Kevin Lognoné, entrepreneur français, a marqué les esprits lors de la cinquième édition du Hackathon présidentiel 2023 à Taïwan avec son projet audacieux « Exploiter les mers lunaires : un océan de promesses pour l’avenir de l’hélium ». Ce Hackathon, centré sur l’innovation et la durabilité, a invité le monde entier à partager ses idées. Kevin a saisi l’opportunité de présenter une proposition captivante liée à l’hélium.
L’hélium, une perspective d’avenir dans l’espace
« Exploiter les mers lunaires : un océan de promesses pour l’avenir de l’hélium » est le pari proposé par le français Kevin Lognoné à l’occasion de la cinquième édition du Hackathon présidentiel organisé par le gouvernement taïwanais autour du thème « Libérer le futur : ouvert, numérique et vert ».
Le ministère du Numérique a lancé un appel aux candidatures internationales autour d’un thème 2023 dont le choix s’appuie sur les Objectifs du développement durable de l’ONU et se veut un écho aux idées innovantes visant à améliorer de nouvelles méthodes de gouvernance et la vie des populations de demain.
A cet effet, la philosophie du Hackathon présidentiel est d’encourager le débat d’idées et la démocratie participative. Le thème de cette année vise aussi à mettre l’accent sur un engagement pour la neutralité carbone dans le monde.
Exploiter les mers lunaires : un océan de promesses pour l’avenir de l’hélium est un axe de prospective pour positionner l’hélium au service de l’humanité.
Se référant à Hélios, le Soleil en grec ancien, l’hélium est le deuxième gaz le plus léger et le plus abondant de l’univers connu. L’hélium représente environ 25% de la masse solaire et représente 7% de la matière atomique de l’univers, soit environ 23% de la masse totale des éléments. L’hélium est un élément inodore, incolore, insipide et non toxique qui est plus léger que l’air. Il dispose du point d’ébullition le plus bas parmi les éléments connus à -268,9 °C.
Taïwan au cœur de l’innovation : L’hélium dans la fabrication de semi-conducteurs et l’exploration spatiale
L’ensemble de ces propriétés font de l’hélium l’un des éléments qui peut répondre aux grands défis du monde de demain, à savoir les Objectifs du développement durable (ODD), l’énergie propre abordable ; l’industrie, l’innovation et les infrastructures ; les villes et les communautés durables ; l’action climatique et les partenariats du futur.
L’avenir de l’hélium sera pleinement nécessaire pour soutenir la croissance de la fabrication de semiconducteurs à Taïwan.
C’est pourquoi l’idée proposée dans le cadre de ce hackhaton est de s’associer à des partenaires de connaissances alors qu’ils s’efforcent d’étendre leur empreinte de fabrication dans des régions telles que Taïwan aux besoins stricts en gaz de haute pureté et en matériaux avancés.
Des fournisseurs de données maritimes et spatiales pourraient apporter de grandes contributions à des universités, campus scientifiques, carrefours de fabrication de semi-conducteurs et écosystèmes locaux en tant que bénéficiaires.
En outre, améliorer l’accessibilité et la compréhension des données spatiales et maritimes pourrait faciliter l’approfondissement d’un cadre juridique pour soutenir l’utilisation future des ressources spatiales telles que l’hélium.
Une série de mesures incitatives pourrait positionner Taïwan comme un pôle asiatique pionnier dans l’exploration et l’utilisation de l’hélium et des ressources spatiales. Parmi les étapes clés, figurerait l’élaboration d’un cadre juridique et réglementaire confirmant la certitude quant à la propriété future du gaz et des minéraux extraits dans l’espace des objets géocroiseurs (NEO) tels que les astéroïdes.
Pilote de croissance et d’innovation pionnière, Taïwan pourrait saisir l’opportunité de devenir le premier pays en Asie à annoncer son intention de mettre en place un cadre juridique formel complet, à l’instar de l’Union européenne et du Luxembourg, garantissant aux opérateurs privés travaillant dans l’espace la confiance dans leurs droits sur les ressources qu’ils extraient, c’est-à-dire les ressources rares gaz ou minéraux provenant d’astéroïdes.
Vers un futur durable : Taïwan, un rôle mondial dans l’exploitation des ressources spatiales
Cependant un tel cadre juridique serait à élaborer en tenant pleinement compte du droit international. Selon son expérience de résilience, Taïwan devrait être désireux de s’engager avec d’autres pays sur cette question dans un cadre multilatéral. C’est une force positive pour l’investissement étranger direct et le transfert de technologie. L’identification et l’utilisation des ressources spatiales deviennent rapidement une réalité, entraînées par une révolution de la technologie spatiale, l’accélération de l’exploration de l’espace extra-atmosphérique et la rareté éventuelle de certaines ressources sur Terre.
S’appuyant sur sa longue histoire à la pointe de l’industrie des semi-conducteurs, Taïwan pourrait viser à jouer un rôle de premier plan dans l’exploration et l’utilisation de ces ressources telles que l’hélium pour réduire les émissions de carbone.
Ainsi son objectif devrait être de veiller à ce que les ressources spatiales explorées sous sa juridiction servent à des fins pacifiques, soient collectées et utilisées d’une manière durable compatible avec le droit international et au profit de l’humanité. La vision de Taïwan pourrait être fondée sur le soutien aux activités de recherche de pointe et aux capacités technologiques, en s’appuyant sur l’expertise existante du pays dans le secteur spatial et sur sa stratégie continue de diversification économique vers des industries de haute technologie tournées vers l’avenir.
D’ores et déjà, Air Liquide a annoncé un accord à long terme pour fournir de l’hydrogène, de l’hélium et du dioxyde de carbone de très haute pureté aux plus grands fabricants de semi-conducteurs au monde. En Arizona par exemple, Air Liquide a prévu d’investir près de 60 millions.
Que sont les mers lunaires ?
Les mers lunaires sont de grandes plaines basaltiques sombres sur la Lune, formées par d’anciennes éruptions volcaniques. Ils ont été surnommés maria, latin pour « mers », par les premiers astronomes, Michael Florent van Langren et Léonard de Vinci, qui les ont pris pour de véritables mers.
Retrouvez les pépites de l’économie taïwanaise sur notre site ainsi que les chroniques de Kevin Lognoné.
