Le village OVNI de Wanli (Taïwan) : une utopie futuriste entre abandon et fascination

Découvrez les maisons Futuro et Venturo du Village OVNI de Wanli, un site abandonné mêlant design rétro, mystère et exploration libre.
Copyright : Josh Ellis Photography

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Sur la côte nord de Taïwan, face aux vagues du Pacifique, se dresse un étrange village fantôme aux allures de science-fiction. Le « village OVNI » de Wanli est un ensemble de maisons circulaires et cubiques aux couleurs vives, évoquant des soucoupes volantes échouées sur la plage. Construit à la fin des années 1970 avec l’espoir d’offrir un avant-goût du futur, ce complexe immobilier futuriste est aujourd’hui largement abandonné. Pourtant, son charme rétro et mystérieux attire toujours les curieux, les photographes et les explorateurs urbains.

🗺️ Localisation Google Maps
📌 Adresse : No. 23, Tingtao Rd, Wanli District, New Taipei City, 207

Histoire : l’utopie des années 1970 et son naufrage

L’histoire du village OVNI de Wanli débute dans le contexte effervescent des années 1960-1970, une époque éprise de progrès technologique et de design futuriste. C’est à cette période qu’un architecte finlandais, Matti Suuronen, imagine des maisons de vacances révolutionnaires : la Futuro House, une habitation préfabriquée en forme de soucoupe volante, suivie peu après par la Venturo House, un modèle rectangulaire modulable. Ces maisons en fibre de verre, légères et transportables, incarnent alors l’espoir d’un habitat du futur nomade et accessible. Si Suuronen rêve de voir ses Futuro et Venturo conquérir le monde, la réalité économique (choc pétrolier et coûts élevés) freine vite cet élan : dès le milieu des années 1970, la production est arrêtée.

C’est justement à cette époque qu’un promoteur taïwanais audacieux décide d’importer ce concept d’avant-garde à Wanli, une localité côtière au nord de Taipei. D’après les sources, un homme d’affaires du nom de Su Ming (ou Su Min) investit, avec quelques partenaires, pour créer un centre de vacances inédit sur la plage de Feitsui Bay (baie d’Émeraude). Son idée : construire un lotissement de résidences de luxe aux formes ultramodernes, qui attirerait soit la haute société taïwanaise en quête de nouveauté, soit – selon une autre version – les militaires américains alors stationnés à Taïwan. En effet, dans les années 1970, la loi martiale limite l’accès à de nombreuses plages, et Wanli fait figure d’exception où les soldats américains peuvent venir en villégiature. Le projet immobilier, lancé vers 1978, consiste à implanter sur ce rivage des maisons Futuro (les fameuses « soucoupes volantes ») ainsi que des maisons Venturo, le tout formant un village de vacances résolument futuriste.

Malheureusement, l’utopie balnéaire de Su Ming ne tarde pas à déchanter. Plusieurs facteurs vont précipiter l’échec du resort de Wanli : d’une part, le climat de la région s’avère peu clément (étés torrides, hivers venteux et humides) et ne séduit guère la clientèle huppée espérée. D’autre part, la conjoncture économique tourne au vinaigre : la fin des années 70 voit un ralentissement de l’économie taïwanaise et surtout la rupture des relations diplomatiques avec les États-Unis en 1979, qui éloigne définitivement la clientèle américaine ciblée. Sans oublier l’augmentation du prix des matériaux après le choc pétrolier, qui alourdit le budget de construction. À ces problèmes concrets s’ajoutent des rumeurs et obstacles moins tangibles : la légende veut que des accidents inexpliqués sur le chantier, voire des superstitions locales (présence d’un ancien cimetière, statue de dragon détruite apportant malédiction…), aient entaché l’ambiance du projet – des récits surtout associés à un site similaire à Sanzhi, un autre « village OVNI » avorté plus à l’est. Quoi qu’il en soit, au début des années 1980, le chantier de Wanli est abandonné, laissant en friche ces drôles de maisons de l’ère spatiale sur la côte taïwanaise.

Fait notable, le village de Wanli, lui, a été achevé partiellement et même habité pendant un temps, à la différence du site de Sanzhi (resté inachevé et rasé en 2010). À Wanli, quelques propriétaires auraient réellement occupé ces maisons futuristes dans les premières années. Mais faute d’entretien et de visiteurs, le « village OVNI » est progressivement tombé dans l’oubli. Les investisseurs ayant coupé les vivres, le site a sombré dans une torpeur salée par les embruns marins. Ainsi, depuis près de quarante ans, ces étranges demeures colorées se détériorent lentement, témoins muets d’un rêve futuriste échoué.

Architecture : soucoupes volantes et design rétro-futuriste

Visuellement, le village OVNI de Wanli frappe immédiatement par son architecture futuriste digne d’un décor de film de science-fiction. Les maisons Futuro, conçues à l’origine par Suuronen, ont la forme ovale d’une soucoupe volante posée sur pilotis – ce qui leur vaut le surnom de « maisons OVNI ». Peintes en orange, jaune ou bleu ciel, elles arborent de larges hublots ovales tout autour de leur coque en fibre de verre, renforçant l’analogie avec un véhicule spatial rétro. Chaque unité Futuro fait environ 8 mètres de diamètre et contenait à l’époque tout le confort moderne dans un espace circulaire optimisé : un petit salon, une kitchenette, une chambre et une salle de bain, le tout dans un esprit très années 70. On accède à l’intérieur normalement par une trappe-escalier escamotable inspirée des avions, quoique sur le site de Wanli, ces modèles ont été adaptés différemment.

En effet, détail intéressant, les Futuro de Wanli ne reposent pas sur les pieds télescopiques du design original, mais sur de robustes piliers en béton agrémentés d’un escalier courbe fixe menant à la porte. Cette modification trahit sans doute une fabrication sous licence locale (ou une copie) plutôt qu’une importation directe depuis la Finlande, même si le mystère demeure sur la provenance exacte des unités de Wanli. Qu’elles soient d’authentiques modèles expédiés de Casa Finlandia (la société de Suuronen) ou des reproductions taïwanaises, ces soucoupes colorées symbolisent à merveille l’optimisme technoïde de leur époque : elles sont l’incarnation de ce que l’on imaginait être la maison du futur dans les années 1970 – design ludique, formes arrondies, modularité et vie nomade. Ironie du sort, ce futur qui semblait aux portes de l’an 2000 s’est transformé en ruine post-apocalyptique quelques décennies plus tard, donnant à ces maisons une aura encore plus singulière.

Aux côtés des soucoupes Futuro se trouvent les maisons Venturo, l’autre création de Suuronen. Celles-ci, de plan rectangulaire arrondi, ressemblent à des bungalows futuristes ou à des modules sortis d’un épisode des Jetsons. Également préfabriquées en matériaux synthétiques, elles offrent une superficie un peu plus grande et plus lumineuse que les Futuro. Les Venturo de Wanli sont disposées en enfilade le long de ruelles délabrées et se distinguent par leurs façades percées de larges baies vitrées. Avec leur toit plat et leurs angles courbes, elles évoquent l’architecture utopiste des sixties, un style googie ou “space age” typique de l’époque Apollo. À l’intérieur, leur agencement est similaire aux Futuro : séjour ouvert, coin cuisine, chambre et salle d’eau minimaliste. Si les Futuro attiraient tous les regards, les Venturo de Wanli constituaient le gros des habitations du village et servaient de villas balnéaires tout confort (du moins en théorie).

En tout, le site de Wanli aurait compté jusqu’à treize maisons Futuro et une vingtaine de Venturo disséminées sur plusieurs hectares. C’est probablement la plus grande concentration au monde de ces habitations rétro-futuristes aujourd’hui. Hélas, la plupart sont dans un état de dégradation avancée : structures fissurées, vitres brisées, toitures effondrées pour certaines Venturo. Les couleurs jadis flamboyantes sont passées sous le soleil marin et les typhons tropicaux n’ont pas épargné ces constructions légères – on peut voir une soucoupe littéralement éventrée, gisant en deux morceaux sur le sol, probablement arrachée par un cyclone. Néanmoins, quelques unités résistent encore vaillamment, offrant aux visiteurs une silhouette intacte de soucoupe rétro. L’une des maisons OVNI, près de l’entrée du site, a même conservé sa porte-échelle façon avion en état fonctionnel et fait figure de “showroom” du village – c’est sans doute la mieux préservée, entretenue par son propriétaire actuel qui s’en sert occasionnellement. Entre conception novatrice et décadence structurelle, l’architecture du village OVNI de Wanli fascine autant qu’elle désole, témoin d’un patrimoine architectural non conventionnel menacé par le temps.

Tourisme insolite : des soucoupes très photogéniques

Malgré (ou à cause de) son abandon, le village OVNI de Wanli est devenu au fil du temps une attraction de tourisme insolite incontournable à Taïwan. Ce lieu secret, longtemps connu seulement des surfeurs locaux et des amateurs d’urbex (exploration urbaine), a gagné en popularité grâce à Internet et aux réseaux sociaux. À l’ère d’Instagram, quoi de plus dépaysant sur son fil d’actualité que la photo d’une soucoupe volante jaunie par le soleil, posée face à la mer ? De fait, Wanli figure désormais parmi les spots Instagram les plus prisés du nord de Taïwan pour les voyageurs en quête d’étrange. Blogueurs, photographes et vidéastes s’y rendent pour capturer l’atmosphère unique qui s’en dégage : un mélange d’esthétique rétro-futuriste colorée et de décor post-apocalyptique digne d’un jeu vidéo dystopique.

En arrivant sur place, on est frappé par le silence surréaliste qui règne dans ce village déserté. Seules les vagues et le vent marin rompent le calme, parfois rejoints par le cri lointain d’une mouette ou… le rire d’un autre visiteur étonné de vous croiser ici. Les rues intérieures, autrefois destinées aux vacanciers, sont envahies par la végétation et les herbes hautes. On flâne entre les maisons-soucoupes posées çà et là, certaines de guingois, d’autres partiellement dissimulées par les arbres. L’ambiance oscille entre mélancolie (ces villas fantômes témoignent d’un rêve échoué) et excitation enfantine – qui n’a jamais rêvé d’approcher un OVNI de près ? Nombre de visiteurs décrivent une sensation presque magique en touchant du doigt ces coques futuristes aperçues mille fois en photo. La scène est si irréelle qu’on se croirait dans un décor de cinéma abandonné après le tournage d’un film de science-fiction des années 70.

Ce qui attire particulièrement les visiteurs, c’est le côté libre d’accès et “exploration interdite” du site. Car ici, pas de billetterie, pas d’horaires, pas de gardien à l’entrée : le village n’est pas un musée officiel mais une propriété semi-privée ouverte de fait au public. Aucune barrière n’empêche vraiment d’entrer, et d’ailleurs aucun panneau “Entrée interdite” ne décourage les curieux. Chacun peut donc s’aventurer (à ses risques et périls) à l’intérieur des modules abandonnés. Les amateurs d’urbex y trouvent leur paradis : fouiller une maison OVNI délabrée procure son petit frisson d’adrénaline. À l’intérieur, on découvre parfois les vestiges de la vie passée ou d’occupations temporaires : un vieux téléviseur, un lit rouillé, une machine à laver hors d’usage… Mais aussi des signes de passages plus récents, comme cette bouteille de produit vaisselle à moitié pleine ou ce jeu de cartes récent aperçu sur une table poussiéreuse – de quoi alimenter les spéculations sur une présence humaine encore actuelle.

Car il faut le noter : Wanli n’est pas totalement inhabité. Au détour d’un chemin, on peut tomber sur une soucoupe dont les fenêtres sont intactes et les rideaux tirés, avec un cadenas solide à la porte et un jardinet bien entretenu : signe qu’elle sert encore de résidence secondaire à son propriétaire, peut-être pendant les week-ends d’été. Dans un coin du parc, une maison Venturo fait même office de petit bureau pour une entreprise locale : à travers la vitre, des visiteurs ont aperçu des employés en plein travail et une voiture garée à côté. Ces quelques présences ajoutent au côté insolite du lieu – imaginez vivre votre quotidien dans une bulle futuriste au milieu d’un village fantôme visité par des touristes intrigués ! La cohabitation entre résidents discrets et explorateurs est tacite : chacun respecte l’espace de l’autre. D’ailleurs, les habitants restants tolèrent plutôt bien la curiosité autour de leurs drôles de maisons, tant que les visiteurs font preuve de respect et de discrétion.

Le village OVNI de Wanli est ainsi devenu un point de rendez-vous des esprits aventureux. On y croise des Taïwanais venus se remémorer une époque révolue, des voyageurs étrangers ayant vu des photos virales du site, ou des photographes cherchant LA prise de vue originale. Au coucher du soleil, les soucoupes prennent une teinte dorée photogénique à souhait, tandis que la mer reflète leurs silhouettes comme pour une carte postale fantasmagorique. La nuit tombée, certains s’attardent encore, éclairant l’intérieur des coques à la lampe torche pour en révéler les entrailles sur leurs clichés longue exposition – ambiance X-Files garantie. Sur Instagram, les mots-dièse (hashtags) comme #UFOhouse, #WanliUFO ou #FuturoHouse pullulent, accumulant des milliers de “j’aime” et attisent la curiosité d’autres voyageurs. En quelques années, ce lieu qui était un échec commercial est ainsi devenu une attraction touristique alternative pour qui cherche autre chose que les circuits classiques. À tel point que les guides de voyage commencent à l’inclure dans leurs suggestions de visite en périphérie de Taipei, aux côtés du géoparc de Yehliu situé à deux pas.

Préservation et controverses : quel avenir pour les soucoupes de Wanli ?

L’engouement populaire pour le village OVNI de Wanli contraste avec son état d’abandon avancé et l’incertitude quant à son avenir. Depuis la fin du projet dans les années 1980, le site n’a fait l’objet d’aucune restauration d’ampleur ni de véritable plan de sauvegarde patrimoniale. Pendant longtemps, les autorités locales ont plutôt vu d’un mauvais œil ces structures délabrées occupant un terrain en bord de mer prisé. En 2008-2010, le sort réservé au village jumeau de Sanzhi (démolition complète malgré une mobilisation internationale de passionnés) a fait craindre le pire pour Wanli. Toutefois, plusieurs facteurs ont permis aux maisons de Wanli de survivre jusqu’à aujourd’hui : d’une part, quelques propriétaires s’y opposent sans doute, étant légalement propriétaires de leurs modules; d’autre part, la renommée acquise par le site lui confère une valeur touristique officieuse qui dissuade pour l’instant une destruction pure et simple.

Cela ne signifie pas que les débats sont clos. Régulièrement, des rumeurs refont surface sur une possible réhabilitation du site par un investisseur ou au contraire une volonté municipale de raser ces « verrues » architecturales avant qu’un accident ne survienne. Il est vrai que certaines unités menacent de s’effondrer et que la sécurité n’est pas garantie pour les intrus qui grimpent dedans. Cependant, aucune annonce concrète n’a été faite par la ville de Nouveau Taipei (dont dépend Wanli) quant à un projet de développement à cet emplacement. Le site occupe un emplacement de choix face à l’océan, juste à côté d’un grand complexe hôtelier (le Howard Green Bay Resort), ce qui attise les convoitises. Mais jusqu’ici, l’étrange village a été laissé dans son état sauvage, comme figé hors du temps.

Entretemps, des initiatives citoyennes émergent pour documenter et valoriser ce patrimoine insolite. Des passionnés d’architecture ont recensé les maisons Futuro et Venturo encore existantes dans le monde, et Wanli y figure en bonne place comme un ensemble unique. Des articles de presse, des blogs spécialisés et même des thèses d’étudiants en urbanisme s’intéressent au phénomène Wanli. Beaucoup plaident pour la préservation au moins partielle du village OVNI, au titre de l’héritage culturel des années 1970 et du design futuriste de cette époque. Après tout, ces maisons-soucoupes sont devenues iconiques et font désormais partie du paysage local et de l’histoire architecturale taïwanaise. À l’instar du Rainbow Village de Taichung (sauvé de la démolition grâce à sa popularité sur Instagram), on peut imaginer qu’un classement patrimonial ou un projet artistique pourrait sauver Wanli in extremis. Par exemple, un collectif d’artistes pourrait rénover une ou deux unités et y installer une galerie ou un café thématique, exploitant l’attrait touristique du lieu – ce ne sont pour l’instant que des idées lancées sur le web, mais qui témoignent d’une envie de donner une seconde vie à ces OVNIs architecturaux.

En attendant, le statut actuel du village OVNI de Wanli reste celui d’un no man’s land semi-privé. Les quelques résidents qui y séjournent ponctuellement assurent un minimum de présence humaine, tandis que les visiteurs se chargent ironiquement de « garder vivant » l’intérêt pour l’endroit. Chaque post Instagram, chaque article de blog ravive l’attention sur Wanli et peut-être contribue à sa protection involontaire (la démolition d’un lieu connu suscite toujours plus de réactions). Cependant, cette situation ne durera pas éternellement : le temps et la météo jouent contre ces structures, et sans intervention, beaucoup ne tiendront pas une décennie de plus. Faut-il alors restaurer ces curiosités du passé ou bien les laisser disparaître tranquillement, retournant à la nature ? Le débat reste ouvert. Ce qui est sûr, c’est que Wanli incarne à la fois un échec du passé et une réussite contemporaine inattendue : l’échec d’un projet immobilier visionnaire, et la réussite d’être devenu un lieu d’émerveillement pour ceux qui le visitent aujourd’hui.

Témoignages et anecdotes locales

De nombreuses anecdotes circulent autour du village OVNI de Wanli, alimentant sa légende. Les habitants des environs se souviennent parfois avoir vu, dans les années 1980, ces drôles de maisons habitées par quelques originaux profitant de la plage quasi privée. Mme Lin, une résidente de Wanli, raconte qu’enfant elle appelait ces maisons les « soucoupes de la plage » et s’imaginait que des extraterrestres y vivaient incognito parmi les humains. Aujourd’hui grand-mère, elle est à la fois amusée et fière de voir des touristes du monde entier venir photographier son “village OVNI”. Pour elle, « ce lieu aurait pu être un paradis balnéaire, c’est devenu un musée en plein air sans le vouloir ».

Les graffitis et inscriptions trouvés sur place témoignent aussi du passage des années et des émotions qu’inspire le lieu. Sur un mur de béton fissuré, on peut lire en lettres délabrées “We Want Peace” – « Nous voulons la paix ». Slogan politique, message d’un ancien résident ou simple marque poétique d’un explorateur de passage ? Nul ne sait, mais ces mots résonnent étrangement dans ce décor de paix abandonnée, comme un écho aux tumultes (financiers, humains) qu’a connus le site. Ailleurs, des artistes de rue ont orné certaines coques de visages d’aliens ou de motifs psychédéliques, renforçant l’aspect science-fiction du village. Chaque visiteur y va de son interprétation : certains comparent l’endroit à un décor de Star Wars, d’autres à un épisode de Black Mirror sur une utopie qui a mal tourné.

Les explorateurs urbains qui ont visité Wanli partagent volontiers leurs récits émerveillés. « On se croirait sur une autre planète », écrit un blogueur, « Je n’arrivais pas à m’arrêter de prendre des photos tant chaque angle était photogénique ». Un photographe professionnel, Philipp Chistyakov, a réalisé une série de clichés artistiques de Wanli au petit matin, où les soucoupes semblent flotter dans la brume côtière : il décrit le lieu comme « un rêve éveillé pour tout amateur de ruines modernes, entre nostalgie et imaginaire ». D’autres se souviennent de rencontres cocasses, comme ce surfeur sortant en combinaison de plongée d’une Venturo, planche sous le bras, surpris de tomber nez à nez avec des touristes dans son “jardin”. Car oui, Wanli est aussi un spot de surf à proximité, et il n’est pas rare que les locaux utilisent une des cabanes Venturo pour stocker leurs planches et se changer. La juxtaposition de ces sportifs bronzés et des photographes en quête de vintage crée un tableau surréaliste, reflet de la diversité des usages imprévus du site.

Enfin, impossible de ne pas mentionner les légendes urbaines qui entourent l’endroit. Par recoupement avec l’histoire de Sanzhi, certains murmuraient que le village OVNI porterait malheur, que des esprits hanteraient les lieux la nuit venue. Ces récits de fantômes, alimentés par l’aspect lugubre de certaines maisons sous la lune, font sourire les habitants de Wanli. « Les seuls esprits ici, ce sont ceux de notre imagination », plaisante un jeune pêcheur du coin. N’empêche, la nuit, rares sont ceux qui osent s’aventurer seuls dans le village désert, tant l’atmosphère peut devenir oppressante. Quelques visiteurs téméraires affirment avoir entendu des bruits étranges – craquements, gémissements du vent dans les coques – et avoir eu des sueurs froides en voyant des silhouettes… qui se sont révélées n’être que leur propre reflet dans un hublot brisé !

Anecdotes amusantes ou frissons nocturnes, le village OVNI de Wanli n’en finit pas de stimuler l’imaginaire. Chaque personne qui s’y rend en revient avec son lot d’histoires à raconter. C’est sans doute là la vraie réussite de ce lieu : avoir transformé un fiasco immobilier en expérience mémorable pour des milliers de visiteurs, un endroit où l’histoire, l’art, la culture populaire et l’aventure se téléscopent, un peu comme ces soucoupes volantes figées sur le rivage.

Infos pratiques 🙂

  • 🚌 Comment s’y rendre : Wanli se trouve à ~40 km au nord de Taipei. En bus, c’est facile : la ligne 1815 (ou d’autres bus en direction de Jinshan) part de la gare de Taipei et s’arrête à Feitsui Bay (Green Bay), juste avant le grand hôtel Howard Green Bay Resort. Le trajet dure ~1h15 et coûte moins de 100 NT$. En voiture ou scooter, prenez la route côtière n°2 depuis Keelung jusqu’à la baie d’Émeraude. Un petit chemin descend vers la plage et les maisons OVNI (pas d’entrée officielle, on y accède librement). Parking possible près de la plage. 🚗
  • 📅 Meilleur moment pour visiter : La belle saison va de avril à novembre, lorsque le temps est chaud et ensoleillé (idéal pour les photos et la plage). Évitez l’hiver (décembre-janvier), le secteur de Wanli est très venteux et humide, ce qui peut rendre la visite moins agréable. Le matin tôt ou en fin d’après-midi offre la meilleure lumière pour admirer et photographier les soucoupes (douces teintes dorées). Attention en été à la saison des typhons (juillet-août) : après un typhon, le site peut être encore plus dégradé ou dangereux.
  • ⚠️ Précautions : Le village est abandonné, il n’y a ni entretien ni sécurité assurée. Les maisons sont vielles et partiellement instables : ne montez pas sur les toits, prudence en marchant sur des planchers éventuellement pourris. Équipez-vous de bonnes chaussures (débris de verre, clous rouillés au sol) et d’une lampe torche si vous explorez l’intérieur des pods assombris. En cas de pluie, le sol et les escaliers en béton deviennent glissants – attention aux chutes. Enfin, méfiez-vous des moustiques et insectes dans les zones envahies par la végétation.
  • 🚫 Accès et règles : Officiellement, le site est sur un terrain privé, mais l’accès est toléré tant que vous restez respectueux. Aucune clôture n’en interdit l’entrée à ce jour et le lieu est ouvert 24h/24 en pratique. Cependant, certaines maisons sont encore occupées (résidences secondaires) : n’entrez pas dans celles qui montrent des signes d’habitation (rideaux, cadenas, jardin entretenu). Ne tentez pas d’ouvrir des portes fermées à clé. Ne déplacez ni ne volez aucun objet sur place – de toute façon, tout est vétuste et sans valeur marchande, mais c’est la règle d’or de l’urbex : “ne prenez que des photos, ne laissez que des empreintes de pas”.
  • 🙏 Respect du lieu : Bien que très “instagrammable”, n’oubliez pas que ce village est le vestige du rêve de quelqu’un et, pour d’autres, un lieu de vie réel. Adoptez un comportement discret et respectueux : pas de bruit excessif, évitez de venir en grands groupes bruyants surtout le soir. Ne laissez aucune trace de votre passage : emportez vos éventuels déchets, ne faites aucun graffiti (le site en porte déjà assez naturellement). Évitez de publier la localisation précise des maisons encore habitées pour préserver la tranquillité des occupants. Enfin, ayez conscience que vous visitez un lieu en sursis : chaque photo que vous prenez est peut-être un témoignage précieux avant une possible disparition, donc traitez le site avec la même considération qu’un monument historique – même s’il s’agit de soucoupes pop des années 70 !


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À propos de l'auteur

  • Luc

    Fondateur du webzine francophone Insidetaiwan.net
    Consultant en développement international 🚀des entreprises en Asie du Sud-Est
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