Fragilisée, critiquée, réformée… La Caisse des Français de l’Étranger traverse une zone de turbulences. Trois de ses administrateurs – tous membres de l’Alliance Solidaire des Français de l’Étranger (ASFE) – dressent un état des lieux sans concession et avancent des pistes de réforme pour préserver cet outil unique de solidarité pour les expatriés.
Une situation financière préoccupante
La CFE connaît aujourd’hui un déséquilibre budgétaire majeur. Historiquement à l’équilibre grâce à ses contrats collectifs d’entreprise, la caisse voit ces derniers s’effondrer sous l’effet des stratégies RH qui privilégient désormais les embauches locales. La réforme de 2018, qui avait modifié les modalités de cotisation, a fragilisé davantage le système.
« Même si certains contrats restent rentables, la structure globale est déficitaire », affirme Karim Dendène.
« La situation est sérieuse mais pas désespérée », nuance Nadine Fouques-Weiss, présidente de la Commission des Finances.
La réforme a abaissé les cotisations pour certaines catégories, tout en modifiant la base de calcul, passée du revenu à l’âge. Or cette adaptation ne suffit pas à couvrir la hausse mondiale des dépenses de santé.
Des réformes jugées inévitables
Les trois administrateurs s’accordent sur un point : le statu quo est intenable. Pour Xavier Dubourg de la Tour, il faut réconcilier logique assurantielle et vocation solidaire :
« La réduction des frais de gestion à 19,3 % est un bon signal, mais il faut mutualiser les dépenses et renforcer la présence commerciale à l’étranger. »
Nadine Fouques-Weiss va plus loin :
« Il faut supprimer le plafonnement imposé par la réforme de 2018 pour certains contrats et adapter la cotisation de la catégorie aidée à la composition familiale. »
Karim Dendène, lui, propose une segmentation de la catégorie aidée, plus équitable selon les revenus, et rejette un transfert brutal des anciens contrats vers les nouveaux, jugé inacceptable.
Parmi les autres pistes :
- Réintroduire une rétroactivité encadrée pour éviter les adhésions opportunistes
- Revoir le coût de l’assistance, jugé trop lourd
- Mieux impliquer les entreprises françaises à l’étranger
Une gouvernance à repenser ?
La gouvernance actuelle est critiquée pour son éloignement du terrain.
« Le Bureau n’est jamais présent sur site. Le CA ne se réunit que deux fois par an. Et plusieurs catégories d’assurés ne sont plus représentées depuis 2018 », regrette Nadine Fouques-Weiss.
Xavier Dubourg de la Tour plaide, lui, pour une plus grande représentation des entreprises au sein du conseil d’administration, mais Karim Dendène reste plus mesuré et ne voit pas l’urgence d’une réforme de la gouvernance.
Tous insistent cependant sur la nécessité de décisions dépolitisées, centrées sur l’intérêt des assurés.
Une caisse à sauvegarder
Malgré les tensions, les trois interlocuteurs soulignent l’importance stratégique de la CFE. Elle constitue un outil de protection sociale unique pour les expatriés, sans questionnaire médical ni limite d’âge. Mais pour Karim Dendène, l’État doit reprendre sa part de responsabilité, notamment en finançant totalement la catégorie aidée créée en 2002 :
« La CFE est un organisme privé qui remplit une mission publique sans contrepartie suffisante. Cela ne peut plus durer. »
Un avenir existe, conclut en substance Nadine Fouques-Weiss, mais à condition de prendre enfin des décisions structurelles, chiffrées, et adaptées aux nouveaux équilibres mondiaux de la santé et de la mobilité.
Retrouvez l’interview complète des 3 administrateurs sur le site l’Alliance Solidaire des Français de l’Etranger
📝 Informations à retenir
- 📉 La CFE est en déficit depuis plusieurs années, fragilisée par la réforme de 2018 et la baisse des contrats collectifs.
- 💰 Le plafonnement des cotisations des anciens contrats pourrait être levé pour équilibrer les comptes.
- 🌍 Les entreprises françaises à l’étranger ne sont plus représentées au CA, ce qui pose un problème de gouvernance.
- 🛡️ La catégorie aidée est un outil de solidarité, mais son coût n’est pas assumé par l’État.

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2 réponses
Intéressante analyse des administrateurs. Pour ma part, adhérent de la CFE depuis 10 ans, je trouve que le service s’est beaucoup amélioré depuis mon adhésion, surtout depuis 3 ans… il serait dommage que la CFE s’arrête, d’autant que nous sommes nombreux à ne pas avoir les moyens ou la possibilité de nous couvrir aussi bien ailleurs!
Merci pour votre commentaire. Je ne pense pas qu’il soit question d’arrêter la CFE mais plus de pointer les problèmes ou les difficultés pour l’améliorer et permettre aux nombreux français de continuer à profiter de ses services et avantages.