Julien de Chez Bix : « Rester simple est un atout »

Rencontre avec Julien LABARCHEDE, alias BIX, qui apporte la charcuterie française traditionnelle aux Taïwanais.
Saucisse à cuire - Copyright : Chez Bix

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les rencontres d’Insidetaiwan.net nous emmène aujourd’hui à croiser la route de Julien de Chez Bix, charcutier à Taïwan qui fait découvrir la charcuterie traditionnelle française aux Taïwanais. Une nouvelle interview gourmade qui donne envie de tester ses produits !

Bonjour ! Pourriez vous vous présenter en quelques mots pour nos internautes ?

Bonjour, Je m appelle Julien LABARCHEDE, ou BIX pour ceux qui me connaissent déjà. Je suis né a Bordeaux en 1980. Et, j’ai grandi dans la belle region des Landes.

Pouvez-vous nous raconter votre parcours ? Comment en êtes-vous venu à vous expatrier à Taïwan ?

Toujours dans le sud ouest de la France, j’ai passé un BTS gestion et maitrise de l’eau. Puis j’ai commencé à travailler. Mon 1er travail a été “coupé” par défaut de subvention, Lol. C’est alors que je me suis intéressé au voyage. D’abord en France, puis a l’ étranger. Surtout grâce au Visa working holiday.

Presque 5 ans plus tard, Jenny (jeune femme taiwanaise) a commencé a voyager avec moi, et nous avons fini à Taipei il y a 12 ans!

Qu’est-ce qui vous a poussé à proposer des produits charcutiers français à Taïwan ?

Une fois a Taipei, j’ai fait comme tout le monde. Du chinois, la fête,…….et du “travail”. Mais là, rien de ce que je pouvais faire, n’a fait l’affaire, Lol. J’ai donc décidé de faire quelque chose que j’aime.

J’aime le travail manuel, et la charcuterie est la chose qui me manquait le plus (dans l’assiette). C’est donc comme ca que j’ai commencé a faire des saucisses, pour moi, puis pour des amis. Et le weekend sur le marché local (le matin) je partais vendre mon surplus de production.

Quelles sont les principales différences entre les saucisses traditionnelles françaises et taïwanaises ?

A cette époque (il y a 10 ans), je suis allé faire un petit stage (briefing) chez mon boucher Landais, et suis revenu avec des saucisses bien françaises sur le marché de Taipei, Lol, Lol, Lol. il y avait encore du travail!

Il a fallu écouter les locaux. J’ai pris 5 goûts, diminué le sel, marqué les goûts (plus d’épices) et là, les ventes sont allées de mieux en mieux. Par contre, le gros problème avec cette démarche, c’est qu’on écoute n’importe qui et donc il a fallu changer avant de devenir fou, Lol..

De la je suis allé écouter des chefs. Je remercie tous les chefs qui m’aident, pour goûter mes nouveaux produits et donc m’aider à améliorer la qualité du produit.

Comparer le travail de Chez Bix aux saucisses locales est assez simple! Je suis sur des goûts salés et fumés, la où on trouve du sucre et du “gao liang” a Taiwan. Et la 2ème grosse différence, c’est le local de travail : avec des règles d’hygiène, une température basse, et des bons produits (viande & épices) pour l équipe de Chez Bix.

Quels sont les produits charcutiers français que vous proposez actuellement à Taïwan ? Quels sont les plus populaires parmi vos clients ?

Aujourd’hui nous proposons des saucisses , du bacon, du canard confit, du saumon fumé et du pâté. Mais les saucisses sont de loin le produit le plus populaire. C’est pourquoi je fais beaucoup de goûts différents. Certaines moins salées pour les taiwanais, d’autres un peu plus comme chez nous avec des épices plus connues par les européens (chorizo, fromage, estragon, harissa,…..)

Et ensuite je diversifie la viande : saucisses de porc, saucisses au poulet, mouton/bœuf.

Qui sont vos clients ? Des Français expatriés ou plutôt des Taïwanais ?

Grâce à nos différents goûts, chacun peut trouver ce qu’il aime. Je ne pense pas que mes clients se séparent en Français ou Taiwanais. Mais plutôt entre ceux qui cuisinent et ceux qui sont lunch box. Car c’est un produit (saucisse) facile, qui se mange seul, avec des pâtes, avec du riz… bref comme vous voulez !!

Comment les Taïwanais perçoivent ils vos produits ?

En général, les Taiwanais adorent les produits de Chez Bix. Le problème de beaucoup d’entre eux c’est qu’ils ne savent pas comment l’utiliser. C’est donc pour cela que le plus gros des ventes part en restauration. Restaurant de type western avec je pense plus de chefs taiwanais que de chefs étrangers.

Existent-ils des produits charcutiers que vous avez essayer de proposer mais qui n’ont absolument pas fonctionné ?

Je pense à une saucisse au whisky. Lol. Elle n’a pas marché. Mais ici c’était surtout à cause du goût. Rester simple est un atout. Ensuite un produit qui marche ailleurs et pas à Taïwan, je pense plus a mon pâté. Mais je pense que c’est surtout à cause de la façon de le vendre plus que le produit en lui même.

Terrine de campagne – Copyright : Chez Bix

Mais je pense que c’est surtout à cause de la façon de le vendre plus que le produit en lui même.

Julien

Quels sont vos projets pour l’avenir ? Avez-vous l’intention d’étendre votre gamme de produits ou de vous lancer dans de nouveaux marchés ?

Maintenant nous sommes une petite équipe avec beaucoup de travail. Donc la tâche d’aujourd’hui est plutôt de garder ce bon local avec une équipe qui reste ensemble plutôt que de chercher de nouveaux marchés.

Ensuite je travaille souvent des nouvelles recettes, mais surtout à la demande des restaurants. Nous avons de plus en plus de “customized product”.

De quoi êtes-vous le plus fier depuis que vous avez lancé votre activité à Taïwan ?

Ma fierté sur le plan professionnel, est d’être parti de rien avec un budget de 10 000 NTD investi dans ma cuisine. Et d avoir aujourd’hui un vrai local qui fonctionne.

Quels sont les défis que vous avez dû surmonter pour établir votre entreprise à Taïwan ?

Monter une entreprise a Taïwan est assez facile. Ensuite la partie la plus difficile est certainement le chinois. Mais pour moi, le plus dur, c’est de trouver des produits de qualités a des prix accessibles tout au long de l’année.

Avez-vous eu à adapter vos recettes pour le marché taïwanais ? Si oui, comment ?

Oui, il faut adapter les recettes a Taïwan. Surtout pour la vente au détail, j’ai baissé le sel de 1/3. Et ensuite, éviter les épices trop exotiques. Je pense qu’il faut rester sur des bases que les taiwanais connaissent. Si non, on va trop vite ou trop loin. Lol!

Avez-vous des projets de collaboration avec des chefs locaux pour incorporer vos saucisses dans la cuisine taïwanaise ?

Je travaille surtout avec des chefs. Mais meme s’ils sont locaux, ils proposent surtout des plats “western”. Et donc, non pas encore de métissage culinaire avec mes produits.

Et pour finir quels sont les 3 lieux où on a le plus de chance de vous rencontrer à Taïwan ?

Pour me trouver, je n’ai pas de lieux favoris. Apres le travail, je consacre 100% de mon temps à ma femme et mes deux filles. Et donc le plus gros de ma vie sociale se limite au parc en bas de chez moi le soir après l’école. Mais je ne dis pas non a celui qui veut passer boire une bière à la maison. Lol.

Pour découvrir Julien et les produits de Chez Bix :

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À propos de l'auteur

  • Luc

    Fondateur du webzine francophone Insidetaiwan.net Consultant en développement international 🚀des entreprises en Asie du Sud-Est #Taiwan #Tourisme #Société #Culture #Business #Histoire #Foodie

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