

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