À la surprise générale, Cheng Li-wun a remporté la présidence du Kuomintang (KMT), devenant la nouvelle figure d’un parti en quête d’identité. Accusée par certains d’être trop proche de Pékin, elle a pourtant largement devancé ses concurrents, notamment Hau Lung-bin et Lo Chih-chiang. Sa victoire illustre une prise de pouvoir des conservateurs au sein du principal parti d’opposition taïwanais, dans un contexte politique tendu entre Taïpei et Pékin.
Une victoire sans appel mais pleine de divisions
La victoire de Cheng Li-wun doit beaucoup à la division du camp modéré. Alors que plusieurs candidats réformistes se disputaient les voix du centre, Cheng, issue du courant « deep blue » favorable à un rapprochement avec la Chine, a consolidé son électorat traditionnel. L’absence du président sortant Eric Chu, qui a préféré se retirer, a également ouvert la voie à son ascension.
Initialement, Hau Lung-bin semblait favori, mais la dynamique a rapidement tourné en faveur de Cheng, portée par une base militante attachée à un discours plus dur sur les relations inter-détroit. Son slogan, appelant les Taïwanais à être « fiers d’être Chinois », a trouvé un écho chez les partisans les plus nationalistes du KMT.
Une ligne dure sur la Chine et les relations inter-détroit
Cheng Li-wun a d’ores et déjà annoncé son intention de renforcer les liens culturels et économiques avec Pékin. Elle s’est même dite prête à rencontrer le président Xi Jinping, une position qui contraste avec la prudence affichée par ses rivaux. Dans le même temps, elle a affirmé vouloir éviter que Taïwan « ne subisse le sort de l’Ukraine », justifiant son opposition à une hausse du budget militaire.
Cette orientation inquiète les modérés du parti, qui craignent un retour du KMT à une ligne pro-Chine assumée, au risque d’éloigner les électeurs centristes et les jeunes urbains. Le parti au pouvoir, le DPP, voit dans cette victoire une confirmation que le KMT peine à se moderniser et à parler à l’ensemble de la société taïwanaise.
Des soupçons d’ingérence chinoise et un climat de méfiance
L’élection n’a pas échappé aux accusations d’ingérence. Le commentateur conservateur Jaw Shaw-kong, pourtant proche du KMT, a publiquement suggéré que la Chine avait favorisé Cheng dans cette élection interne. Selon lui, Pékin aurait choisi de soutenir une candidate jugée plus docile pour ses intérêts, plutôt qu’un réformateur capable de séduire un électorat plus large.
Ces accusations n’ont toutefois pas suffi à freiner Cheng Li-wun, dont la victoire a été saluée par une partie de la base militante comme un retour aux « valeurs fondatrices » du parti. Son mandat s’annonce néanmoins délicat : elle devra éviter les fractures internes tout en redéfinissant la stratégie du KMT face au Parti du Peuple Taïwanais (TPP) et au DPP.
Un avenir incertain pour le Kuomintang
Si la maire de Taichung, Lu Shiow-yen, reste pressentie comme candidate à la présidentielle de 2028, la ligne dure adoptée par Cheng pourrait compromettre ses chances. En affichant une proximité idéologique avec Pékin, la nouvelle présidente risque de handicaper le KMT sur la scène électorale, notamment auprès d’un électorat de plus en plus attaché à la souveraineté taïwanaise.
Cheng n’a pas exprimé d’ambitions présidentielles personnelles, mais son influence sur la stratégie du parti pourrait peser lourd. Entre réaffirmation identitaire et risque d’isolement politique, le KMT s’engage sur une voie étroite où chaque mot sur la Chine comptera.
À retenir 💡
- 🗳️ Victoire d’une figure conservatrice. Cheng Li-wun incarne le retour du KMT vers une ligne politique « bleue foncée » favorable à un rapprochement avec la Chine.
- 🗺️ Soupçons d’influence de Pékin. Des voix internes accusent la Chine d’avoir soutenu Cheng pour influencer la direction du parti.
- ⚔️ Divisions internes persistantes. Les modérés et les jeunes réformistes du KMT craignent une marginalisation au profit des courants anciens.
- 🤝 Relations inter-partis incertaines. Cheng semble peu disposée à coopérer avec le TPP, pourtant allié naturel contre le DPP.
- 🔮 Impact sur la présidentielle 2028. Sa ligne dure pourrait nuire à Lu Shiow-yen, candidate modérée pressentie pour représenter le KMT.

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