Mayasvi, le Festival de la Guerre, est le festival le plus connu de la tribu Alishan Tsou. Il est composé d’un certain nombre de rituels. Avec un contenu riche et un sens profond de la prière, il renforce les liens au sein de la tribu. Il s’agit d’une cérémonie organisée par des tribus individuelles. Il représente aussi un pilier de force et d’esprit qui relie les différents clans Tsou. Récemment, en raison de nombreux facteurs tel que les changements de la vie tribale, les Dabang et les Tefuye se sont relayés pour organiser la cérémonie. Et afin de faire connaître leurs coutumes, les clans de la tribu Tsou permettent aux visiteurs d’assister gratuitement à la cérémonie.
Signification de la fête pour la tribu Tsou
Le Festival Mayasvi est l’un des trois principaux festivals de la tribu indigène Tsou. Le festival reflète les liens historiques entre les différents clans Tsou. La plupart de ses événements tournent autour du kuba, la maison de réunion de la tribu. Elle sert de lieu de rassemblement principal et de centre spirituel pour les hommes de la tribu. Mayasvi renforce la solidarité tribale, illustre les rôles différents que jouent les hommes et les femmes de la tribu. Chacun permet e maintien de l’éthique tribale, des normes de vie, des danses et de la religion. Chaque membre préserve, ainsi, les rituels par lesquels la sagesse des dieux est vénérée.
Les chœurs polyphoniques chantés pendant le festival perpétuent un héritage de longue date de musique tribale, de littérature et d’histoire. Au cours des dernières décennies, des influences et des pressions extérieures ont conduit la tribu Tsou à se siniser. Ils ont adopté la langue, le mode de vie et les coutumes chinoises. Face à la disparition progressive du mode de vie Tsou, les membres de la tribu utilisent le Festival Mayasvi comme un mpyen de commémorer et de préserver leur culture traditionnelle.
Histoire du festival de la guerre
Selon les légendes Tsou, le peuple Tsou vivait à l’origine sur la montagne Yushan. Il n’a commencé à migrer vers les basses terres qu’après la baisse des eaux qui avaient recouvert les terres. Initialement, le clan Liang de la tribu a établi le village de Tefuye sur le mont Ali. Puis le clan Wen a fondé le village de Dabang, situé à deux kilomètres. La présence des dieux est visible dans tous les aspects de la vie du peuple Tsou. Les festivals en particulier sont des événements majeurs au sein de la tribu. Parmi les festivals Tsou, Mayasvi, Miyapo et Homeyaya sont les plus importants.
Les trois festivals ont lieu dans le kuba, un lieu de réunion au toit de chaume utilisé comme centre spirituel. Les kubas ne se trouvent que dans les villages de Dabang et Tefuye. Dans le passé, à la fin du festival Homeyaya (organisé pour célébrer la récolte des céréales), les chefs tribaux et les anciens déterminaient la date à laquelle le festival Mayasvi aurait lieu. Ils tiennent compte de facteurs tels que les résultats de la chasse, si il faut reconstruire le kuba et les situations qui affectent la tribu comme les catastrophes naturelles. Plus récemment, la date fluctue entre le 15 février ou au 15 août de chaque année. Les villages de Dabang et Tefuye accueillent à tour de rôle l’événement. En 2008, les deux villages ont décidé de revenir aux pratiques traditionnelles. Le village hôte détermine maintenant la date de l’événement.
Déroulement des festivités chez la tribu Tsou
Le Festival Mayasvi se divise en quatre étapes :
les préparatifs (smouyu’ho)
Les préparatifs du festival sont complexes : les hommes installent les objets sacrés dans le kuba. Ils refont le toit et dégagent un chemin vers les terrains de chasse pour signifier une chasse réussie. Les femmes préparent les offrandes sacrificielles pour la fête et confectionnent des gâteaux de vin et de riz gluant. Les guerriers de la tribu se lèveront tôt et porteront des vêtements traditionnels rouge vif ou en cuir. Ils épingleront également des bouts d’écorce d’arbre rouge pour se protéger sur leurs chapeaux en cuir. Ce colifichet permettra au dieu de la guerre de les identifier. Le chef parlera de la signification principale de Mayasvi aux membres de la tribu qui assiste à la cérémonie. Il leur donnera aussi des compléments d’informations sur les choses à remarquer pendant celle-ci.
la cérémonie principale (mayasvi)
Cueillir les Fiteu pour la tenue du festival. Les Fiteu, ou orchidées Dendrobium, sont des fleurs sacrées par la tribu. Les hommes qui participeront au festival doivent choisir le fiteu à porter dans le cadre de leur tenue de festival. Le jour du festival, les hommes portent leurs insignes de combat, des casquettes en cuir et des fiteu dorés. Ils les portent en l’honneur du dieu de la guerre.
La cérémonie d’accueil des dieux comprend de nombreuses activités. Le port de torches emmène la flamme du Kuba au terrain du festival. Faire des offrandes de bétail et couper les branches d’arbres Yono sacrés créé une échelle permettant au dieu de la guerre de descendre. Seules trois branches restent, une pointant en direction du kuba, une seconde vers le sanctuaire sacrificiel du clan Wang et une troisième menant au sanctuaire sacrificiel du clan Wu. Ces trois branches symbolisent la continuité de la vie tribale. . Enfin, les Dieux reçoivent des offrandes sacrificielles et des chants de bienvenue sont chantés pour l’invoquer.
la célébration des chants et des danses (pasu-mayasvi)
Après la cérémonie, tous les membres de la tribu, main dans la main, dansent et chantent. Les chansons sont des louanges au dieu de la guerre qui rappellent les actes héroïques de leurs ancêtres.
la cérémonie finale (mepungu)
À la fin des chants et des danses, une célébration marque la clôture du festival. Cette cérémonie doit se terminer avant minuit. Au cours de la cérémonie, le chef conduit les guerriers à chanter les chants d’accueil, d’adieu et de combat. Après quoi le feu de joie central est éteint, marquant la fin du festival.
Le Festival Mayasvi est un événement solennel et sacré. Les visiteurs peuvent l’observer depuis la zone réservée aux invités. Mais il leur est interdit d’entrer dans le lieu ou d’interrompre le festival. Les femmes n’ont pas le droit d’entrer dans le kuba, qu’un festival ait lieu ou non. Les visiteurs ne peuvent pas enfreindre les règles du peuple Tsou lors de leur visite.