La ville de Taïchung a lancé il y a plusieurs années un programme appelé « cantine sécurisée ». Son principe est simple : pendant les week‑ends et les vacances, les enfants de familles défavorisées reçoivent un bon pour un repas dans un supermarché ou une supérette. Depuis 2023, la municipalité a abandonné les coupons papier et s’appuie sur une carte d’étudiant numérique, connectée à un serveur municipal. L’élève passe sa carte dans un terminal des cinq principales chaînes de supérettes entre 11 h et 14 h et reçoit un repas chaud. Les autorités expliquent que ce système sans papier est plus écologique et qu’il suffit de présenter la carte ou, en cas de perte, de donner son nom et son numéro d’élève pour obtenir le repas.
Ce dispositif, présenté comme innovant, a été conçu pour garantir une alimentation minimale aux enfants pauvres. Selon la mairie, près de 25 000 élèves en bénéficient. Toutefois, sa mise en œuvre inégale a récemment mis au jour des failles administratives graves.
Un lancement chaotique à la rentrée 2025
La rentrée scolaire 2025 s’est déroulée en deux temps : dans certains établissements, les élèves ont pu utiliser le nouveau système dès le 6 septembre. Dans d’autres, les équipes administratives ont tardé à distribuer les cartes et à informer les familles. La conseillère municipale Chen Ya‑hui a révélé en séance que des écoles n’avaient averti les élèves de deuxième à sixième années qu’à partir du 26 septembre, soit six repas manqués. Elle estime que chaque élève a perdu environ 450 nouveaux dollars taïwanais (NT$), ce qui représente une somme non négligeable pour un foyer pauvre.
Plus grave encore, les nouveaux élèves de première année n’avaient pas reçu leur carte numérique à la rentrée. La distribution officielle était programmée au 2 octobre. Certaines écoles ont refusé de délivrer des bons de remplacement. Résultat : entre le 26 septembre et le 2 octobre, ces enfants n’ont pas pu accéder au programme pendant 13 jours. Cette situation a suscité l’indignation des parents et des élus, qui y voient une rupture d’égalité et une privation de repas injustifiée.
Un problème d’organisation ou de conception ?
Dans ses explications, Chen Ya‑hui soulève deux hypothèses : d’une part, certaines écoles pourraient avoir fait preuve de négligence administrative. D’autre part, le système lui‑même serait mal conçu, puisqu’il repose sur la distribution ponctuelle de cartes et ne prévoit pas de procédure d’urgence pour les nouveaux inscrits. Elle souligne que, pour les familles modestes, ces repas représentent à la fois un soulagement financier et la garantie que l’enfant mange à sa faim.
Pour illustrer la variabilité des pratiques, l’élue compare deux écoles : dans la première, les bons sont activés dès le début du mois ; dans la seconde, les élèves attendent trois semaines. Entre ces deux cas, l’économie réalisée par le programme va de 0 NT$ à 450 NT$, et la probabilité que l’enfant reste à jeun augmente. Cette disparité montre que l’administration locale ne suit pas les mêmes procédures partout, ce qui renforce les inégalités.
Réactions de la mairie et pistes de correction
La maire de Taïchung, Lu Hsiu‑yen, a admis qu’il s’agit du premier incident majeur depuis le lancement du programme. Elle a promis de sanctionner les responsables si des manquements administratifs sont avérés et a chargé le bureau de l’éducation de mener une enquête approfondie.
Le directeur du bureau de l’éducation, Chiang Wei‑min, a reconnu que des familles n’avaient pas reçu les cartes temporaires prévues pour les élèves de première année. Selon lui, chaque rentrée scolaire doit s’accompagner de la remise d’une carte provisoire, permettant d’utiliser la cantine sécurisée en attendant la carte définitive. Il a annoncé un audit de toutes les écoles afin de recenser les retards et d’éviter qu’aucun enfant ne soit exclu du dispositif.
Cette réponse officielle montre que la mairie prend au sérieux les remarques de l’opposition. Cependant, pour regagner la confiance des familles, il faudra plus qu’un simple audit. Plusieurs pistes d’amélioration sont évoquées :
- Uniformiser les procédures : imposer à toutes les écoles un calendrier strict de distribution des cartes et d’information des parents. Exemple : fixer une date unique au niveau municipal pour activer les bons, afin d’éviter les écarts entre établissements.
- Prévoir des cartes temporaires pour tous les nouveaux élèves : la non‑distribution de cartes provisoires a été la principale cause des 13 jours de vide. Une règle claire et un suivi permettront d’éviter cet oubli.
- Assouplir les conditions d’accès : en cas de perte ou d’oubli de la carte, les élèves peuvent déjà donner leur nom et numéro d’étudiant pour obtenir un repas. Il est crucial de rappeler cette procédure aux supérettes et aux écoles afin qu’aucun enfant ne soit renvoyé.

🏠 À la recherche de votre logement à Taïwan ? Que vous soyez étudiant, touriste ou expatrié, trouvez votre appartement ou chambre idéale dès aujourd’hui.
📅 Réservez maintenant en cliquant ici ou sur la bannière et commencez votre nouvelle aventure à Taïwan en toute sérénité
🤝 Programme d’affiliation 🤝
📌 Certains liens de cet article, ainsi que certaines images, renvoient vers des liens sponsorisés, permettant à Insidetaiwan.net de toucher une commission en cas d’achat, sans aucun coût supplémentaire pour vous. 💰 Cela nous aide à financer le magazine et à continuer à vous offrir un contenu indépendant et de qualité. 📖✨
💞 Soutenez-nous 💞
- ⏯ Nous soutenir #financièrement
- ⏯ S’inscrire à nos #Newsletters
- ⏯ Nous suivre sur nos #réseaux sociaux
- ⏯ Devenir #partenaire
- ⏯ Proposer des #articles et du #contenu
- ⏯ Découvrir nos offres #professionnelles (Publicités, Conseils…)
Pour découvrir nos offres rendez-vous sur la page dédiée (Nous soutenir) ou contactez-nous pour collaborer avec nous.