Avant l’apparition des horloges et des calendriers modernes, les anciens Chinois observaient le soleil pour organiser leur vie agricole. Ces observations ont donné naissance aux 24 termes solaires, ou jiéqì (節氣), un système qui divise l’année selon les mouvements du soleil le long de l’écliptique. Ce calendrier, à la fois scientifique et poétique, rythme encore aujourd’hui la culture chinoise et taïwanaise, des semailles aux fêtes saisonnières.
Reconnu par l’UNESCO en 2016 comme patrimoine culturel immatériel, ce système ne se limite pas à la Chine : il influence également la Corée, le Japon, le Viêt Nam et Taïwan, où il demeure au cœur de la vie quotidienne, notamment dans l’agriculture, la gastronomie et les traditions populaires.
Un héritage astronomique et agricole
Le système des 24 termes solaires repose sur la position du soleil à intervalles réguliers de 15 degrés le long de l’écliptique. Chacun de ces moments symbolise un changement de saison, une variation climatique ou un phénomène naturel particulier : début du printemps, arrivée des pluies, solstices, moissons, premières gelées.
Conçu pour synchroniser le calendrier lunaire avec le cycle solaire, ce système permettait aux agriculteurs de connaître les périodes idéales pour planter, récolter ou préparer la terre. Selon les textes anciens, le premier terme déterminé fut Dongzhi (冬至), le solstice d’hiver, fixé par le duc de Zhou vers le XIe siècle avant notre ère.
Les 24 périodes solaires trouvent leur origine dans la civilisation chinoise ancienne qui s’est développée il y a 2 500 ans dans la région du bassin du Fleuve Jaune. Leur introduction au Japon remonte approximativement au VIe siècle. Au fil des siècles, les périodes solaires au Japon ont été progressivement adaptées aux conditions saisonnières japonaises, perçues différemment qu’en Chine
Enfin Sous la dynastie Han (−104 av. J.-C.), le calendrier Taichu établit officiellement les 24 termes solaires, formalisant ainsi une tradition déjà millénaire.
De la science céleste à la culture du quotidien
Chaque jiéqì est lié à une observation précise : la longueur de l’ombre d’un bâton, le changement de température, ou encore l’apparition d’insectes au printemps. Ces repères servaient autant aux astronomes qu’aux paysans, mais aussi aux médecins traditionnels chinois, qui ajustaient leurs pratiques en fonction des saisons.
Aujourd’hui encore, à Taïwan, les termes solaires influencent le rythme des marchés, les fêtes locales et les plats saisonniers. Par exemple, lors du Qingming (清明) en avril, les familles se rendent dans les cimetières pour honorer leurs ancêtres, tandis que le Dongzhi (冬至) marque la préparation des célèbres boulettes de riz gluant (湯圓) symbolisant la réunion familiale.
Au-delà de leur fonction pratique, ces termes traduisent une philosophie de l’harmonie entre l’homme et la nature, un équilibre que les cultures modernes redécouvrent avec intérêt à l’heure du changement climatique.
Les 24 termes solaires du calendrier chinois
| 🌸 Nom en mandarin traditionnel | 🗣️ Pinyin | 📅 Dates approximatives |
|---|---|---|
| 立春 | Lìchūn | 4–5 février |
| 雨水 | Yǔshuǐ | 18–19 février |
| 驚蟄 | Jīngzhé | 5–6 mars |
| 春分 | Chūnfēn | 20–21 mars |
| 清明 | Qīngmíng | 4–5 avril |
| 穀雨 | Gǔyǔ | 20–21 avril |
| 立夏 | Lìxià | 5–6 mai |
| 小滿 | Xiǎomǎn | 21–22 mai |
| 芒種 | Mángzhòng | 5–6 juin |
| 夏至 | Xiàzhì | 21–22 juin |
| 小暑 | Xiǎoshǔ | 7–8 juillet |
| 大暑 | Dàshǔ | 22–23 juillet |
| 立秋 | Lìqiū | 7–8 août |
| 處暑 | Chǔshǔ | 23–24 août |
| 白露 | Báilù | 7–8 septembre |
| 秋分 | Qiūfēn | 23–24 septembre |
| 寒露 | Hánlù | 8–9 octobre |
| 霜降 | Shuāngjiàng | 23–24 octobre |
| 立冬 | Lìdōng | 7–8 novembre |
| 小雪 | Xiǎoxuě | 22–23 novembre |
| 大雪 | Dàxuě | 7–8 décembre |
| 冬至 | Dōngzhì | 21–22 décembre |
| 小寒 | Xiǎohán | 5–6 janvier |
| 大寒 | Dàhán | 20–21 janvier |
Un patrimoine vivant à préserver
Les termes solaires sont plus qu’un calendrier agricole : ils racontent une poétique du temps, une manière d’observer le monde avec patience et respect. En Chine et à Taïwan, ils servent encore de repères pour les rituels saisonniers, la médecine traditionnelle, les proverbes et les coutumes.
L’UNESCO a reconnu en 2016 ces jiéqì comme un patrimoine immatériel de l’humanité, saluant un savoir ancestral où l’observation du soleil relie les êtres humains à la nature. Aujourd’hui, alors que la société moderne cherche à renouer avec les cycles naturels, les 24 termes solaires rappellent que la mesure du temps peut être un art autant qu’une science.
Anecdote : La chanson des périodes solaires 🎵
Pour faciliter la mémorisation de ces 24 termes, les anciens ont créé une chanson mnémotechnique encore connue en Chine et à Taïwan. Elle associe rythme poétique et précision astronomique. Chaque vers évoque une succession de termes liés à une saison.
《節氣歌》 – Jiéqìgē
Écriture hanzi :
春 雨 驚 春 清 谷天、
夏 滿 芒 夏 暑 相連、
秋 處 露 秋 寒 霜降、
冬 雪 雪 冬 小 大寒。
Écriture pinyin :
chūn yǔ jīng chūn qīng gǔtiān,
xià mǎn máng xià shǔ xiānglián,
qiū chù lù qiū hán shuāngjiáng,
dōng xuě xuě dōng xiǎo dàhán.
Cette chanson regroupe les 24 termes solaires dans un ordre logique : 春 (Printemps), 夏 (Été), 秋 (Automne), 冬 (Hiver), chacun accompagné de ses six divisions. Elle servait autrefois aux enfants des campagnes pour retenir le cycle des saisons et aux lettrés pour marquer le passage du temps.
Correspondances :
立春、雨水、驚蟄、春分、清明、穀雨〖谷天〗、
立夏、小滿、芒種、夏至、小暑、大暑〖相連〗、
立秋、處暑、白露、秋分、寒露、霜降、
立冬、小雪、大雪、冬至、小寒、大寒。
En pinyin :
lìchūn, yǔshuǐ, jīngzhé, chūnfēn, qīngmíng, gǔyǔ (gǔtiān),
lìxià, xiǎomǎn, mángzhòng, xiàzhì, xiǎoshǔ, dàshǔ (xiānglián),
lìqiū, chùshǔ, báilù, qiūfēn, hánlù, shuāngjiàng,
lìdōng, xiǎoxuě, dàxuě, dōngzhì, xiǎohán, dàhán.
Cette mélodie populaire illustre la profonde sensibilité de la philosophie chinoise au rythme de la nature. Chaque mot, chaque son évoque le cycle du temps, la pluie, le vent, la chaleur ou la neige. Elle témoigne d’une culture où la poésie, la science et la spiritualité s’entrelacent.
🌏 Informations à retenir
- ☀️ Origine : Chine ancienne, codifiée sous la dynastie Han.
- 📖 Nombre : 24 divisions saisonnières du calendrier solaire.
- 🌾 Fonction : Synchroniser l’agriculture et les fêtes avec les cycles du soleil.
- 🇹🇼 Usage à Taïwan : encore présent dans les traditions et la cuisine saisonnière.
- 🏛️ Reconnaissance : Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO depuis 2016.

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