Le ministère taïwanais de l’Agriculture a annoncé une nouvelle série d’interdictions concernant certains animaux de compagnie exotiques et dangereux. Désormais, les ratons laveurs, les crocodiles marins, ainsi que deux familles de serpents venimeux – les vipéridés et les élapidés – seront ajoutés à la liste des espèces interdites à la détention, à l’importation et à l’exportation. Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’une modification de la réglementation nationale sur la possession d’animaux sauvages, visant à renforcer la sécurité publique et la gestion des espèces à risque.
Des animaux à haut risque pour les particuliers
Selon le ministère, les vipères et les élapidés sont parmi les serpents les plus dangereux au monde : leurs morsures provoquent une toxicité systémique et peuvent entraîner une paralysie ou la perte d’un membre. Quant aux crocodiles marins, ils peuvent atteindre 5 mètres de long pour plus de 200 kg, et présentent un comportement territorial et agressif incompatible avec la vie domestique.
Ces animaux nécessitent des conditions de captivité complexes et coûteuses, impossibles à reproduire dans un foyer. Leur détention par des particuliers représente donc un risque à la fois pour les propriétaires et pour le voisinage.
Le cas préoccupant des ratons laveurs
Le ministère souligne également le cas particulier du raton laveur, devenu un phénomène de mode sur les réseaux sociaux. Plusieurs Taïwanais ont tenté d’en faire des animaux de compagnie, séduits par leur apparence attendrissante. Mais ces animaux, intelligents et imprévisibles, développent à l’âge adulte un comportement agressif et peuvent mordre ou dégrader les habitations.
Nombre de propriétaires, dépassés, finissent par abandonner leurs ratons laveurs dans la nature, provoquant des problèmes environnementaux et de gestion coûteuse pour les autorités locales. Cette situation, déjà observée au Japon et en Europe, a motivé l’interdiction.
Une réglementation inspirée de l’étranger
Pour concevoir cette réforme, le ministère de l’Agriculture a étudié les législations en vigueur au Japon, à Singapour et en Europe.
- Au Japon, la possession de serpents venimeux et d’animaux dangereux, comme les crocodiles marins, est strictement interdite.
- En Belgique et en France, la détention de ratons laveurs est déjà prohibée en raison de leur caractère invasif et destructeur.
Ces modèles ont servi de référence à Taïwan pour adapter sa politique nationale à des normes internationales de sécurité et de bien-être animal.
Application rapide et exceptions limitées
Le ministère a décidé de réduire à 30 jours la période de consultation publique, afin d’appliquer rapidement la mesure et de prévenir tout risque pour la population. Une fois la modification adoptée, Taïwan comptera 647 espèces d’animaux interdites à la détention.
Les propriétaires possédant déjà l’une des espèces nouvellement interdites devront enregistrer leurs animaux auprès des autorités et cesser toute reproduction.
Des exceptions encadrées seront possibles uniquement pour des institutions de recherche, des zoos ou des expositions publiques, à condition que des normes de sécurité strictes soient respectées.
Une étape clé pour la protection animale et la prévention des risques
Cette interdiction illustre la volonté de Taïwan de trouver un équilibre entre bien-être animal et sécurité publique. En interdisant la possession de certaines espèces, le gouvernement souhaite éviter la banalisation des animaux sauvages comme animaux de compagnie et prévenir des drames potentiels.
Le ministère rappelle que la possession d’un animal exotique n’est pas un acte anodin : elle implique des responsabilités éthiques, environnementales et sanitaires.
🧭 À retenir
- 🦝 Ratons laveurs, crocodiles et serpents venimeux désormais interdits comme animaux de compagnie.
- ⚠️ Risques graves pour la sécurité publique et la santé.
- 🌏 Réforme inspirée du Japon, de Singapour et de l’Europe.
- 🕐 Application accélérée : 30 jours seulement de consultation.
- 📋 647 espèces désormais interdites à la détention à Taïwan.
⚠️ Adopter un animal, c’est un engagement, pas un caprice. Beaucoup d’espèces comme les tortues, serpents ou ratons laveurs ne sont pas domestiques et doivent vivre à l’état sauvage. Ce qui paraît petit et mignon aujourd’hui peut devenir imprévisible, dangereux ou encombrant demain — un animal n’est pas un jouet, mais une vie à respecter sur la durée.
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