A l’occasion des élections sénatoriales de 2023, Insidetaiwan.net vous propose de rencontrer les candidats pour la circonscription des Français établis hors de France. Sophie Suberville, figure influente dans ce milieu, est l’incarnation même de l’engagement citoyen et de la diplomatie active. Forte de son expérience diversifiée en tant que Conseillère consulaire à San Francisco et candidate aux élections sénatoriales de 2023, elle est une voix puissante pour les Français établis hors de France.
Pouvez-vous vous présenter et nous dire ce qui vous a motivé à entrer en politique ?
Née à l’étranger, j’ai toujours gardé un lien fort avec la France, entretenu par un investissement constant dans plusieurs associations françaises d’entraide entre les Français de l’étranger, de promotion de la culture française et dans le domaine de l’éducation. Ce n’est qu’en 2014 que j’ai occupé mon premier mandat politique en qualité de Conseillère consulaire à San Francisco. Pour moi, ce n’est qu’une autre forme d’engagement pour mon pays, dans la continuité.
Pourquoi avez-vous décidé de vous présenter aux élections sénatoriales de 2023 pour les Français établis hors de France ?
J’ai beaucoup appris au cours de mes 9 années de mandat local et auprès de certains parlementaires au service de la majorité, que j’ai accompagnés et qui m’ont accompagnés lors des diverses échéances électorales ou sur certains dossiers techniques. Mon expérience personnelle et associative m’a aussi toujours rapprochée des services consulaires et du réseau d’éducation française à l’étranger. Je souhaite porter cette voix de terrain auprès du gouvernement et des institutions françaises.
Pouvez-vous nous énumérer les trois points clés de votre programme et expliquer en quoi ils sont cruciaux pour votre mandat ?
Nous avons élaboré un programme au-delà des colistiers qui m’entourent, avec toutes les bonnes volontés qui ont souhaité y contribuer.
J’insisterais sur ma volonté de travailler au renforcement de la coopération entre les élus et l’administration française, qui est un point clé à la fois de la question de la reconnaissance des élus mais aussi d’une meilleure efficacité au service des citoyens français.
Je souhaite faciliter la vie des Français de l’étranger dans la connaissance de leurs droits et la facilité d’exécution de leurs démarches administratives, y compris s’agissant de l’accompagnement sur le retour en France.
Enfin, les enjeux climatiques et les catastrophes naturelles nous obligent non seulement à défendre l’environnement dans nos actions d’élus mais aussi à mieux nous préparer face aux risques par le biais de formations adéquates renforcées.
Comment comptez-vous maintenir un lien entre la France et ses citoyens à l’étranger, surtout dans un contexte où la distance physique peut parfois créer un sentiment d’éloignement ?
Les meilleurs ambassadeurs de la France à l’étranger sont les Français de l’étranger eux-mêmes. À nous de maintenir collectivement ce lien pour porter une belle représentation des Français établis hors de France, aux côtés de notre réseau diplomatique, parmi les plus puissants et étendus au monde. Je soutiens activement toutes les opérations de promotion de la France dans tous les domaines : économique, culturel, éducatif, sportif, gastronomique. Lorsque l’initiative vient des Français de l’étranger, nous devons au-delà de toute couleur politique nous montrer solidaire. Entretenir un esprit communautaire, dans le bon sens du terme, entre les Français établis hors de France permet le maintien de ce lien.
En cas de situations d’urgence (crises politiques, catastrophes naturelles, etc.), quel serait votre plan d’action pour assurer la sécurité et le bien-être des Français établis hors de France ?
Les crises politiques et les catastrophes naturelles marquent ces derniers mois l’actualité du continent Africain, avec dernièrement le terrible tremblement de terre au Maroc ou encore les inondations en Libye. À chaque fois, les services de crise du quai d’Orsay et nos postes diplomatiques sont extrêmement réactifs. Les cellules de crise sont mises en place très rapidement et je le salue. Je me permets d’ailleurs de rappeler à cette occasion l’importance de s’inscrire sur la plateforme Ariane lors de tout déplacement à l’étranger pour être informé le plus rapidement possible par les services de l’Ambassade en cas de problème.
Si je suis élue, je prévois de demander la tenue effective d’au moins un Conseil consulaire en formation sécurité par an et l’organisation d’une journée de formation et d’exercices dans tous les postes consulaires, en y associant les élus, pour améliorer la transmission des informations et par conséquent la mise en sécurité de nos compatriotes. Je veillerai également à rester à la disposition des autorités pour leur apporter mon aide, et être en relation avec les élus de terrain pour coordonner au mieux nos actions.
Comment percevez-vous la situation actuelle de Taïwan dans le contexte international actuel ?
C’est une situation sur laquelle il faut rester très vigilant pour éviter de vivre une nouvelle crise mondiale, mais nous devons avant tout faire confiance au peuple taïwanais qui est maitre de ses décisions et qui fera son choix lors des prochaines élections de 2024. Je crois en l’auto-détermination des peuples. Taiwan ne doit pas devenir une nouvelle carte à jouer dans les compétitions entre les grandes puissances européennes, asiatiques et américaines d’aujourd’hui.
Comment envisagez-vous de renforcer les liens économiques, commerciaux, culturels, éducatifs et scientifiques entre la France et Taïwan ?
Je propose dans mon programme un renforcement des dispositifs de soutien au tissu économique français à l’étranger, en association avec les élus des pays concernés. Cette mise en collaboration renforcée constitue le mantra de mon programme. Cela vaut également pour les institutions culturelles et éducatives présentes à Taïwan.
Enfin, pourquoi les grands électeurs devraient-ils vous choisir vous plutôt qu’un autre candidat ?
À 59 ans, j’ai eu l’expérience de vie d’une française de l’étranger, de la naissance au renouvellement des papiers, en passant par la scolarisation de mes 4 enfants dans un lycée français et la gestion administrative qu’implique une triple nationalité. J’ai le sentiment de pouvoir dire à tous les élus, même si tous les vécus sont différents : je vous comprends.
Aussi, je souhaite souligner la démarche trans-partisane dans laquelle je m’inscris. Je ne cherche pas à gravir les échelons d’une carrière politique mais à mettre mon expérience au profit de notre pays en travaillant avec tous ceux qui le souhaitent.