Caspar Schmalkalden, témoin allemand de la Formose néerlandaise

De l’Amérique du Sud à Taïwan, le récit illustré de Caspar Schmalkalden éclaire sur les cartes, peuples et pouvoirs coloniaux néerlandais.
Carte de Formose selon Caspar - Copyright : Wiki Commons

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Caspar Schmalkalden, voyageur allemand du XVIIᵉ siècle, sert comme soldat au sein des compagnies coloniales néerlandaises avant de devenir observateur et cartographe. Il parcourt le Brésil, le Chili, puis l’Asie entre 1642 et 1652, au rythme des guerres coloniales et des routes marchandes. De retour en Europe, il rédige un volumineux récit de voyage, près de 500 pages illustrées, qui décrit les paysages, les sociétés et la faune des territoires traversés. Ce texte ne « découvre » rien de nouveau pour l’Europe, mais il constitue aujourd’hui une source précieuse sur le fonctionnement des empires coloniaux du XVIIᵉ siècle.

Un soldat devenu chroniqueur des mondes coloniaux

Issu d’une famille bourgeoise de Thuringe, Schmalkalden s’engage jeune au service des Provinces-Unies et embarque pour le Brésil néerlandais en 1642. Il participe ensuite à l’expédition de l’amiral Hendrik Brouwer vers le Chili, au cœur de la rivalité entre Espagnols et Néerlandais en Amérique du Sud. Ses notes racontent la vie à bord, les escales, les conflits armés et les jeux d’alliance avec les populations locales.

De retour en Europe en 1645, il repart dès 1646, cette fois vers la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, via le Cap de Bonne-Espérance, Java et Batavia. Ce parcours fait de Schmalkalden un témoin direct de l’expansion coloniale néerlandaise sur deux océans, Atlantique et Indien.

Un regard précis sur les sociétés rencontrées

Dans son manuscrit, Schmalkalden décrit avec précision les paysages, les plantes et les animaux, mais aussi les coutumes et les vêtements des peuples qu’il rencontre. Son style reste concret et souvent sobre, même s’il reflète les biais religieux et culturels de son époque. Il croque des marchands chinois à Batavia, des communautés autochtones au Brésil, des scènes de marché et de vie quotidienne.

Illustrations et textes forment un véritable compendium visuel, où se mêlent observation directe et récits rapportés. Pour les historien·ne·s, ce mélange permet de croiser son témoignage avec d’autres sources néerlandaises et de mieux comprendre la circulation des savoirs au XVIIᵉ siècle, entre Europe, Amériques et Asie.

Observateur des plantes et des animaux – Copyright : Wiki Commons

Caspar Schmalkalden et la Formose néerlandaise

En 1648, Schmalkalden embarque pour Formose (Taïwan) et rejoint le fort Zeelandia près de Tainan, centre du pouvoir néerlandais sur l’île. Il y reste environ deux ans, passant du statut de soldat à celui de arpenteur-géomètre. Il cartographie les zones connues des Néerlandais, produit une carte détaillée de l’« Insula Formosa » et consigne ses observations sur les villages autochtones, l’arrivée croissante des colons chinois et la politique de contrôle néerlandaise (chefs de village nommés, écoles, christianisation partielle).

Son témoignage montre comment l’administration coloniale tente de structurer le territoire, de taxer les productions et d’encadrer les échanges. Pour l’histoire de Taïwan, ses notes complètent les archives de la VOC et offrent un regard rare, venu d’un Européen non décisionnaire, sur une île déjà au croisement des mondes austronésiens, chinois et européens.

Découverte du fort Zelandia

🧠 À retenir

  • 🌍 Un Allemand au service des Néerlandais : Schmalkalden participe aux campagnes coloniales en Amérique du Sud puis en Asie.
  • 📜 Un manuscrit de 500 pages illustrées : son récit mêle descriptions géographiques, naturalistes et ethnographiques, avec de nombreux dessins.
  • 🏰 Un témoin de la Formose néerlandaise : il séjourne à fort Zeelandia, cartographie l’île et observe la cohabitation entre colons et peuples autochtones.
  • 🗺️ Une carte détaillée de Taïwan : sa représentation de l’« Insula Formosa » reste une référence pour comprendre la vision européenne de l’île au XVIIᵉ siècle.
  • 🔍 Une source clé pour les historien·ne·s : son regard complète les archives de la VOC et éclaire les débuts de la mondialisation autour de Taïwan.

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À propos de l'auteur

  • Luc

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