Les candidats à la présidence du KMT prêts à rencontrer Xi Jinping pour “préserver la paix”

À l’approche du vote, les candidats à la présidence du KMT affichent leur volonté de restaurer le dialogue avec Pékin.
Lo Chih-chiang, un des candidats à la présidence du KMT - Copyright : CNA

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À une semaine de l’élection du président du Kuomintang (KMT), principal parti d’opposition taïwanais, les candidats se sont affrontés dans un débat télévisé centré sur une question sensible : faut-il renouer le dialogue direct avec Pékin ? Tous affirment vouloir rencontrer le président chinois Xi Jinping pour défendre la paix dans le détroit de Taïwan, mais leurs approches divergent sur les conditions et les limites d’un tel rapprochement.

Des appels à un dialogue “sur un pied d’égalité”

L’ancien maire de Taipei, Hau Lung-bin (郝龍斌), a déclaré qu’il serait prêt à rencontrer Xi Jinping, mais “dans la dignité et sur un pied d’égalité”. Hau a rappelé qu’il s’était déjà rendu en Chine lorsqu’il dirigeait la capitale, exigeant alors que Pékin reconnaisse l’existence de la République de Chine (ROC), nom officiel de Taïwan.

S’il a appelé la Chine à “tendre la main de la paix”, il a aussi dénoncé ses manœuvres militaires répétées autour de l’île, soulignant qu’elles “nourrissent la méfiance et menacent la sécurité des Taïwanais.” Hau assure qu’un dialogue équilibré, sans complaisance, pourrait favoriser les échanges économiques et humains tout en préservant la souveraineté de Taïwan.

La paix comme mission historique du Kuomintang

Pour Cheng Li-wun (鄭麗文), ancienne députée, le KMT doit renouer avec sa “mission fondatrice de bâtir la paix avec Pékin”. Elle estime que le parti doit d’abord rassembler les Taïwanais autour d’une vision commune du dialogue avec la Chine, avant d’envisager toute rencontre au sommet.

“Le KMT gouverne plus de la moitié des comtés et villes de Taïwan. Il doit montrer la voie et construire un consensus national sur la façon d’aborder les relations avec Pékin”, a-t-elle affirmé.

De son côté, Lo Chih-chiang (羅智強) a proposé de relancer les discussions sur la base du “consensus de 1992”, selon lequel il n’existe qu’une seule Chine, mais que chaque partie peut en avoir sa propre interprétation. Il souhaite organiser des “visites de jeunesse” en Chine dans les trois mois suivant son élection, estimant que les échanges éducatifs et culturels sont la meilleure garantie pour éviter “que Taïwan ne devienne le prochain Ukraine”.

Une paix durable, mais à quel prix ?

L’universitaire Chang Ya-chung (張亞中), ancien professeur de sciences politiques à l’Université nationale de Taïwan, a plaidé pour une coopération institutionnelle entre le KMT et le Parti communiste chinois (PCC) afin de poser les bases d’un traité de paix si le KMT revenait au pouvoir en 2028.

Cependant, cette idée soulève des inquiétudes quant au risque d’instrumentalisation politique de tels échanges par Pékin. Le cinquième candidat, Tsai Chih-hung (蔡志弘), a interrogé ses rivaux sur les limites d’un tel dialogue, rappelant que la Chine n’a jamais renoncé à l’usage de la force pour “réunifier” Taïwan.

Le sixième candidat, Cho Po-yuan (卓伯源), ancien magistrat du comté de Changhua, n’a pas participé au débat, organisé par CtiTV. L’élection du nouveau président du KMT se tiendra le 18 octobre, et le vainqueur prendra ses fonctions le 1er novembre, succédant à Eric Chu (朱立倫) pour un mandat de quatre ans.

📌 À retenir

  • 🕊️ Tous les candidats KMT se disent ouverts à rencontrer Xi Jinping pour défendre la paix.
  • ⚖️ Certains exigent un dialogue “sur un pied d’égalité”, sans compromis sur la souveraineté taïwanaise.
  • 💬 Le consensus de 1992 reste la base de discussion pour plusieurs candidats.
  • 🧩 Des programmes d’échanges culturels et éducatifs sont envisagés pour apaiser les tensions.
  • 🗳️ L’élection du nouveau président du KMT aura lieu le 18 octobre 2025.

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À propos de l'auteur

  • Luc

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