Vous recherchez un emploi à Taïwan, vous avez envoyé des dizaines voir des centaines de candidatures… et une des sociétés que vous avez contactez vient de vous rappeler et de vous proposer un rendez-vous pour un entretien d’embauche. Il est temps de vous préparer au mieux pour réussir ce passage obligé ! J’ai recueilli pour vous les 20 questions d’entretien les plus courantes qui pourraient vous être utiles. Il est certain que parmi cette liste au moins la moitié vous sera posée !
Veuillez vous présenter brièvement
L’intervieweur a déjà une certaine connaissance de vous à travers votre CV, votre lettre de motivation, et potentiellement des recherches sur Twitter, LinkedIn, Facebook et Google. Le but de cette question est de voir si votre parcours correspond au poste et pourquoi vous pensez être adapté à ce travail. Soyez honnête et concis, vous n’êtes pas en train d’écrire une autobiographie.
Pourquoi souhaitez-vous rejoindre notre entreprise ?
La plupart des gens donnent une réponse générique, c’est là où le travail de recherche en amont est utile. Reliez votre expérience et votre parcours aux objectifs généraux de l’entreprise. Parlez de la croissance de l’entreprise que vous avez observée, des opportunités qu’elle apporte au secteur et reliez cela à comment vous pouvez contribuer à ces objectifs. Évitez les flatteries, cela sonnerait faux.
Faites cependant attention… ne dîtes pas que vous avez détecté un problème au sein de l’entreprise et que vous serez en mesure de le résoudre. Aucun recruteur taïwanais, n’aime entendre que sa société a des problèmes. En plus pourquoi postuleriez vous si il y a des problèmes. Notez des points d’améliorations, des expériences similaires, des apprentissages que vous voulez faire…
Que savez-vous de notre entreprise ?
Ne répondez pas avec le contenu trouvé sur le site de l’entreprise, car il est probable qu’ils le connaissent par cœur. Discutez des réalisations de l’entreprise ou de leurs projets en cours. Partagez votre perspective sur l’entreprise et vos pensées sur leurs valeurs à partir de ce que vous avez entendu et vu.
Soyez mesuré, ne proposez pas un inventaire à la Prévert ou une liste interminable de points ! Prenez un ou deux éléments qui ont un sens avec votre parcours personnel.
Parmi tous les candidats, pourquoi devrions-nous vous embaucher ?
Commencez par « Je ne peux pas parler pour les autres, mais… » pour vous vendre vous et vos capacités au gestionnaire RH. Votre réponse doit couvrir ces trois points : vous travaillez dur, vous pouvez apporter de bonnes performances, et mentionnez vos réalisations car votre mode de vie correspond déjà à certaines des cultures de l’entreprise, et vous pensez que vous pouvez vous y intégrer.
En outre ne dénigrez pas les autres candidats. Si vous passez en entretien groupé, pensez à noter des points positifs chez les autres candidats et insistez sur les aspects qui vous différencient.
Pourquoi voulez-vous ce travail ?
Cela diffère de la question 4. Ici, vous devez parler des changements que vous souhaitez apporter dans votre domaine d’expertise et comment ce poste vous aidera à les réaliser. Discutez des réalisations de l’entreprise et de leur aide potentielle pour votre développement professionnel.
Quel est votre plus grand atout ?
Mon conseil est de choisir une réponse, claire et précise. Si vous êtes doué pour résoudre des problèmes, commencez par comment vous avez résolu un problème dans votre travail précédent et terminez par comment cela vous aide pour le poste auquel vous postulez.
Je recommande également de citer un atout qui s’adapte dans le monde du travail. Par exemple ne dites pas que vous cuisinez divinement bien le Bœuf Bourguignon si vous postulez comme manager financier.
Quelle est votre plus grande faiblesse ?
Nous sommes humains, nous avons tous des faiblesses. Certaines personnes vous conseilleront d’en choisir une que vous pouvez transformer en atout pour l’entreprise. Par exemple, ma plus grande faiblesse est de me concentrer tellement sur mon travail que parfois j’oublie que j’ai une famille à laquelle rentrer. Ma famille me le rappelle souvent, et j’essaie de m’améliorer, mais parfois le travail passe avant tout.
J’ai un avis différent… je pense qu’il faut vraiment trouver une faiblesse qu’il ne faut pas transformer en atout pour l’entreprise. Mais dire que vous travaillez dessus et que vous essayez de vous améliorer. Vos faiblesses sont aussi ce qui vous constitue, apprenez à vitre avec mais n’essayez absolument pas de les positiver.
Parlez-moi d’un défi ou d’un conflit que vous avez rencontré dans votre travail précédent, et comment vous l’avez résolu.
Ne mentionnez pas de noms, l’intervieweur n’est pas intéressé. Ce qu’il veut savoir, c’est comment vous résolvez les problèmes. Montrez votre professionnalisme, prenez le temps de partager votre solution, pas le problème en lui-même. Soyez également prêt à parler de comment votre manière de résoudre les problèmes pourrait changer maintenant, gardez un esprit ouvert face aux situations difficiles, et soyez prêt à répondre aux questions de suivi.
Quelle est votre plus grande réalisation professionnelle ?
Cette question diffère de celle sur vos points forts. Ici, ils veulent que vous listiez vos accomplissements concrets. Ils veulent voir ce que vous pouvez apporter au poste pour lequel vous postulez. Assurez-vous donc de relier vos réalisations à ce que vous pouvez apporter au poste, et énumérez vos réussites.
Pour ceux pour qui l’emploi recherché est le premier emploi et qu’ils n’ont pas encore de réalisation professionnelle, parlez de vos réalisations scolaires, associatives… de quelque chose dont vous êtes fier et qui vous a demandé des efforts et du travail.
Avez-vous déjà eu un conflit avec un collègue ? Comment l’avez-vous géré ?
Rappelez-vous, quand vous répondez à cette question, ils veulent voir votre professionnalisme. Ne blâmez pas l’autre personne, mais concentrez votre réponse sur comment vous avez résolu le conflit fermement. Mettez l’accent sur la résolution, pas sur les querelles qui auraient pu se produire au bureau.
Ah et il est aussi bon de rappeler, ne prenez pas pour exemple un conflit dont vous êtes à l’origine ou le responsable… Si le recruteur contact l’ancienne entreprise et qu’il apprend que vous avez la source du conflit ou du problème… ce ne sera pas bon signe pour vous !
Pourquoi quittez-vous votre emploi actuel ?
C’est une question difficile, mais vous pouvez être sûr qu’elle vous sera posée. Parlez positivement des croissances et des expériences que vous souhaitez acquérir. Discutez de comment les nouvelles opportunités vous excitent et élargissent vos connaissances. Ne dites rien de négatif sur votre employeur actuel ou précédent.
Si vous venez à Taïwan pour raisons personnelles (mariage par exemple…) expliquez le ! Les recruteurs taïwanais sont à la fois très professionnels mais n’hésitent pas à poser des questions personnelles et s’attendent donc à ce que le candidat soit également capable de répondre sur des sujets personnels. Ce qui diffère beaucoup des entretiens d’embauche en Europe. Ou même en France ou les questions personnelles sont interdites.
Pouvez-vous expliquer pourquoi vous avez décidé de changer de carrière ou pourquoi vous souhaitez le faire ?
La plupart des gens rencontrent cette question lorsqu’ils veulent essayer quelque chose de différent. Par exemple vous êtes comptable et vous souhaitez devenir formateur ou chef cuisinier ! Gardez une attitude positive, ne parlez pas mal de votre ancien travail, mais utilisez des exemples pour montrer comment vos expériences précédentes sont bénéfiques pour le poste auquel vous postulez.
Parlez de croissance personnelle, de vous engager dans quelque chose de plus excitant (à vos yeux) que ce que vous avez fait auparavant. Expliquez votre processus de réflexion, montrez que ce n’était pas une décision impulsive, cela montre que vous êtes réfléchi et orienté vers le processus.
Quel salaire avez-vous en tête ?
C’est une question stressante pour tout le monde. Comment faire pour paraître modeste tout en obtenant ce que vous voulez ? Mon conseil est de détourner habilement la question, « Avec mon expérience et mon dévouement, je crois que je peux être un atout pour votre entreprise, donc j’espère que nous pourrons prendre une décision qui satisfasse les deux parties. » Soyez franc sur vos attentes.
Si vous ne pouvez pas échapper à une réponse chiffrée, ou à une fourchette, renseignez vous bien sur les grilles tarifaires en cours à Taïwan, sur les capacités de l’entreprise… et faîtes une proposition. Mais laissez toujours la porte ouverte à la discussion.
Partagez une erreur que vous avez faite et ce que vous avez fait à ce propos.
Soyez honnête, ne rejetez pas la faute sur les autres, mais concentrez-vous sur comment vous avez finalement résolu la situation. Si vous aviez une autre chance, comment géreriez-vous la situation différemment pour éviter cette erreur, ou comment la résoudriez-vous maintenant.
Dans la réponse c’est le même processus que pour la question sur les conflits ou les problèmes. Il est très rare que les 3 questions soient posées. Après tout ce qui intéresse le recruteur c’est le processus de résolution et votre capacité à être ouvert.
Qu’est-ce qui vous satisfait le moins dans votre travail actuel ?
Soyez extrêmement prudent. Ne dites jamais que vous détestez votre patron ou votre travail, comparez plutôt votre travail actuel avec les opportunités offertes par l’entreprise pour laquelle vous postulez, et expliquez l’expérience professionnelle que vous espérez atteindre dans votre carrière. Soulignez vos attentes pour ce nouveau poste. Enfin, utilisez un langage positif pour montrer que, quoi qu’il en soit, vous chérirez le temps passé dans votre compagnie actuelle ou précédente.
Quel type d’environnement de travail préférez-vous ?
Reliez-le à la culture de l’entreprise pour laquelle vous postulez. Mais ne donnez pas de réponse vague, comme « Je veux travailler dans une entreprise où l’esprit d’équipe est fort », mais reliez-le à ce que vous appréciez ou vivez. Par exemple, si la culture de l’entreprise met l’accent sur le « respect » comme l’une de ses valeurs, vous pourriez dire, « Je crois au respect de moi-même et de mon travail, car ma carrière est ma ligne de vie. Donc, je veux travailler dans une entreprise qui respecte ses employés et les autres. »
Attention, les entreprises taïwanaises ne sont pas encore des adeptes du télétravail et autre travail à distance. Le présentéisme est encore très présent dans l’île. Alors ne dîtes pas que vous souhaitez travailler de chez vous etc etc…
Quel style de gestion préférez-vous ?
Réfléchissez à ce qui vous motive, à ce que vous avez aimé dans vos expériences professionnelles précédentes. Certaines personnes aiment les réunions constantes et les points de contact car elles se sentent toujours guidées. Mais mon conseil est de parler de votre ancien patron modèle ou de votre ami, et d’expliquer pourquoi ce style de leadership fonctionne pour vous. Cependant, assurez-vous de dire clairement que vous ferez de votre mieux pour vous adapter à tout style qui encourage votre croissance.
N’oubliez pas que Taïwan reste un pays très asiatique dans son rapport à la hiérarchie. Et que ce management et les relations entre l’ancienneté, les postes… varient énormément par rapport à ce que l’on connâit en France.
Où vous voyez-vous dans cinq à dix ans ?
C’est une question que personne n’aime, car tout le monde n’a pas un plan sur cinq ou dix ans. Cependant, les intervieweurs posent cette question pour voir si vous êtes réaliste. Si vous n’êtes pas sûr de quoi dire, soyez honnête, dites-leur que vous n’êtes pas sûr, et que ce poste et cette expérience vous aideront à faire le bon plan pour l’avenir proche.
Encore une fois vous postulez à Taïwan, la culture d’entreprise a été pendant très longtemps de rester pendant de nombreuses années dans son entreprise. Cela dépendra de l’âge de votre interlocuteur. Donc adaptez votre réponse et préparez plusieurs réponses possibles.
Avez-vous postulé à d’autres entreprises ?
Vous voulez dire non, car cela leur ferait sentir qu’ils sont spéciaux, mais en même temps, vous ne voulez pas leur donner l’impression que vous mettez tous vos œufs dans le même panier. La seule façon est de parler de comment vous avez postulé à des postes similaires, mais quand vous avez trouvé ce poste, cela vous a fait sentir connecté et intéressé.
Bien sûr le recruteur n’est pas idiot, il sait très bien que vous avez postulé ailleurs, donc restez diplomate, réaliste et crédible.
Qu’est-ce qui vous rend unique ?
C’est aussi une question difficile. Mon conseil est, avant toute entrevue, de parler avec vos amis, collègues, et mentors (si vous en avez) et de leur demander ce qu’ils pensent être vos qualités uniques. Approfondissez cela, soyez honnête et assurez-vous que les traits que vous mentionnez sont liés au poste pour lequel vous postulez, et pas comment vous pouvez courir 10 kilomètres en 10 minutes, à moins que vous ne postuliez pour être coach sportif. Assurez-vous de partager des exemples de comment ces traits uniques vous ont aidé dans votre carrière.
Question bonus : Si vous êtes une femme : Quels sont vos plans personnels et familiaux à l’avenir ?
Alors oui c’est injuste que l’on pose cette question uniquement aux femmes… mais comme je vous l’ai dit précédemment les recruteurs taïwanais n’hésitent pas à poser des questions personnelles qui sont légalement interdites en France. Par exemple ils pourront vous demander si vous comptez avoir des enfants ? Si vous allez vous marier ? Etc. etc…
Mon conseil est de rester honnête en disant que pour le moment ce n’est pas dans mes projets… tout en expliquant que l’on peut pas savoir de quoi l’avenir sera fait… Si vous êtes enceinte ne le cachez pas non plus. Il vaut mieux que vous perdiez le travail plutôt que de mentir à votre futur employeur.
Ainsi, tout au long de ce processus, le mot le plus important est « honnêteté ». Ne mentez pas, ne dissimulez pas les faits, ou n’inventez pas d’histoires, soyez vous-même, mais soyez intelligent. Avant d’assister à des entretiens ou à des rendez-vous liés au travail, assurez-vous de pratiquer, pratiquer, et encore pratiquer.
Si vous souhaitez en savoir plus sur la façon de faire des affaires à Taïwan je peux vous aider. Avec Business in Asia, je connais bien les coutumes et la culture locales. Contactez moi dès aujourd’hui pour en savoir plus sur mes services.
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