Marc Guyon : « J’ai une responsabilité, celle de montrer aux Français ce qui fonctionne à l’étranger »

A l'occasion des élections sénatoriales, rencontrez Marc Guyon et apprenez en plus sur son programme et sa vision.
Marc Guyon - Copyright : Marc Guyon

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A l’occasion des élections sénatoriales de 2023, Insidetaiwan.net vous propose de rencontrer les candidats pour la circonscription des Français établis hors de France. Marc Guyon, un candidat émergeant de l’union des droites, se positionne avec détermination pour être le nouveau visage de la représentation des Français expatriés. Fort d’une volonté de transparence et de casser les codes, il aspire à répondre aux défis auxquels sont confrontées les différentes communautés françaises à travers le monde.

Pouvez-vous vous présenter et nous dire ce qui vous a motivé à entrer en politique ? 

Comme nous arrivons à la fin de cette campagne et que je me suis déjà présenté plusieurs fois, je vous invite à retrouver l’intégralité de ma campagne dans mes articles LinkedIn.

J’ajouterai ici quelques informations plutôt à destination du grand public, car je considère la campagne sénatoriale auprès des grands électeurs déjà terminée. Je trouve d’ailleurs que le grand public n’est pas assez informé au sujet de cette élection et je souhaite briser l’image « d’entre-soi » de ce format d’élection.

Ce qui m’a motivé à entrer en politique, c’est justement de faire les choses différemment. Par exemple, dans cette campagne, j’ai choisi de diffuser l’intégralité de ma campagne email sur LinkedIn, afin de communiquer au grand public, en toute transparence, ce que je dis aux grands électeurs.

D’autre part, c’est aussi la volonté de rendre à la France ce qui m’a été donné. Le fait d’être aujourd’hui un élu de la République est fort symbolique pour moi, c’est la preuve de l’assimilation réussie et heureuse de ma famille à la communauté nationale.

D’autre part, ma motivation à être impliqué politiquement réside aussi dans le fait que personne d’autre n’a mon positionnement : libéral économiquement, ferme sur les aspects régaliens concernant la sécurité et l’immigration, mais avec la prise en compte de la réalité de la mondialisation et une approche plus nuancée concernant la gestion des flux migratoires. Par exemple, je ne suis pas pour l’immigration zéro, je suis pour une immigration choisie, comme c’est le cas à Hong Kong, Taïwan, et plus généralement en Asie.

J’ai une responsabilité, celle de montrer aux Français ce qui fonctionne à l’étranger. Pas pour que nous copiions stricto sensu d’autres systèmes, ce qui n’aurait pas de sens car ce qui s’applique ailleurs ne s’appliquerait pas forcément bien en France, mais pour s’en inspirer. Je veux impacter la politique nationale depuis l’étranger du fait de mon expérience, en tant que Français de l’étranger. Là encore, personne d’autre ne s’engage à cela ; la plupart des candidats ne parlent que des problématiques relatives aux Français de l’étranger, ils parlent peu de la France et de son avenir.

Pourquoi avez-vous décidé de vous présenter aux élections sénatoriales de 2023 pour les Français établis hors de France ?

Je suis le seul élu à militer pour l’union des droites. Aucun de nos collègues ne la propose, et aucun sénateur sortant ne s’exprime à ce sujet.

Tous les sénateurs sortants craignent de cliver et de perdre leur place et leur réseau en soutenant publiquement l’union des droites, mais les élus locaux, eux, veulent du changement. Même s’ils ne sont pas en mesure de le dire et de soutenir ma candidature publiquement, beaucoup vont suivre leurs convictions et nous démontrer leur soutien, parce que le secret du vote est garanti et qu’ils veulent travailler avec au moins un sénateur qui soit officiellement en faveur de l’union.

Les temps ont changé, et les grands électeurs le savent, nous ne sommes plus au temps du PS et de l’UMP dont les 6 sénateurs actuels sont issus. Aujourd’hui, il est important qu’au moins un sénateur sur les 12 représente l’ouverture d’esprit et l’union des droites. Les grands électeurs savent que je suis le seul à être éligible sur ce positionnement. Certains hésitent car ils ont des affinités personnelles et des relations amicales avec des sénateurs sortants, mais je sais qu’au fond d’eux-mêmes ils sont patriotes et savent que la politique et l’amitié sont deux choses différentes ; ils voteront dans l’intérêt de la France.

Quels sont, selon vous, les trois plus grands défis auxquels sont confrontés les Français vivant à l’étranger et comment comptez-vous les aborder ?

Tout d’abord, les Français de l’étranger sont souvent déconnectés de la politique, par manque de temps et par manque de liens avec les élus. Il faut recréer du lien entre les Français de l’étranger et la politique française. Il faut un discours politique adapté aux Français de l’étranger pour qu’ils s’y intéressent. C’est la raison pour laquelle je propose la création d’un mouvement à la fois spécifique aux problématiques des Français de l’étranger et axé sur la situation de la France vue par les Français de l’étranger.

De plus, ils sont assez mal représentés à l’échelon national et ne participent que peu aux élections. Je ne trouve pas normal que les élections des conseillers des Français de l’étranger ne mobilisent que 15% des électeurs inscrits. Pour remédier à cela, il est nécessaire de mieux informer les Français de l’étranger et à les y intéresser davantage, mais il faut aussi que ces élections soient utiles et changent vraiment le quotidien des Français de l’étranger. Il est difficile d’expliquer à nos compatriotes qu’il faut aller voter pour élire nos conseillers, s’ils ne savent même pas que ce poste existe et à quoi il sert. Le défi que je me lance, ces prochaines années, est de revoir le rôle et le statut des élus, et les liens qu’ils ont avec nos compatriotes.

Enfin, nous avons de nombreux défis « de terrain », concernant l’enseignement français à l’étranger, la santé (CFE ou autres), les entreprises françaises à l’étranger, la fiscalité, les services consulaires, etc… j’englobe tout cela dans un point car ce sont des sujets généralement « apolitiques » et transpartisans.

Pouvez-vous nous énumérer les trois points clés de votre programme et expliquer en quoi ils sont cruciaux pour votre mandat ?

Le premier point clé, le plus important, est l’union des droites : créer un nouveau groupe au Sénat, créer des groupes de travail transpartisans regroupant des élus de toutes les droites et des indépendants, et tout simplement militer, lancer ou se joindre à toutes les initiatives allant dans ce sens.

Un autre point est la réforme de l’AFE (Assemblée des Français de l’étranger). En quelques mots, c’est une assemblée qui ne sert quasiment à rien. C’est un club de gens sympathiques qui se côtoient, qui se voient 2 fois par an, et qui jouent un jeu de rôle visant à imiter l’Assemblée Nationale. Ça me fait penser au Parlement des Jeunes, c’est beau et symbolique. Bien sûr, il ne faut pas supprimer l’AFE, mais il faut la réformer. Il faut que tous les élus, y compris les délégués consulaires, puissent y participer, et que les décisions aient valeur légale, qu’elles soient prises en compte par le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif.

Un autre point clé est la création d’un nouveau mouvement, comme cité plus haut. Je réalise que les FDE ont à faire face à des problèmes tellement spécifiques qu’il est nécessaire de créer un mouvement politique dédié, sinon au moins en partie spécialisé dans les problématiques rencontrées à l’international.

Comment comptez-vous maintenir un lien entre la France et ses citoyens à l’étranger, surtout dans un contexte où la distance physique peut parfois créer un sentiment d’éloignement ?

Comme d’autres sénateurs qui se déplacent régulièrement, je serai sur le terrain. J’ai déjà l’habitude de beaucoup voyager et d’être au contact des Français de l’étranger ; je sais organiser mon emploi du temps pour être efficace et optimiser mes déplacements. Lorsque je serai sénateur, avec une équipe de collaborateurs pour suivre mon agenda et favoriser le lien avec les élus locaux, je serai 100 fois plus efficace.

Ensuite, le terrain et les déplacements ont leurs limite, on ne peut pas tout faire ainsi. J’aurai donc une forte présence en ligne, ce qui est déjà le cas, mais cette fois cela sera beaucoup plus important et organisé, encore une fois grâce à une équipe de collaborateurs. Ce n’est pas pour rien que ma liste porte le nom de Renouveau : c’est aussi le renouveau des techniques, des méthodes de communication, c’est la richesse et les compétences apportées par une nouvelle génération d’élus et de collaborateurs parlementaires.

En cas de situations d’urgence (crises politiques, catastrophes naturelles, etc.), quel serait votre plan d’action pour assurer la sécurité et le bien-être des Français établis hors de France ?

Déjà, la sécurité de nos compatriotes est la prérogative du Quai d’Orsay. Le rôle des élus, locaux comme nationaux (députés et sénateurs), est de suivre les opérations, veiller à ce que tout se passe bien avec les moyens disponibles, de bien informer nos compatriotes, etc… les élus doivent être un lien entre les Français et le gouvernement.

Les élus relaient les informations fiables et font tout leur possible pour informer et soutenir nos compatriotes dans le monde, en travaillant également avec des personnes telles que les chefs d’îlot.

Comment percevez-vous la situation actuelle de Taïwan dans le contexte international actuel ?

La situation particulière de Taïwan est officiellement régie par le Consensus de 1992 auquel les différentes parties ont agréé, je crois qu’il n’y a pas plus de commentaire à faire.

J’ai cependant des commentaires au sujet de nos compatriotes vivant à Taïwan, il est clair qu’ils doivent être prêts à toute éventualité. Pour cela, ils doivent rester bien informés, s’inscrire au registre des Français de l’étranger, et bien connaitre les responsables au niveau de l’administration (Bureau Français de Taiwan) et associations diverses, ainsi que leurs élus, qui sont en charge de Taïwan et de la Corée du Sud.

Comment envisagez-vous de renforcer les liens économiques, commerciaux, culturels, éducatifs et scientifiques entre la France et Taïwan ?

Je sais qu’il existe de nombreux dispositifs, mais qui doivent être améliorés. Elu sénateur, je souhaiterai travailler sur un rapport concernant la présence française à Taïwan, et son rayonnement sur l’ile.

Dans tous les cas, il faut développer davantage les initiatives françaises, en particulier la vie associative. Les Français doivent se connaître, afin de créer des liens et de l’entraide si besoin.

Enfin, je trouve bizarre d’avoir 3 élus pour la Corée du Sud et Taïwan, c’est-à-dire d’avoir une seule circonscription. De mémoire, il me semble qu’après plusieurs démissions, nos compatriotes se retrouvent avec 3 élus qui résident tous en Corée du Sud, donc aucun à Taïwan. Il faudrait sans doute revoir la cartographie des circonscriptions consulaires afin d’avoir une circonscription unique pour Taiwan, qui a peu de points communs avec la Corée du Sud, sinon sa proximité géographique. Ce n’est pas comme ma circonscription de Hong Kong et Macao, qui a du sens car les deux territoires sont très proches, ont plusieurs langues officielles en commun, et une monnaie équivalente.

Enfin, pourquoi les grands électeurs devraient-ils vous choisir vous plutôt qu’un autre candidat ?

Comme cité plus haut, je considère que cet article arrive un peu trop tard, et que la campagne auprès des grands électeurs est terminée. Cependant je soulignerai encore que je suis le seul élu soutenant l’union des droites, et le seul vote utile pour avoir au moins 3 sénateurs de droite sur 6. Nous avons déjà la certitude d’avoir 2 sénateurs de droite, les têtes de liste LR et ASFE. D’après les informations et les retours que j’ai eu de la campagne, je suis le seul en capacité d’être élu parmi les candidats de droite restants. En cas de gaspillage des voix, notamment si trop de voix se portent en surplus chez les LR ou ASFE, nous prenons le risque de donner des sièges à la gauche et au centre.

Vu que la campagne touche à sa fin, je rappelle que nous avons des élections des conseillers des FDE, en principe en mai 2026, puis sénatoriales, en principe en septembre 2026. Les grands électeurs qui souhaitent travailler avec moi en 2026 sont les bienvenus, s’ils souhaitent me soutenir, dès cette année.

Enfin, vu que ces réponses sont avant tout destinées au grand public, j’invite tous les Français de l’étranger qui le souhaitent à me contacter dès maintenant afin de discuter de projets d’avenir et s’ils envisagent de se présenter aux élections des conseillers des Français de l’étranger en 2026 ; je pourrai les soutenir dans leur démarche et leur faire bénéficier de mon expérience.

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À propos de l'auteur

  • Luc

    Fondateur du webzine francophone Insidetaiwan.net Consultant en développement international 🚀des entreprises en Asie du Sud-Est #Taiwan #Tourisme #Société #Culture #Business #Histoire #Foodie

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