Insidetaiwan.net a regardé « Bad Education » un film taïwanais qui s’est classé numéro 1 à Taïwan sur la plateforme Netflix, dés le jour de sa sortie. Alors ce premier film est il un succès et nos 3 protagonistes sont-ils 3 garçons dans le vent ?
Introduction et contexte
« Bad Education », le premier film de Kai Ko, s’inscrit dans la tradition des films taiwanais qui explorent les méandres d’une nuit tumultueuse. À l’instar de « Parking » et « Au Revoir Taipei », cette œuvre plonge dans l’obscurité en présentant une aventure nocturne qui teste les limites sociales et morales de trois diplômés du secondaire. L’implication de figures cinématographiques connues comme Midi Z et Giddens Ko, ainsi que le contexte personnel de Kai Ko, confèrent à ce film une richesse contextuelle particulière, essentielle pour comprendre les nuances de cette œuvre sombre.
Si l’on ne peut nier la présence de quelques éclats de génie créatif, et d’idées qui, par instants, scintillent d’originalité, il est indéniable que le film peine à les exploiter pleinement. En effet, ces pépites se trouvent ensevelies sous une multitude de défauts qui alourdissent le rythme et diluent leur impact.
Analyse narrative et stylistique
Divisé en trois chapitres, « Bad Education » dépeint une descente aux enfers progressive, où les choix hasardeux et les secrets inavoués des protagonistes les entraînent dans une spirale de violence et de chaos. Le deuxième chapitre, le plus dynamique, illustre leur fuite éperdue à travers les ruelles de la ville, capturée avec une intensité viscérale par le directeur de la photographie Chen Ta-pu. Le film se démarque par ses angles de caméra tranchants et une mise en scène théâtrale qui accentue l’intensité dramatique, tout en révélant les tensions sous-jacentes liées à la classe sociale et aux aspirations des personnages.
Cependant la conception des personnages laisse à désirer. Elle présente des protagonistes avec un potentiel de profondeur remarquable, mais ce potentiel est sous-exploité, laissant le spectateur sur sa faim quant à leur développement et leurs motivations. Leur épanouissement se voit entravé par des dialogues parfois superficiels et des réactions qui ne reflètent pas toujours la complexité humaine.
Réflexions thématiques et conclusion
Malgré ses qualités cinématographiques, « Bad Education » trébuche sur la représentation problématique de l’agression sexuelle, éclipsant la provocation artistique par des choix de mise en scène discutables. Le film soulève des questions profondes sur la nature du bien et du mal, et sur le passage à l’âge adulte dans une société où les repères moraux semblent flous. En fin de compte, le film reste un exercice de style marqué par l’audace et l’ambiguïté, reflétant peut-être les propres tumultes et la quête de rédemption du réalisateur dans l’industrie cinématographique taiwanaise.
En outre, la réalisation, bien qu’elle tente d’innover, est contrariée par une suite de choix esthétiques discutables. L’utilisation excessive de certains effets spéciaux, par exemple, tend à distraire plutôt qu’à servir l’histoire, créant ainsi une distance entre l’œuvre et son public.
La narration elle-même souffre de cette irrégularité. Des moments de tension qui devraient être captivants perdent de leur intensité à cause d’un montage qui manque parfois de fluidité. L’alternance entre les scènes d’action et les passages plus contemplatifs semble hésitante, ce qui perturbe le rythme général et entrave la progression harmonieuse de l’intrigue.
A regarder ou pas ?
Il y a une multitude de films taïwanais, ainsi que d’autres œuvres cinématographiques internationales, qui explorent avec brio les rebondissements et les complexités des nuits tumultueuses, offrant des narrations captivantes et des réalisations visuelles impressionnantes. Avant de décider de regarder « Bad Education », il serait judicieux de prendre le temps de découvrir d’autres films et séries disponibles sur la plateforme de streaming que vous utilisez.
Ce faisant, vous pourriez trouver des joyaux cinématographiques qui sauront peut-être mieux capturer votre imagination et vous tenir en haleine. « Bad Education » pourrait être une option si vous avez épuisé vos autres choix, mais nous vous encourageons à explorer le vaste éventail de récits nocturnes qui sont à portée de clic et qui pourraient s’avérer être des expériences bien plus enrichissantes et divertissantes.
Notre avis : ⭐⭐ (Quelques bonnes idées mais au final une vraie déception)
Regarder le film (Sous-titre en anglais possible)
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