Aider les sans abri par le travail

À Taïwan, de nombreuses organisations travaillent sans relâche pour améliorer les compétences professionnelles des sans abri.
Sans abri à Taïwan - Copyright : Los Angeles Time

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À Taïwan, de nombreuses organisations travaillent sans relâche pour améliorer les compétences professionnelles des sans-abri. Ces organisations tissent un filet de sécurité pour soutenir les citoyens sans abri.

Au marché nocturne de Raohe, un stand devant l’église presbytérienne de Songshan vend du thé, des desserts, des articles de papeterie et des cadeaux. À première vue, il ne semble pas très différent des étals voisins. Pourtant, le stand, est géré par des sans-abri et d’autres en grande difficulté économique. Et c’est un des exemples parmi tant d’autres qui permettent aux sans abris de garder ou de retrouver leur dignité.

Wanderers’ Table : Créer un lieu de travail convivial

Fondée en 2018, Wanderers’ Table naît de la volonté de l’église presbytérienne de Songshan d’utiliser l’espace devant l’église dans l’intérêt public. Cela les a conduits à la Philo Society, une ONG qui s’intéresse depuis longtemps aux questions sociales. Yu Szu-hsien était alors président et il explique que de nombreux membres de Philo étaient profondément préoccupés par le sort des sans-abri.

Sans abri tenant un stand au marche de nuit – Copyright : Ken Chuang

C’est dans cet esprit que Yu, malgré sa formation en psychologie sociale, et ses pauvres compétences culinaires qui, selon lui, se limitaient à la préparation de nouilles instantanées, emmène les sans-abri et les travailleurs sociaux à apprendre à faire frire du poulet, à préparer du thé noir, à cuisiner du poisson. façonner des gâteaux taiyaki et vendre des cadeaux.

La bonne nouvelle est que certaines des personnes défavorisées formées par Wanderers’ Table ont ouvert leurs propres stands de street food. Bien que la pandémie de Covid-19 ait fait baissé le nombre de visiteurs de ces marchés nocturnes, ces travailleurs ont décidé de rester sur place, révélant leur confiance envers l’avenir.

Aider les sans abri et les autres au salon Fu Hsi

En 2021, lorsque l’épidémie de COVID-19 frappe Taïwan, beaucoup ont continué à aider leur prochain. De nombreuses organisations au service des sans-abri, y compris Wanderers’ Table, sont descendues dans les rues pour distribuer des fournitures, des repas et des médicaments pour lutter contre les maladies, le froid et la faim.

Distribution pour les sans abri – Copyright : Taiwan Insight

Les travailleurs sociaux de Wanderers’ Table ont remarqué que les stagiaires coopéraient davantage lors des distributions de fournitures, révélant un sentiment d’épanouissement à mesure qu’ils progressaient dans l’aide aux autres. Par conséquent, pour aider davantage de personnes dans le besoin, la Philo Society donde en 2021 un autre espace près de la gare de Wanhua à Taipei. Le lieu fournit des repas mais pas que… Ce lieu s’appelle : le salon Fu Hsi.

En plus de fournir des repas, il propose également des cours, des formations, des conseils juridiques, financiers, un soutien psychologique… et même du coaching vestimentaire pour ceux qui décrochent des entretiens. De nombreux sans-abri viennent de foyers brisés ou de familles dysfonctionnelles, ou ont été victimes de violence. Souvent, pour apprendre de petites tâches faciles pour la plupart des gens, comme calculer les salaires ou s’habiller correctement, ils ont besoin d’être aidés.

Yo Wash : Élimine à la fois la saleté et la stigmatisation des sans abri

Également établi pendant la pandémie, Yo Wash est un service de nettoyage qui emploie des sans-abri. Lin Li-ching, l’auteur du roman Nous, les ouvriers, a observé que la pandémie augmentait les rangs des sans-abri. Cela l’a incité à devenir entrepreneur, déterminé à apporter des changements par des actions conséquentes.

Depuis la création de Yo Wash au début de 2022, Lin a conduit des travailleurs sans-abri à nettoyer les espaces extérieurs dans des endroits tels que le théâtre Red House à Ximending, le lycée pour filles Sacred Heart à Bali, le temple du dieu de la ville de Xiahai et le Báng-kah. Église Presbytérienne. Lorsque les gens les voient travailler dur, nettoyer la crasse et redonner à ces surfaces un aspect neuf, Lin espère que cela éliminera la stigmatisation liée au fait d’être sans abri. Loin d’être paresseux, de nombreux sans-abri sont simplement piégés dans des situations où il est difficile de s’extraire de la pauvreté.

Yo Wash à Ximent – Copyright : Yo Wash

Afin que davantage de personnes puissent améliorer leur situation grâce à un travail décent et utile à la société, Lin s’est associé à la troupe de théâtre Against Wind, qui travaille depuis longtemps avec des jeunes en difficulté à Taiwan. Les deux organisations visent à enseigner des compétences aux jeunes qui ont des vies familiales difficiles, qui font l’école buissonnière ou décrochent, ou qui ont de mauvais résultats scolaires.

L’entrepreneuriat pour les défavorisés

Un travail est non seulement un moyen de gagner un revenu, mais représente également une opportunité de garder sa dignité, apportant ainsi de l’espoir au milieu des journées difficiles. Située à Taichung, Jujiamei est une entreprise de nettoyage qui s’occupe des personnes défavorisées en donnant la priorité à l’emploi des personnes sans abri, d’anciennes personnes incarcérées, de personnes handicapées physiques ou mentales et de travailleurs âgés.

Sur recommandation de divers organismes de protection sociale, Jujiamei nettoie les centres communautaires et les organismes publics. Wang travaille pour Jujiamei depuis plusieurs années. Amputé à la suite d’un accident du travail, il a également été blessé dans un accident de la circulation et victime d’un accident vasculaire cérébral. Il se sent très chanceux d’avoir rencontré le cofondateur de Jujiamei, Andy Chang, à un moment de grand désespoir dans sa vie. Chang lui a appris étape par étape ce travail de nettoyage, donnant à Wang une nouvelle opportunité de soutenir sa famille et de garder la face.

Sans abri jetant les ordures – Copyright : tzuchiculture

Au fil des ans, Chang a aidé d’innombrables personnes défavorisées à réintégrer le marché du travail, et le modèle de Jujiamei en a attiré d’autres qui partagent les idéaux de Chang. En utilisant un modèle de franchise, plus de dix autres entreprises de nettoyage ont été créées sous l’égide de Jujiamei à Taïwan. Des personnes partageant les mêmes idées de Malaisie, de Singapour, du Royaume-Uni, du Japon et d’ailleurs ont également contacté Chang pour l’inviter dans leur pays afin de partager son modèle de fonctionnement.

Stone Soup : une approche plus humaine pour aider les sans-abri

Interdits de dormir à l’intérieur des gares et stations de métro, nombreux sont les sans abri qui dorment directement à l’extérieur. Au milieu du froid hivernal, C’est, pour dire le moins, une vie difficile. Mais une petite entreprise sociale pleine de ressources appelée « Do You a Flavor » est déterminée à faire une différence dans la vie des sans-abri de Taipei, un repas à la fois.

Tout a commencé en 2014, lorsque Chu Kuan-chen, Wu Yan-de et Chang Shu-huai ont participé à une manifestation du mouvement du tournesol. ils ont vu des manifestants repousser une femme sans abri qui avait demandé l’un des petits pains qui devaient être donnés aux manifestants. Étant donné que la quantité de petits pains dépassait de loin le nombre de manifestants, les trois fondateurs y ont vu une injustice à réparer.

Bénévole pour Stone Soup – Copyright : The New lens

Tout en partageant les petits pains, ils ont discuté avec les sans-abri, apprenant leurs histoires personnelles. Ils ont alors décidé de créer Do You A Flavor. L’initiative qui a connu le plus de succès est « Stone Soup ». Bien plus qu’une distribution de soupe. Stone Soup reconnaît que contribuer positivement à la vie des sans-abri implique bien plus que de leur fournir les ressources nécessaires pour survivre. Il s’agit également de leur donner une chance de raconter leur histoire.

Une ou deux fois par mois, des bénévoles font équipe avec un certain nombre d’étals du marché local pour ramasser les « légumes moches », ceux qui sont en trop mauvais état pour être vendus dans le commerce. En collaboration avec Nanjirice, une organisation communautaire qui emploie de nombreux sans abri, ils cuisinent tous les produits collectés. Enfin, la nourriture est emballée et fraîchement servie à l’extérieur de la gare principale de Taipei.

La pauvreté à laquelle sont confrontés les sans-abri, les personnes ayant un casier judiciaire et d’autres groupes défavorisés est un problème dans de nombreux pays. L’expérience taïwanaise peut servir d’exemple à la communauté internationale. Si vous souhaitez vous investir pour aider les sans abri à Taïwan, vous pouvez contacter Homeless Taiwan Association, qui vous orientera dans votre projet.

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À propos de l'auteur

  • Luc

    Fondateur du webzine francophone Insidetaiwan.net Consultant en développement international 🚀des entreprises en Asie du Sud-Est #Taiwan #Tourisme #Société #Culture #Business #Histoire #Foodie

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