L’Association Formose en France (AFF) est une organisation qui sert de pont entre la France et Taïwan, axée sur le renforcement des relations bilatérales à travers des initiatives culturelles, éducatives et autres. Fondée initialement en 1971 et relancée en 2020, l’association se distingue par sa polyvalence, organisant des conférences, des événements culturels et des programmes éducatifs qui attirent des personnes de tous horizons.
Malgré les défis inhérents à la gestion d’une association internationale, comme les questions de financement et de ressources, l’AFF s’est solidement implantée dans le paysage franco-taïwanais. Avec le soutien de diverses institutions et experts, elle aspire à enrichir continuellement le dialogue et la compréhension mutuelle entre les peuples français et taïwanais.
Bonjour, pouvez-vous nous présenter brièvement l’Association Formose en France ?
L’Association Formose en France (AFF) a pour but de promouvoir les échanges entre Taïwan et la France. Nous œuvrons également pour la promotion des valeurs universelles telles que la liberté et la démocratie, ainsi que des éléments culturels uniques à Taïwan.
Quelle a été l’inspiration initiale pour créer l’AFF et pourquoi est-ce important de renforcer les liens culturels entre la France et Taiwan ?
L’AFF a été revitalisée, s’éveillant d’un long sommeil qui a duré une quinzaine d’années. Son objectif initial était de rassembler les Taïwanais vivant en France. Suite à sa réinitialisation en 2020, l’AFF souhaite désormais valoriser Taïwan en France afin de soutenir les efforts diplomatiques officiels.
Les relations entre Taïwan et la France sont cruciales, compte tenu du statut politique de Taïwan. Nous aspirons à renforcer nos liens semi-diplomatiques dans des cercles non officiels, dans le but de nous faire une place sur la scène internationale. La France, en tant que pays ami, joue un rôle primordial pour nous soutenir et nous inspirer dans divers domaines.
Quels sont les principaux objectifs de l’Association Formose en France et quels types d’activités organisez vous pour les atteindre ?
Comme mentionné précédemment, nous aspirons à encourager les échanges entre Taïwan et la France et à mettre en avant les valeurs communes. Afin de réaliser ces objectifs, nous organisons des conférences socio-politiques et des activités culturelles en lien avec l’actualité taïwanaise. Nos événements s’adressent non seulement aux Taïwanais et aux Français, mais également aux personnes d’autres origines qui portent un intérêt à ces thématiques.
Quels ont été jusqu’à présent vos plus grands succès ou vos réalisations les plus marquantes ?
Dans plusieurs aspects. Tout d’abord, nous avons attiré des spécialistes taïwanais et français renommés de divers domaines d’activités, enrichissant ainsi nos échanges. En outre, nous avons favorisé l’accessibilité au grand public, facilitant des discussions ouvertes et inclusives.
Un autre fait important est notre engagement envers la société française. Pendant la pandémie de la COVID-19, nous avons fourni une aide charitable, toujours en accord avec notre principe de solidarité.
Enfin, en seulement trois ans, nous sommes devenus une des associations taïwanaises les plus dynamiques et actives en France, ce qui démontre un engagement continu et notre capacité à mobiliser et inspirer notre communauté.
Pouvez-vous nous donner un exemple de projet ou d’initiative dont vous êtes particulièrement fier ?
L’un des événements les plus mémorables organisés par notre association a eu lieu le 10 décembre 2022. Nous avons eu le privilège d’accueillir à Paris Mme Chen Chü, présidente de la Commission des droits de l’homme de Taïwan, pour une conférence portant sur l’histoire des droits de l’homme à Taïwan.
Mme Chen Chü, une militante renommée des droits de l’homme à Taïwan, a partagé son vécu et son engagement avec un public composé de représentants taïwanais et français issus du monde politique, académique, des médias, ainsi que d’autres domaines. Il convient de noter que cette conférence revêtait une importance historique particulière, car elle coïncidait avec le 74e anniversaire de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme à Paris. De plus, l’utilisation de la langue taïwanaise (Taigi) par Mme Chen Chü a apporté une touche authentique et chaleureuse à cet événement.
L’AFF a réussi à organiser cette conférence grâce à la confiance et au soutien des défenseurs des droits de l’homme, ainsi que des acteurs officiels et non officiels. Cette initiative a grandement contribué à favoriser les échanges entre Taïwan et la France, tout en promouvant la richesse de la culture de la langue maternelle. En somme, cet événement restera gravé dans nos mémoires en tant qu’occasion historique, source d’inspiration.
Quels sont les principaux défis auxquels l’AFF est confrontée pour réaliser ses objectifs ?
Premièrement, il est essentiel de maintenir des relations solides avec des personnalités influentes tant du côté taïwanais que français, car cela favorise la réalisation de nos projets. Deuxièmement, nous devons constamment travailler sur la sécurisation de ressources financières adéquates pour soutenir nos initiatives, ce qui peut être un défi financier considérable.
Par ailleurs, il est crucial de compter sur un effectif suffisant de talents et de bénévoles actifs pour répondre à nos besoins en ressources humaines, car cela garantit le succès à long terme de notre association. Tous ces éléments représentent des défis importants qui exigent une gestion prudente et une planification stratégique.
En quoi l’approche de la politique culturelle diffère-t-elle entre la France et Taiwan ? Comment l’AFF parvient elle à naviguer dans ces différences ?
La France met l’accent sur la valorisation et la promotion de sa culture à l’échelle mondiale, en maintenant des normes élevées. En revanche, Taiwan cherche à accroître sa présence et sa reconnaissance sur la scène culturelle internationale. Notre association parvient à naviguer dans ces différences en comprenant les attentes des deux parties.
Nous organisons des évènements culturels qui répondent à ces objectifs distincts, favorisant ainsi un échange culturel mutuellement bénéfique entre la France et Taiwan.
Quels sont les aspects uniques de la culture taïwanaise que vous cherchez à promouvoir en France et vice versa ?
Nous cherchons, en premier, à valoriser la diversité culturelle et ethnique qui enrichit la société taïwanaise. De plus, nous mettons en avant l’engagement actif des femmes dans le domaine politique, montrant ainsi le leadership féminin en action.
Inversement, envers Taiwan, nous cherchons à promouvoir en France les progrès et les innovations technologiques taïwanais qui peuvent inspirer des partenariats et des échanges dans le domaine de la technologie. Ces échanges culturels contribuent à renforcer les liens entre les deux pays et à favoriser une meilleure compréhension mutuelle.
Comment l’AFF respecte-t-elle et promeut elle les valeurs universelles et républicaines dans le cadre de son travail ?
Nous plaçons les valeurs universelles et républicaines au cœur de notre organisation et de nos activités. En interne, la solidarité est cultivée grâce à de fréquentes rencontres. Nous visons également à démocratiser la gestion de nos projets en encourageant la participation active de chaque membre.
En ce qui concerne nos actions externes, nous proposons des conférences et activités centrées sur les groupes minoritaires, comme les LGBTQ+. Nous veillons aussi à ce que les retours des participants soient pris en compte par le biais de divers moyens de communication.
Comment le public en France a-t-il réagi à vos initiatives ? Existe-il des surprises ou des découvertes inattendues ?
Les réactions ont été très positives. Les Français ont été surpris de découvrir la richesse linguistique et ethnique de Taïwan. De plus, notre initiative a renforcé l’envie de nombreux participants de découvrir ou de visiter Taïwan. Nous avons ainsi déconstruit l’idée reçue que Taïwan est une réplique de la Chine, offrant aux Français une vision plus authentique de l’île.
Comment l’Association Formose en France s’implique-t-elle avec la communauté locale en France ? Avez-vous des initiatives pour impliquer les jeunes ou d’autres groupes spécifiques ?
À travers diverses initiatives sociales et culturelles. Par exemple, nous avons réalisé des dons de masques chirurgicaux à plusieurs mairies et associations d’Île-de-France pour soutenir la lutte contre la pandémie. De plus, nous proposons des cours de taïwanais pour ceux qui souhaitent apprendre la langue et découvrir la culture taïwanaise. Ces initiatives renforcent notre lien avec la communauté locale et favorisent un échange culturel enrichissant.
Existe-t-il des programmes gouvernementaux, en France ou à Taiwan, qui soutiennent le travail de l’AFF ? Si oui, pourriez-vous nous en parler un peu plus ?
Étant une association non-gouvernementale régie par la loi 1901, nous ne sommes pas encadrés par des programmes gouvernementaux spécifiques pour nos activités. Cependant, nous recevons un soutien important de deux ministères taïwanais, à savoir le Ministère des Affaires Étrangères et le Ministère des Expatriés d’Outre-Mer. Leurs bureaux en France nous accordent une aide financière partielle pour des événements majeurs, sous réserve de la validation de projets. Ils fournissent également des conseils généraux sur les procédures administratives pour les associations taïwanaises, ce qui facilite la réalisation de nos initiatives.
En outre, nous avons récemment eu le privilège de bénéficier du soutien de l’Assemblée nationale française pour organiser un événement culturel imminent. Cette initiative vise à réunir des députés français et des personnalités taïwanaises clés afin de promouvoir les échanges culturels et renforcer les liens entre nos deux nations. Nous sommes reconnaissants de ces partenariats qui contribuent à la réussite de notre association et de nos projets.
Comment envisagez vous l’avenir de l’Association Formose en France ?
L’AFF souhaite devenir une plateforme majeure pour renforcer les échanges culturels entre Taïwan et la France. De plus, en raison des développements géopolitiques en Asie, nous voulons défendre les valeurs universelles pour protéger la souveraineté de Taïwan.
Comment les individus ou les organisations peuvent ils soutenir votre travail et contribuer à la mission de l’AFF ?
Nous encourageons tout le monde à se joindre à nous, en tant que participant ou membre de l’AFF, ou en faisant un don pour soutenir nos initiatives.
Et pour finir quels sont les 3 endroits en France que vous souhaitez faire découvrir aux Taïwanais ?
Nous recommandons la Bretagne, les Pays de la Loire et l’île de la Réunion.
La Bretagne offre l’occasion de plonger dans la culture bretonne et de profiter de paysages maritimes enchanteurs. Ensuite, les Pays de la Loire permettent une visite des châteaux illustres et emblématiques de la région, offrant une expérience historique fascinante.
Nous recommandons aussi l’île de la Réunion, un département français d’outre-mer pourvu d’un écosystème riche et varié. Bien qu’elle soit peu connue au sein de la communauté taïwanaise, sa richesse ethnique et sa splendeur naturelle sont comparables à celles de Taïwan. En quelques jours seulement, vous pouvez admirer un volcan en activité, découvrir des cascades majestueuses et profiter de magnifiques plages.
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