La demande de talents numériques à Taïwan continue de croître sans relâche. Malgré un ralentissement de l’économie mondiale globale, une culture de start-up locale florissante, ainsi qu’une concurrence intense avec la Chine continentale et Hong Kong, alimentent cette demande dans toutes les industries, mais particulièrement dans le secteur du marketing. Voici quatre tendances qui façonnent actuellement le paysage marketing taïwanais.
Les spécialistes traditionnels du marketing doivent évoluer et intégrer le numérique
Le marketing est entré dans une nouvelle ère. Les entreprises se transforment et commencent à réorienter leurs budgets vers le numérique. Elles investissent davantage et plus d’argent dans les plateformes numériques plutôt que dans le tournage d’une coûteuse publicité télévisée. Les jeunes Taïwanais ne regardent plus la télévision et ne lisent plus les journaux. Ils consomment de plus en plus de contenu sur leur smartphone et sur les réseaux sociaux. Par exemple, j’ai rencontré un directeur marketing de l’industrie des spiritueux et du vin, qui investit généralement beaucoup dans le développement de la notoriété et de la présence de la marque. Il recrutait d’urgence quelqu’un ayant une expérience numérique pour un poste de gestionnaire de marque – un autre exemple de clients qui réorientent leur budget vers le développement d’une présence sociale et numérique.
Même pour une entreprise mondiale de boissons de consommation, le rôle numérique n’existe pas actuellement dans la structure de l’équipe marketing, de sorte que le responsable du recrutement est prêt à envisager un candidat plus junior ou un candidat prometteur ayant le potentiel de faire du marketing social sur des plateformes telles que Facebook, Instagram, Tik Tok ainsi que de gérer des campagnes numériques en ligne.
Compétences transférables en matière de marketing numérique et de commerce électronique
Les spécialistes traditionnels du marketing peuvent vouloir changer d’activité, mais la réalité est que les clients n’embaucheront pas quelqu’un qui n’a pas l’expérience requise ou pertinente. Mon conseil aux candidats qui cherchent à faire évoluer leur carrière est de se concentrer sur ce qu’ils ont fait et d’en faire une progression naturelle.
Le commerce électronique est très axé sur les ventes et lié aux canaux et aux plateformes par rapport au marketing numérique. L’analyse des données, le développement commercial et l’expérience de la vente, ainsi que les compétences opérationnelles et de gestion des canaux sont essentiels. En revanche, le marketing numérique est plus axé sur l’engagement de la marque par le biais de campagnes numériques qui se concentrent sur le trafic du site web, les pages vues, les adhésions et les conversions en ligne vers le hors ligne.
Par exemple, l’une de mes connaissances postulait comme directeur du marketing pour les produits de grande consommation dans une compagnie aérienne en tant que directeur commercial. On pourrait penser que son manque d’expérience dans le secteur du voyage pourrait nuire à ses chances, mais comme il avait un bon sens de la stratégie commerciale, du numérique et de la connaissance des consommateurs, ces compétences pertinentes l’ont aidé à décrocher le poste.
Être patient dans le processus d’embauche
Il faut toujours informer les candidats sur le processus d’embauche et leur expliquer pourquoi il traîne parfois en longueur. Même s’il semble y avoir beaucoup de postes numériques sur le marché, seuls quelques-uns sont réellement « intéressants ».
Par exemple, une société spécialisée dans les produits de soins pour bébés souhaitait mettre en place une équipe numérique, mais ne savait pas comment le rôle numérique s’intégrerait dans l’équipe parce qu‘il s’agissait d’un rôle totalement nouveau au sein de l’organisation. Cela aura donc un impact sur le processus de recrutement parce qu’ils ne connaissent pas les critères qu’ils recherchent, ce qui aura inévitablement un impact sur l’échelle de temps. Je conseille aux entreprises de se demander qui seront les partenaires internes et externes pour le poste et quelle est l’étape ou la priorité de l’entreprise. Par exemple, si le client souhaite développer ses partenariats, il aura besoin d’une personne ayant un contexte commercial, mais s’il veut mettre en place sa propre plateforme de commerce électronique, une personne issue d’un concurrent direct l’aidera à mettre en place un modèle d’entreprise plus rapidement.
Les candidats doivent également se demander s’il s’agit d’un nouveau poste, d’un poste existant ou d’un poste de remplacement. Quel était le défi à relever par la personne qui occupait précédemment ce poste ? Le responsable du recrutement est-il issu d’un milieu similaire ou d’un contexte marketing traditionnel ? C’est une bonne indication pour savoir si le responsable du recrutement sait à quoi ressemble ce poste et, par conséquent, ce qu’il en attend.
Malgré la rareté des talents locaux, les Taïwanais ont toujours l’avantage
La bonne nouvelle pour les candidats taïwanais est que les entreprises continuent de privilégier les talents locaux. La langue et les connaissances locales sont toujours essentielles, car tout ce qu’ils font est étroitement lié aux besoins des entreprises locales. Par conséquent, un candidat non taïwanais qui tente d’entrer sur le marché local sans le contexte nécessaire aura du mal à s’en sortir.
Le revers de la médaille, bien sûr, est qu’il est difficile de trouver des talents locaux. Les entreprises doivent examiner de plus près les candidats et voir ce qui peut être mis à profit, par exemple leur personnalité ou leurs compétences – il y aura rarement une adéquation parfaite. Mais s’il s’agit d’un très bon spécialiste du marketing numérique, il sera beaucoup plus facile de décrocher un emploi, ce qui se reflétera également dans la rémunération.
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