La reconnaissance de la Palestine par un nombre croissant d’États constitue un geste politique fort, souvent présenté comme un engagement en faveur de la justice internationale et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Pourtant, cette dynamique met en évidence une contradiction rarement assumée : ces mêmes États refusent toujours de reconnaître Taïwan, pourtant doté d’un gouvernement stable, d’institutions démocratiques solides et d’une souveraineté effective depuis plusieurs décennies. La comparaison ne vise pas à opposer deux causes, mais à interroger la cohérence des principes invoqués par la communauté internationale lorsqu’elle choisit de reconnaître certains peuples et d’en ignorer d’autres. Le contraste entre la morale affichée et la prudence diplomatique révèle les limites d’un système international où la politique de puissance prime sur les droits fondamentaux qu’elle prétend défendre.
La reconnaissance de la Palestine est souvent justifiée par un positionnement moral, qui s’appuie sur le droit international, les résolutions de l’ONU et la nécessité d’offrir une solution politique viable à un conflit vieux de plusieurs décennies. Ce raisonnement est compréhensible. Cependant, il devient difficilement tenable lorsqu’il n’est appliqué qu’à certaines situations. Dans le cas de Taïwan, les gouvernements étrangers expliquent qu’ils ne peuvent franchir le pas en raison du “statu quo” ou de “l’équilibre stratégique” en Asie-Pacifique. Ce langage diplomatique masque une réalité plus simple : la peur de provoquer la Chine et de mettre en danger des intérêts économiques majeurs. Cette prudence contraste avec la situation taïwanaise, où la population élit librement ses dirigeants, où les institutions fonctionnent de manière indépendante et où l’État exerce un contrôle complet sur son territoire. Le refus de reconnaître Taïwan ne repose donc ni sur une absence de souveraineté, ni sur une ambiguïté administrative, mais sur une volonté de ne pas contrarier une puissance mondiale.
La dépendance économique à l’égard de la Chine influence largement les choix diplomatiques. Les entreprises européennes, notamment dans les secteurs automobiles ou du luxe, réalisent une part essentielle de leurs revenus sur le marché chinois. Les États-Unis, quant à eux, maintiennent une ambivalence constante, combinant ventes d’armes à Taïwan et négociations commerciales avec Pékin. Les pays émergents, souvent bénéficiaires de projets d’infrastructures financés par la Belt and Road Initiative, adoptent une position encore plus prudente. Dans ce contexte, reconnaître Taïwan reviendrait à risquer une détérioration brutale de leurs relations économiques avec la Chine, ce que peu de gouvernements sont prêts à assumer. Le droit international devient alors un outil à géométrie variable, mobilisé lorsque cela ne menace aucune relation stratégique, mais mis de côté dès qu’un partenaire économique puissant entre en jeu.
Le paradoxe est d’autant plus visible que le monde dépend déjà largement de Taïwan. L’île occupe une position centrale dans la chaîne mondiale de production des semi-conducteurs, condition indispensable au fonctionnement des technologies contemporaines. Elle garantit la stabilité de secteurs stratégiques aussi variés que l’intelligence artificielle, la défense, l’énergie ou les communications. En outre, Taïwan incarne l’une des démocraties les plus solides d’Asie, avec un système institutionnel transparent et une société civile active. Malgré ces éléments, la communauté internationale persiste à considérer Taïwan non comme un État autonome, mais comme une “question sensible”, un dossier qu’il faudrait traiter avec retenue pour ménager Pékin. Cette posture crée une dissonance entre les discours sur la liberté, les valeurs démocratiques et l’autodétermination, et les actes concrets dictés par le pragmatisme économique.
Reconnaître Taïwan ne signifie pas provoquer la Chine, mais affirmer une lecture cohérente du droit international. Un État existe lorsqu’il possède un gouvernement effectif, une population, un territoire défini et une capacité à entrer en relation avec d’autres États. Taïwan remplit ces conditions depuis des décennies. Le refus persistant de le reconnaître démontre que la politique internationale reste profondément marquée par la logique de puissance et par la crainte de réactions économiques ou militaires d’acteurs dominants. Lorsque certains pays affirment reconnaître la Palestine au nom de la justice, tout en refusant d’appliquer la même logique à Taïwan, ils révèlent que les principes affichés ne sont pas universels, mais stratégiquement modulables. La crédibilité des discours sur l’autodétermination dépendra de la capacité à défendre ces principes partout, même là où ils dérangent.

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