Bodhidharma, le moine aux yeux écarquillés : aux origines du bouddhisme zen

Le bouddhisme zen, né avec Bodhidharma, mêle méditation, kung-fu, thé et introspection. Son héritage perdure à Taïwan et ailleurs.
Dharma Drum Mountain à Taipei - Copyright : Insidetaiwan.net

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Du fond de son ascèse silencieuse au temple Shaolin à l’essor mondial du bouddhisme zen, l’énigmatique moine Bodhidharma est à l’origine d’un courant spirituel majeur en Asie. Tour à tour prince indien, maître de méditation, fondateur légendaire du kung-fu Shaolin et héros d’anecdotes mythiques, son héritage dépasse les siècles. De la Chine à Taïwan, et jusqu’en Occident, le zen s’enracine dans son enseignement radical de la pleine conscience directe.

Méditer face au mur : une quête intérieure absolue

Selon la légende, Bodhidharma aurait passé neuf ans à méditer face à un mur, en silence, dans le temple Shaolin. Cette posture extrême symbolise la recherche de l’éveil par l’expérience intérieure, sans dépendre des textes sacrés. Pour lui, la vérité ultime ne se dit pas, elle se vit.

C’est dans cet état de fusion avec l’univers qu’il aurait atteint l’illumination : un éveil brut, libéré des artifices et dogmes. Cette révélation donnera naissance au zen (en chinois chan, dérivé du mot sanskrit dhyāna, méditation). Dès lors, il prône une voie dépouillée : méditation assise, observation de l’instant, et rejet des faux mérites.

Le moine, l’empereur et la vacuité

L’épisode le plus célèbre de Bodhidharma est sa rencontre avec l’empereur Wu de Liang, fervent soutien du bouddhisme. Fier de ses dons aux temples, le souverain lui demande : « Quel mérite ai-je accumulé ? » Réponse cinglante du moine : « Aucun. »

Saisi, l’empereur insiste : « Quel est alors le principe fondamental du bouddhisme ? » Bodhidharma répond :

« Une vaste vacuité. Rien de sacré. »

Ce dialogue fulgurant capture l’essence du zen : aucune construction mentale, aucune autorité, aucun rituel n’approche la vérité. Seul le dépouillement total ouvre la voie de l’éveil. Ce choc conceptuel a marqué des générations de disciples.

Bodhidharma, le kung-fu et… le thé

Outre sa contribution spirituelle, Bodhidharma aurait aussi influencé la naissance du kung-fu Shaolin. Constatant la fatigue physique des moines, il aurait introduit des exercices visant à renforcer corps et esprit. Ces techniques deviendront la base du kung-fu traditionnel, discipline centrale du temple Shaolin.

Autre légende haute en couleur : ne parvenant pas à rester éveillé pendant la méditation, Bodhidharma aurait arraché ses paupières et les aurait jetées au sol. À cet endroit, poussent deux plants de thé. Depuis, le thé est lié au zen, comme moyen de vigilance et de clarté mentale.

Le zen, de Taïwan au monde

Le zen s’est profondément enraciné dans la culture han en Chine et à Taïwan, influencé par le taoïsme. À Taïwan, le maître Sheng-Yen a fondé le monastère Dharma Drum Mountain, un centre spirituel et universitaire majeur. Au Vietnam, Thích Nhất Hạnh a fondé le Village des Pruniers, et au Japon, Suzuki Shunryū a propagé le zen aux États-Unis.

Aujourd’hui, le zen est vivant : dans les salles de méditation de Taipei, les dojos de Tokyo, les monastères en Dordogne ou les livres de développement personnel. À travers l’héritage de Bodhidharma, il invite chacun à faire silence, regarder en soi, et s’éveiller ici et maintenant.

Informations pratiques 🧘

  • 📍 À visiter : Dharma Drum Mountain à Taipei, un haut lieu du zen contemporain
  • 📖 À lire : Zen Mind, Beginner’s Mind de Suzuki Shunryū
  • 🧾 À retenir : Le zen repose sur l’expérience directe, pas sur les textes
  • Fun fact : Le thé serait né… des paupières de Bodhidharma !

*Cet article est une traduction de l’article original publié sur IslandFolklore.com


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À propos de l'auteur

  • Island Folklore est un répertoire en ligne des contes populaires, de l'histoire, des légendes, des mythes et des traditions de Taïwan : Des contes autochtones austronésiens aux récits des colons sinisés, des coutumes importées par les colons japonais aux croyances introduites par les missionnaires indo-européens.

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