Avec l’association Taiwan Youth Initiatives in Europe (TYIE), de jeunes Taïwanais installés sur le continent européen s’organisent pour renforcer la visibilité internationale de leur pays. Entre diplomatie culturelle, plaidoyer citoyen et initiatives personnelles, TYIE incarne une nouvelle génération qui refuse que Taïwan soit réduit aux seuls enjeux géopolitiques. Dans cet entretien, Yu-Hsiang WANG, responsable des relations publiques de l’association, revient sur son parcours, l’histoire et la mission de TYIE, ainsi que les défis auxquels la jeunesse taïwanaise en diaspora doit faire face pour porter haut la voix de Taïwan en Europe.
Pouvez-vous vous présenter pour nos lecteurs ?
Je m’appelle Yu-Hsiang WANG, et je suis responsable des relations publiques de Taiwan Youth Initiatives in Europe (TYIE). Originaire de Taoyuan, à Taïwan, je vis à Paris depuis cinq ans. J’y ai obtenu un master en sécurité internationale à Sciences Po Paris et je travaille aujourd’hui dans un média public français.

En parallèle, je collabore en tant que chroniqueur pour Crossing Line(換日線), un média taïwanais du groupe CommonWealth Magazine, où je partage avec les lecteurs de Taïwan des analyses sur les enjeux sociaux pertinents en France, accompagnées de mes propres photographies.
Comment avez-vous appris le français et quel rôle joue cette langue dans votre parcours en Europe ?
Lors de ma licence à l’Université nationale de Tsing Hua, à Taïwan, j’ai étudié les langues et littératures étrangères. J’avais choisi le français comme langue étrangère secondaire et j’ai rapidement développé une véritable passion pour cette langue.
À mon arrivée en France pour mon master, l’immersion dans un environnement francophone a considérablement accéléré mon apprentissage. Cette progression m’a permis de travailler quotidiennement dans un cadre professionnel en français et d’accéder à une plus grande diversité de sources d’information. Cela m’a non seulement facilité l’intégration dans la société française, mais aussi permis d’approfondir ma compréhension des dynamiques géopolitiques, aussi bien en France qu’en Europe.
Qu’est-ce qui vous a motivé à vous engager dans une organisation comme TYIE ?
Très attaché à mon identité taïwanaise et passionné par le plaidoyer pour mon pays, je m’intéresse de près aux enjeux politiques concernant Taïwan, qu’ils soient nationaux ou internationaux.
Depuis que je vis à l’étranger, j’ai toujours eu à cœur de promouvoir l’image de Taïwan en Europe. Avec TYIE, j’ai trouvé un collectif qui partage cette ambition et avec lequel je peux avancer dans cette mission commune.
Avec TYIE, j’ai trouvé un collectif qui partage cette ambition et avec lequel je peux avancer dans cette mission commune.
Yu-Hsiang WANG
Pouvez-vous nous parler de l’histoire de TYIE et la raison du changement de nom de Taiwan Kiddos à TYIE ?
Les membres de TYIE se sont d’abord retrouvés en 2023 à l’occasion de Walk the Talk (為健康而走), une marche annuelle organisée par l’OMS pour sensibiliser aux enjeux globaux liés à la santé. Nous étions alors principalement des étudiants taïwanais en Europe. Cet événement marquant nous a donné l’élan : il aurait été dommage de laisser se perdre cette énergie commune, partagée par de nombreux jeunes désireux de contribuer à leur pays. C’est ainsi qu’est née l’idée de créer Taiwan Kiddos.
À l’origine, ce nom reflétait l’esprit de notre initiative : une organisation réalisée par de jeunes Taïwanais. Mais très vite, nous avons ressenti le besoin d’adopter une appellation plus formelle, afin d’être perçus avec sérieux et crédibilité par nos éventuels partenaires et interlocuteurs. Nous avons alors choisi Taiwan Youth Initiatives in Europe (TYIE), un nom qui exprime à la fois notre volonté de proposer des activités au public européen et l’identité de notre association, créée et animée par des jeunes.
Quelle est la mission principale de TYIE et en quoi se distingue-t-elle d’autres initiatives taïwanaises en Europe ?
À travers les échanges entre sociétés civiles, notre mission principale est de promouvoir l’image de Taïwan à l’international en mettant l’accent sur la diplomatie culturelle.
Nous organisons notamment des ateliers en ligne réunissant des chercheurs académiques et de jeunes professionnels, qui partagent leurs parcours afin d’inspirer les participants, ainsi que des projections de films destinées à approfondir la connaissance du public européen sur Taïwan. Tout récemment, par exemple, nous avons collaboré avec la Délégation culturelle et économique de Taipei à Genève (駐瑞士台北文化經濟代表團日內瓦辦事處), qui nous soutient activement depuis la création de notre association, pour une projection du film « Invisible Nation »(看不見的國家) en Suisse, en présence de la réalisatrice Vanessa Hope, qui a participé en visio à une discussion après la séance.




Ce qui distingue TYIE, à mes yeux, c’est notre approche axée sur la jeunesse et l’innovation : nous cherchons à bâtir des liens entre les jeunes Taïwanais et leurs homologues européens, afin de faire entendre la voix de Taïwan de manière nouvelle et inclusive. À travers nos activités, nous souhaitons également montrer qu’au-delà des tensions géopolitiques autour du détroit de Taïwan, notre pays possède une richesse culturelle et sociale que les Européens sont invités à découvrir davantage.
Comment est structurée l’association et comment collaborez-vous avec des jeunes Taïwanais issus de différents pays européens ?
Actuellement, une vingtaine de personnes contribuent activement aux activités de l’association. Nous répartissons les responsabilités entre différents pôles : relations externes, graphisme, ainsi qu’une section dédiée à la planification et à l’organisation des événements, entre autres. Parallèlement, nous poursuivons activement le recrutement de membres ordinaires pour nous soutenir.
En plus de nos propres projets, nous participons régulièrement à des événements organisés par d’autres associations taïwanaises, comme l’Association Formose en France, la World Federation of Taiwanese Associations ou encore la Taiwan Digital Diplomacy Association. Cette participation nous permet non seulement d’élargir notre réseau, mais aussi d’approfondir nos connaissances pour renforcer l’impact de notre plaidoyer à l’international.
Étant donné que TYIE est encore une organisation relativement récente, nous cherchons à consolider notre présence en Europe et à rencontrer d’autres jeunes Taïwanais à travers le continent, afin de resserrer nos liens et de mieux valoriser Taïwan sur la scène internationale.
Quels ont été vos plus grands défis depuis la création de l’association en 2024 ?
À mon avis, notre plus grand défi reste la distance : nos membres étant répartis dans plusieurs pays européens, il n’est pas toujours facile de coordonner nos actions et de maintenir une dynamique collective. De plus, chacun ayant un emploi du temps très chargé, il n’est pas toujours simple de trouver des créneaux communs pour nos réunions. C’est pourquoi le rôle de notre présidente, Yu-Lou Lauren WANG, est essentiel : elle veille à entretenir activement les liens entre les membres et à proposer des activités conviviales.
Par ailleurs, en tant qu’association principalement portée par de jeunes bénévoles, nous faisons aussi face à un manque de ressources, qu’il s’agisse de financements ou de visibilité médiatique, ce qui limite parfois l’ampleur de nos projets.
Pouvez-vous citer un projet ou une campagne qui vous a particulièrement marqué ?
Chaque année, TYIE se rend à Genève pour participer à la marche organisée par l’OMS, qui met en avant l’importance d’inclure Taïwan dans le dialogue mondial sur la santé publique. Cet événement est une excellente occasion de renforcer les liens entre jeunes Taïwanais vivant en Europe, désireux de contribuer à leur pays malgré la distance, tout en consolidant nos relations avec les membres et partenaires de l’association.



Cette année-là, malgré l’annulation de Walk the Talk en raison du retrait du financement des États-Unis, une marche de plaidoyer pour Taïwan a tout de même été organisée par 世界公民挺台聯盟. TYIE a alors proposé diverses activités pour inviter le public à nous rejoindre et à découvrir davantage Taïwan, comme des jeux de société et un apéritif autour du bubble tea. Préparer le tapioca dans la petite cuisine de notre Airbnb n’a pas été de tout repos, mais c’était une expérience vraiment inoubliable.
Vous mettez l’accent sur la participation de Taïwan aux organisations internationales, notamment l’OMS. Quels moyens concrets utilisez-vous pour sensibiliser le public à ce sujet ?
Lors de l’événement Walk the Talk, nous préparons des pancartes dans plusieurs langues afin que notre message soit compris par le plus grand nombre. Cette année, nous avons proposé des versions en espagnol, anglais, allemand, français, ainsi qu’en arabe, japonais et russe. Nous avons également mis en place une affiche où le public pouvait exprimer son avis sur la participation de Taïwan à l’OMS, ce qui est très important pour nous : cela nous permet de mieux comprendre les perspectives de nos audiences étrangères tout en affinant nos stratégies de plaidoyer.


Nous adaptons également les paroles de certaines chansons, dont APT par Rosé et Bruno Mars ainsi que Say My Name par Destiny Child, pour capter davantage l’attention du public et rendre notre démarche plus mémorable. Ces initiatives nous permettent de sensibiliser efficacement les participants et de faire entendre la voix de Taïwan à l’international.
Comment réagit le public européen à vos initiatives ? Existe-il des différences de perception selon les pays ?
Étant donné que l’association est encore relativement récente et que nos initiatives se déroulent principalement en Suisse, je ne suis pas en mesure de comparer les réactions du public entre différents pays.
Cela étant dit, nous restons très ouverts aux collaborations avec d’autres organisations civiles et institutions européennes, et espérons pouvoir porter nos valeurs et nos actions dans d’autres pays du continent.
Récemment le Danemark a décidé supprimer la citoyenneté Taïwanaise de ses fichiers administratifs forçant les Taïwanais à se déclarer Chinois, d’autres pays suivent la ligne chinoise, comment en tant que Taïwanais vivez-vous cela ?
Je me souviens de ma première expérience en France, lors de mes études Erasmus : la personne en charge de mon dossier bancaire avait indiqué « Chinois » comme nationalité. Étonné et choqué, je lui ai signalé l’erreur. Elle m’a expliqué qu’il n’y avait pas d’option « Taïwan » dans le système. Après mon insistance et une vérification de sa part, nous avons finalement pu corriger ma nationalité.
En tant que jeunes Taïwanais, nous grandissons dans une quête constante de notre identité, une recherche encore plus complexe pour moi en raison de mon homosexualité. Quoi qu’il en soit, être Taïwanais, c’est apprendre à se battre pour faire entendre sa voix. Nous ne pouvons bien entendu pas décider à la place des gouvernements européens, mais nous faisons tout notre possible pour influencer leurs choix et rappeler la place de Taïwan dans le monde. Il faut y croire : ce n’est pas parce que la tâche est difficile que nous ne pouvons rien y faire.


Quels partenariats ou collaborations internationales souhaitez-vous développer pour amplifier la voix de Taïwan ?
Nous parlons plusieurs langues et sommes attentifs aux cultures locales, ce qui nous permet de créer des ponts avec différents interlocuteurs. À mon avis, il serait très souhaitable de développer des collaborations avec des organisations diplomatiques locales partout en Europe, afin d’amplifier la voix de Taïwan.
Parallèlement, TYIE reste une association civile axée sur les échanges culturels et civiques. Il serait donc également idéal de travailler avec d’autres associations civiles à travers l’Europe, pour partager nos expériences et renforcer notre impact collectif, ensemble pour un monde plus juste et inclusif. Ces collaborations ne devraient pas se limiter au domaine géopolitique, mais aussi s’étendre aux droits de l’homme, à la santé publique, à la musique, à la littérature, au cinéma et même à la gastronomie !
Quel rôle les médias internationaux comme Insidetaiwan.com peuvent-ils jouer ?
Nous vivons à une époque où les médias jouent un rôle central et détiennent un véritable pouvoir. Dans ce contexte, les médias internationaux comme Insidetaiwan.com peuvent nous aider à accroître notre visibilité et à faire connaître nos actions sur la scène mondiale. Le simple fait que je sois invité à cette interview représente déjà une aide précieuse.
Ce qui me semble tout aussi important, c’est que les médias internationaux élargissent leur couverture de Taïwan au-delà des seuls enjeux géopolitiques, en mettant en lumière d’autres aspects du pays : son art, son innovation technologique, ou encore le fait qu’il soit classé par RSF comme le meilleur pays d’Asie-Pacifique en matière de liberté de la presse. Cela encourage les audiences internationales à s’intéresser à des facettes variées et vivantes de Taïwan.

Comment mobilisez vous les jeunes Taïwanais de la diaspora pour qu’ils participent activement à vos actions ?
En tant que Taïwanais vivant à l’étranger, nous ressentons particulièrement les défis liés à notre statut national, ce qui nous motive à nous impliquer.
Pour mobiliser les jeunes de la diaspora, nous ne nous limitons pas aux sujets politiques ou de plaidoyer. Nous organisons également des ateliers sur le développement professionnel, offrant un espace de partage et de croissance personnelle. Par la suite, les participants peuvent rejoindre nos autres initiatives et s’impliquer activement dans les projets de TYIE, alliant engagement citoyen et enrichissement personnel.
Selon vous, quel est le rôle des jeunes Taïwanais à l’étranger dans la diplomatie publique de Taïwan ?
En tant que jeunes Taïwanais à l’étranger, nous considérons que nous jouons le rôle de porte-voix de notre pays. Au quotidien, nous nous efforçons de faire entendre notre voix et de partager avec nos amis et contacts étrangers les différentes facettes de Taïwan : sa culture, ses valeurs et ses enjeux.




C’est une force véritable, plus douce et subtile que les voies diplomatiques classiques, mais néanmoins efficace, pour renforcer les liens entre Taïwan et les autres pays. Je crois que ce type de relations personnelles constitue un outil très influent pour aider les étrangers à se forger une image plus juste, vivante et complète de Taïwan.
Quels sont les projets ou événements que TYIE prépare pour l’avenir ?
Dans les mois à venir en 2025, TYIE prévoit plusieurs initiatives. En octobre, nous organiserons une série de webinaires sur le mariage pour tous à Taïwan, afin de sensibiliser le public européen aux avancées sociales et aux droits LGBTQ+ dans notre pays. Nous prévoyons également en octobre trois ateliers en ligne, animés par l’artiste Yunchu Green Chang, aussi membre de TYIE, permettront aux participants d’explorer leur identité à travers la création de leur propre portrait.
En novembre, nous préparons un autre atelier en ligne en partenariat avec une organisation civile, afin de partager avec nos audiences comment se déroule le plaidoyer pour Taïwan à l’étranger.
À plus long terme, comme je l’ai mentionné précédemment, nous souhaitons continuer à renforcer notre influence entre l’Europe et Taïwan, en proposant des événements destinés à des publics d’autres pays européens.
Comment pouvons-nous vous aider à aider à la reconnaissance de Taïwan sur la scène internationale ?
Le simple fait que vous nous donniez l’occasion de présenter nos missions représente déjà une aide précieuse. Cela nous permet de faire connaître notre action et de sensibiliser un plus large public à la reconnaissance de Taïwan sur la scène internationale.
Bien sûr, le soutien financier du public nous permettrait également de proposer davantage d’activités en accord avec nos missions tout en augmentant l’ampleur de notre plaidoyer en Europe.
Quel message souhaitez-vous adresser aux francophones qui s’intéressent à Taïwan et à son rôle sur la scène internationale ?
Du goût du bubble tea à la magnificence de la Montagne Jade, en passant par le charme unique de Nymphia Wind, Taïwan regorge de merveilles à découvrir.
Au-delà des tensions géopolitiques, le pays offre de nombreuses richesses : une gastronomie savoureuse, la gentillesse de son peuple, des paysages à couper le souffle et un parcours démocratique remarquable, entre autres. Dans son ensemble, Taïwan est un pays aux multiples qualités, qui mérite d’être exploré et compris.
Nous sommes un peuple qui souhaite être reconnu et respecté dans sa singularité. Engagez-vous en rejoignant des initiatives comme les nôtres, qu’il s’agisse d’une projection de film ou d’un atelier en ligne permettant de découvrir des aspects spécifiques du pays, pour donner plus de visibilité à Taïwan, et sensibilisez vos proches aux défis que le pays rencontre sur la scène internationale et face à la Chine.
Et peut-être que, la prochaine fois que vous planifierez un voyage en Asie, vous envisagerez d’ajouter Taïwan à votre itinéraire, afin de découvrir cette perle que j’ai la chance d’appeler chez moi.
Et pour finir, quels sont les 3 endroits en Europe que vous aimez ?
Athènes : J’ai travaillé comme journaliste à Athènes, où je couvrais des sujets liés à la migration et aux réfugiés. Je reste fascinée par la diversité culturelle, la cuisine savoureuse et la passion des habitants, qui me rappellent parfois Taïwan. Ayant développé mon propre réseau en Grèce, j’apprends également la langue grecque afin de mieux connaître ce pays charmant.
Berlin : Une ville pleine d’énergie, d’expérimentations et, bien sûr, de musique. C’est également là que j’ai rencontré mon bien-aimé, qui me soutient depuis des années et partage mon enthousiasme pour le plaidoyer en faveur de Taïwan.
Paris : Bien que souvent moquée sur les réseaux sociaux pour ses petites imperfections, dont les souris près de la Seine, les vols dans les transports publics ou parfois un manque de courtoisie (ce qui est partiellement vrai), Paris reste une ville que j’aime profondément. J’y apprécie son histoire, sa culture et le réseau que j’y ai construit au fil des années. Je la considère aujourd’hui comme ma deuxième maison.
⛓️💥 Liens utiles & à retenir
- Pour soutenir financièrement l’association
- Pour devenir membre de TYIE
Inscription pour la série d’ateliers en ligne de portrait en octobre


🚀 Prêt à rester connecté à Taïwan sans stress ?
Active ton eSIM Saily en quelques clics, choisis ton forfait (dès 3,43 €) et navigue sans coupure dans plus de 200 pays. *
👉 Installe l’app et obtient 5% de remise sur ton 1er achat sur ton premier achat. Avec le code : InsideTaiwan
🤝 Programme d’affiliation 🤝
📌 Certains liens de cet article, ainsi que certaines images, renvoient vers des liens sponsorisés, permettant à Insidetaiwan.net de toucher une commission en cas d’achat, sans aucun coût supplémentaire pour vous. 💰 Cela nous aide à financer le magazine et à continuer à vous offrir un contenu indépendant et de qualité. 📖✨
💞 Soutenez-nous 💞
- ⏯ Nous soutenir #financièrement
- ⏯ S’inscrire à nos #Newsletters
- ⏯ Nous suivre sur nos #réseaux sociaux
- ⏯ Devenir #partenaire
- ⏯ Proposer des #articles et du #contenu
- ⏯ Découvrir nos offres #professionnelles (Publicités, Conseils…)
Pour découvrir nos offres rendez-vous sur la page dédiée (Nous soutenir) ou contactez-nous pour collaborer avec nous.