Une pratique ancienne aux racines culturelles profondes
La mastication de la noix de bétel – un mélange de noix d’arec, de chaux et de feuille de bétel – est une habitude millénaire en Asie du Sud-Est. À Taïwan, elle s’est diffusée à la fois parmi les populations autochtones austronésiennes et les migrants venus de Chine du Sud.
Historiquement associée aux rituels d’hospitalité et de sociabilité, elle a peu à peu pris une place singulière dans la vie quotidienne, notamment dans les régions rurales et parmi les chauffeurs routiers. Cette coutume, d’abord perçue comme un marqueur identitaire, s’est transformée au XXᵉ siècle en véritable phénomène économique.

Un pilier économique pour certaines régions
Dans les années 1980 et 1990, la culture de la noix de bétel a connu un essor rapide à Taïwan. Les plaines de Nantou, Yunlin ou encore Miaoli ont vu se multiplier les « bétel-nut stands », kiosques illuminés souvent tenus par de jeunes femmes surnommées les « betel nut beauties » (檳榔西施).
Ce phénomène mêlait économie informelle, érotisation du marketing et visibilité sociale. En 1996, près de 180 000 hectares étaient consacrés à cette culture, représentant une source de revenus vitale pour de nombreux petits producteurs. Cependant, l’impact environnemental – érosion des sols et déforestation – et les risques sanitaires ont peu à peu attiré l’attention des autorités.
Un enjeu majeur de santé publique
Les effets de la mastication de la noix de bétel sur la santé sont aujourd’hui bien documentés. L’ingrédient actif, l’arécoline, est classé comme substance cancérigène par l’OMS. Les utilisateurs réguliers présentent un risque accru de développer des cancers de la bouche, de l’œsophage et de la gorge. Selon le ministère taïwanais de la Santé, près de 2 000 décès par an seraient liés à cette pratique.
Face à cette situation, les autorités ont lancé plusieurs campagnes de prévention, notamment l’opération « Quit Betel Nut » (拒吃檳榔運動), soutenue par des célébrités locales. Ces initiatives visent à réduire la consommation tout en proposant des alternatives économiques aux cultivateurs.


Entre patrimoine et santé : un équilibre délicat
Aujourd’hui, la noix de bétel reste un symbole ambivalent de la société taïwanaise : à la fois héritage culturel des populations austronésiennes et cause de graves problèmes de santé publique. Si son usage diminue progressivement dans les grandes villes, elle conserve une place dans les zones rurales, où elle reste perçue comme une source d’énergie et un marqueur identitaire.
Le défi pour Taïwan consiste à concilier préservation des traditions et impératifs de santé publique, tout en accompagnant les agriculteurs vers des cultures plus durables comme le thé ou le bambou.
🟢 À retenir
- 🌿 Origine austronésienne : la mastication de la noix de bétel remonte à plusieurs millénaires.
- 💰 Essor économique : la culture du bétel a soutenu l’économie rurale dans les années 1980.
- ⚕️ Danger sanitaire : cancérigène reconnu, il est à l’origine de milliers de cas de cancer buccal.
- 🚫 Prévention nationale : des campagnes publiques visent à réduire la consommation et soutenir la reconversion agricole.

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